Orange is the New Black

Orange is the New Black

Résumé de l’éditeur :

Piper Kerman est une jeune femme ordinaire : un emploi, un compagnon, une famille aimante. Elle est très loin de l’intrépide étudiante qui a livré une valise d’argent sale dix ans plus tôt. Mais le passé la rattrape : condamnée à quinze mois de prison, elle devient le matricule 11187-424.
Rien ne l’a préparée aux surveillants abjects ou indifférents à sa souffrance, aux douches crasseuses, à la promiscuité et à la solitude. Ni aux rencontres avec les autres détenues, amies ou ennemies, féroces ou résignées. C’est ce monde humiliant et déshumanisant qu’elle décrit ici. Elle parvient cependant à surmonter cette épreuve, à résister au désespoir, à contourner les règles de la prison.
Déchirant, drôle et révoltant, le récit de Piper Kerman a inspiré la série télévisée du même nom.

Mon avis :

Qui n’a pas encore entendu parler de la série TV Orange is the New Black (OITNB) ? Cette série, diffusée depuis 2013 sur Netflix, remporte un énorme succès ; ce que trop peu de gens ignorent encore, c’est qu’elle est adaptée du roman autobiographique du même nom, écrit par Piper Kerman. Elle y raconte son année passée en prison fédérale américaine, que ce soit son arrivée, les liens qu’elle a créé avec ses codétenues, les rapports prisonnières-gardiens, etc. tout y passe !
Si la série télévisée est une réussite, qu’en est-il du livre ? Aimant particulièrement le sujet de l’adaptation, je vous parlerai donc des deux supports, papier et vidéo, et nous verrons bien entendu si les fans de la série peuvent apprécier, ou non, le roman de Kerman à sa juste valeur.
Revêtez votre plus belle tenue de prisonnière, c’est parti pour la chronique !

Orange is the New Black est un très bon roman, et pour moi, il frôle le coup de cœur. C’est bien écrit, les détenues s’avèrent attachantes pour certaines, le sujet est très intéressant, et j’ai appris plein de choses, comme les catégories d’infractions, par exemple. Souvent, pendant ma lecture, j’ai été révoltée par les conditions, que ce soit de vie, ou qu’il s’agisse de la préparation à la sortie de prison… ; parfois j’ai souri en lisant certaines anecdotes, ou en faisant le parallèle avec la série TV.
On retrouve par exemple Red (télé) / Pop (roman) qui dirige les cuisines, avec cette première rencontre au cours de laquelle Piper critique de façon très négative les repas servis au réfectoire. Si Red le fait payer à Piper, Pop ne semble pas trop en tenir compte. On a aussi ce moment où Piper devient la coqueluche de Susan / « Z’Yeux fous » et que cette dernière tourne autour de la narratrice pendant un certain temps, espérant qu’elle devienne sa femme.
La vérité est que la série télé exagère certains aspects, mais tous s’inspirent d’un fait raconté dans le livre : Piper Kerman évoque rapidement certaines prisonnières à la recherche de la religion idéale, en changeant régulièrement. Dans la série, quelques détenues trouvant la nourriture juive meilleure se convertissent afin de pouvoir bénéficier de ce régime alimentaire.
Le roman est dense mais est axé sur ce que l’auteure a vécu personnellement, et plusieurs choses sont survolées vis-à-vis des autres détenues ; dans la série télé, qui exploite de fond en comble chaque chose racontée par Kerman, cela semble toutefois très extravagant, voire enjolivé. Sauf que, suite à ma lecture, je me rends compte que ça ne l’est pas tant que ça. La grosse différence est que la série parle de tous les personnages, et met toutes les prisonnières en avant. Ainsi, Big Boo, qui dans le roman n’apparaît que rarement, devient un personnage très récurrent de la série télé, ayant même droit à un flash-back.
L’adaptation est assez fidèle au livre, finalement elle ne s’en éloigne que pour parler des codétenues de Piper, ou bien pour prêter à cette dernière des relations sexuelles et amoureuses en prison. Car, si vous vous attendez à ce que Kerman couche avec Nora (Alex dans la série), vous pouvez toujours courir : Nora n’est pas du tout dans la même prison, et si elles se retrouvent finalement au même pénitencier, ce n’est qu’à la fin du roman, étant toutes les deux témoins pour un procès. Gros spoiler : il ne se passe rien entre les deux femmes. Inutile de lire Orange is the New Black  si c’est pour lire une romance ou des scènes de sexe lesbiennes.
OITNB est bien plus que ça : ce roman témoigne des conditions de vie en prison, aux Etats-Unis, au début des années 2000, mais aussi critique ce qui est fait (ou justement ne l’est pas) pour préparer les détenues à leur retour, critique le racisme sous-jacent (eh oui, plus facile d’être une petite femme blonde et blanche qu’une femme noire ou hispanique), etc.
Par ailleurs, il est bon de noter que Piper Kerman, terrorisée à son arrivée, se rend par la suite compte qu’elle a plutôt de bonnes conditions de vie, qu’elle n’est pas dans le plus horrible des pénitenciers.

Si vous aimez la série télé, et que vous ne la regardez pas uniquement pour les romances ou Alex, ce roman vous plaira très certainement. De même si vous vous demandez comment est l’univers carcéral.
Dans tous les cas, je ne peux que vous conseiller cette lecture, que j’ai beaucoup aimé, parce qu’elle est intéressante, porte à réflexion, fait parfois sourire… On ne s’ennuie pas un seul instant !

Enfin, sachez que Catherine Cleary Wolters, a.k.a Alex Vause, a.k.a Nora Jansen, a par la suite elle aussi écrit un roman : Out of Orange. Sa peine a été plus longue et elle a passé six années en prison. Si pour le moment il n’existe pas de traduction française, j’espère que ce sera bientôt le cas, car j’ai très envie de le lire ; elle n’a pas forcément le même ressenti, d’autant qu’elle est loin d’une jolie blonde, et qu’elle n’a pas été emprisonnée dans le même établissement.
Si vous l’avez lu, n’hésitez surtout pas à m’en faire part, je serai ravie !

Orange is the New Black, Piper Kerman • Titre VO : Orange is the New Black : My Year in a Women’s Prison •  traduction : Jacques Martinache • Pocket • 2015 • 448 pages • 8€ • Genre : autobiographie, univers carcéral • ISBN : 9782266259316

14 réflexions sur “Orange is the New Black

  1. avislivresques dit :

     » Cette série, diffusée depuis 2013 sur Netflix, remporte un énorme succès ; ce que trop peu de gens ignorent encore, c’est qu’elle est adaptée du roman autobiographique du même nom, écrit par Piper Kerman  »
    Et en effet, je ne le savais pas ! J’hésite depuis longtemps à regarder cette série, la bande annonce ne m’avait pas attiré plus que ça.
    « L’adaptation est assez fidèle au livre » . C’est de moins en moins le cas pour les séries venant de livres. ( A part pour les premières saisons de Game Of thrones peut être ) . Mais c’est bien que ce ne soit pas non plus un copier-coller de l’histoire. Comme tu la présente, la série est un peu un élargissement de l’histoire sur les autres personnages, non ? Je trouve ça intéressant.
     » ce roman témoigne des conditions de vie en prison, aux Etats-Unis, au début des années 2000″. Cela ne date pas tant le début des années 2000, je ne savais pas que les conditions de vie en prison étaient mauvaises à cette époque. Un point de plus pour ce témoignage. Je pense que si je devais connaître l’histoire, je me dirigerais plus vers le livre, et si j’aime, vers la série. En tout cas, j’ai vraiment appris un truc aujourd’hui : je n’en reviens toujours pas que le livre est autobiographique ! Cependant, je ne suis pas encore certaine de l’ajouter dans ma Wish List. A voir, je garde le nom dans un coin de ma tête.

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    • malecturotheque dit :

      C’est exactement ça pour la série : « un élargissement de l’histoire » 🙂 Après, j’avoue que la série est bien plus romancée, mais on retrouve ce côté assez dur de la prison. Ma sœur n’a regardé que un ou deux épisodes tellement elle avait peur pour l’héroïne principale ! Mais comme je lui ai dit, ce n’est pas pour elle qu’il faut avoir peur, puisque – l’auteure elle-même le dit – c’est un petit bout de femme, charmante, blonde… tout ce qu’il faut pour s’attirer la sympathie des gardiens.
      Tu te lanceras dans le livre ou la série quand tu sentiras que c’est le bon moment pour toi de t’y plonger 😉

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        • malecturotheque dit :

          En vérité, ce n’est pas grave si on ne comprend pas tous les mots, du moment que l’on comprenne l’ensemble de la phrase. Mais une fois qu’on a passé cette peur de ne pas tout comprendre, encore faut-il mettre un stop à sa fainéantise (ça, c’est mon gros souci ^^’). Mais, aller, un jour nous le lirons !

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