Le Clan des Otori, I – Le Silence du Rossignol

Le Clan des Otori, I Le Silence du Rossignol

♥ COUP DE CŒUR ♥

Quatrième de couverture :

Au XIVe siècle, dans un Japon médiéval mythique, le jeune Takeo grandit au sein d’une communauté paisible qui condamne la violence, mais elle est massacrée par les hommes d’Iida, chef du clan des Tohan. Takeo, sauvé par sire Shigeru, du Clan des Otori, se trouve plongé au cœur de luttes sanglantes entre les seigneurs de la guerre. Il doit suivre son destin. Mais qui est-il ? Paysan, seigneur ou assassin ? D’où tient-il ses dons prodigieux ? Lorsqu’il rencontre la belle Kaede, un amour fou naît entre les deux jeunes gens : devra-t-il choisir entre cet amour, sa dévotion à sire Shigeru et son désir de vengeance ? Sa quête le mènera jusqu’à la forteresse d’Inuyama, lorsqu’il marchera sur le « parquet du Rossignol ». Cette nuit-là, le rossignol chantera-t-il ?

Mon avis :
Les romans historiques, ça peut être très bien tout comme ça peut être décevant, surtout quand on attend depuis 10 ans de pouvoir lire un certain livre. Pour ma part, ça faisait un peu plus de 10 ans que je souhaitais lire Le Clan des Otori, car j’adore le Japon et j’aime beaucoup le médiéval. J’ai donc tout d’abord acheté uniquement le premier tome, et alors que je m’approchais de la fin, j’ai finalement acheté tous les autres tomes. Vous l’aurez compris : j’ai adoré ! Ce n’en est pas pour autant un coup de cœur, mais presque.
Avant d’aller plus loin, il convient de rappeler ce qu’est un roman historique : c’est un roman qui a pour toile de fond une période plus ou moins vaste, et plus ou moins importe, de l’Histoire. A cela s’y ajoute généralement des personnages et des faits plus ou moins fictifs. Dans Le Clan des Otori, l’auteure, Lian Hearn, a choisi le Japon médiéval comme base ; les protagonistes, les lieux ainsi que les évènements ne sont toutefois qu’inspirés de faits réels, pour au final donner naissance à un roman purement fictif.

Bon, maintenant, passons à ma critique à proprement parler.
L’histoire est axée sur deux personnages principaux : Takeo, dont le récit est à la première personne, et Kaede pour qui le récit est raconté à la troisième personne. Sur le coup, j’ai été un peu surprise de voir soudainement un tel changement dans la narration, mais il s’avère que cela facilite la lecture : on sait d’emblée avec qui et où on se trouve, sans que cela porte à confusion, et aucun des deux n’étant omniscient, cela nous permet d’en savoir plus sur leurs sentiments, leurs doutes, leurs joies… J’ajoute d’ailleurs une précision à tout cela : Takeo et Kaede sont la plupart du temps séparés – au début du livre, ils ne se connaissent même pas. L’alternance des récits est donc primordiale.
Déjà un bon point pour la narration, d’autant plus que la lecture est aisée ; j’ai aussi beaucoup aimé les descriptions car on est plongé dans le Japon médiéval, que ce soit au niveau des paysages, mais aussi des personnages, des formalités et des coutumes, etc. : Lian Hearn s’est très bien renseignée sur tout cela, ce qui donne au récit une dimension réelle – et ça, dans un roman historique, c’est très important !
En ce qui concerne les personnages, ils sont nombreux – et il n’est pas rare qu’ils soient survolés, voire peu ou mal exploités quand il y en a autant dans les romans ou films. Toutefois, dans Le Clan des Otori, chacun d’entre eux est très bien décrit, avec une véritable histoire, un caractère, des enjeux qui s’offre à lui, etc. Ils ont tous leur importance, et on finit par les connaître aussi bien que Taeko ou Kaede – ainsi on ne sait pas grand chose sur le charpentier que Takeo a rencontré pour la pose d’un parquet, mais on sait tout ce que Takeo connaît de sire Shigeru.
Un petit point sur les femmes présentes dans le roman, qu’il s’agisse de Kaede, de Dame Maruyama, de Shizuka… : elles sont comme les hommes. Tout comme eux, elles ont leurs forces et leurs faiblesses, et l’auteure a réussi quelque chose que je trouve encore bien trop rare : mettre tous ses personnages sur un pied d’égalité. Après tout, ne sont-ils pas tous humains ? Alors oui, certains d’entre eux ont des talents bien particuliers, comme se rendre invisible, mais ils ont aussi des faiblesses – ce ne sont pas des surhommes.

Ce premier tome met en place une histoire bien ficelée, et surtout pose de solides bases pour la suite : d’importants enjeux ont pris place au fur et à mesure, mais surtout Takeo va devoir faire des choix aux lourdes conséquences par la suite. En attendant, Le Silence du Rossignol nous offre un superbe récit, et je n’ai pu refermer mon livre qu’une fois terminé ; de très bons protagonistes, une jolie plume, et un tout très addictif, voilà ce qu’a été pour moi Le Clan des Otori, I.
Si les sagas ne vous font pas peur (ici, quatre tomes et une préquelle), que vous aimez le Japon et/ou le médiéval, vous allez être comblés !
Je vous dis à très vite pour la chronique sur le deuxième tome : Les Neiges de l’exil.

Le Clan des Otori, I – Le Silence du Rossignol, Lian Hearn • Titre VO : Tales of the Otori – Across the Nightingale Floor • traduction : Philippe Giraudon • Gallimard • 2004 • 372 pages • 8,70€ • Genre : historique, fiction, fantasy • ISBN : 9782070300310

7 réflexions sur “Le Clan des Otori, I – Le Silence du Rossignol

  1. Pitiponks dit :

    Je découvre avec plaisir tes chroniques du Clan des Otori, que j’ai lu il a trèèèès longtemps quand j’étais jeune ado, et j’avais vraiment adoré! J’hésite à essayer de les relire aujourd’hui. J’ai peur que la magie n’opère plus mais ta chronique m’incite à croire le contraire…

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  2. lespagesquitournent dit :

    J’avais lu cet ouvrage l’année de sa sortie (ça remonte !^^) avec un beau format brillant et impressionnant. J’avais adoré cette histoire ainsi que la romance. Une belle saga. Merci d’avoir ravivé mes souvenirs avec ta jolie critique.

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