Bande dessinée lue en commun avec Noctenbule.
Vous pouvez retrouver son avis sur son blog.
Résumé de l’éditeur :
Privée de son destin de reine, la demi-soeur du roi Arthur devient la sulfureuse fée Morgane et se dresse contre la tyrannie de la Table ronde et les manipulations de Merlin le fou. Écoeurée par le magicien qui joue avec sa vie depuis sa plus tendre enfance, Morgane laisse libre cours à sa colère et assouvit sa soif de pouvoir envers et contre tous : son ancien maître, les hommes, leur nouveau dieu unique et l’ordre établi.
Mon avis :
L’une des premières choses que je note concernant cette lecture, c’est qu’elle n’est pas sans rappeler Les Dames du lac de Marion Zimmer-Bradley. En effet, on y retrouve les femmes de la légende arthurienne au premier plan (notamment Morgane, puisque cette BD lui est consacrée), ainsi que des thèmes tels que la religion ou l’amour courtois (c’est assez survolé, mais présent).
Mais ce qui saute d’emblée aux yeux, ce sont les graphismes : pas de ligne – comprenez pas de contours -, et des couleurs sombres, rehaussées uniquement grâce à la peau très pâle de Morgane, aux touches de violet, et de jaune (je pense là aux yeux de Merlin, ou à la chevelure de Guenièvre).
Et puis il y a le personnage de Morgane : préparée dès son plus jeune âge à monter sur le trône, le destin, nommé Merlin, va en décider autrement. Ce sera Arthur, son demi-frère, qui régnera. Morgane se sent à juste titre lésée, et elle va tenter de récupérer son trône. Mais Arthur s’avère orgueilleux, et l’irréparable va alors se produire : jamais plus la magicienne ne se montrera clémente. L’heure de la vengeance a sonné.
A travers cette histoire, on (re)découvre une foule de personnages tels que le roi Arthur, Merlin, la reine Guenièvre, Lancelot… Kansara et Fert ont pris le parti de ne pas représenter les chevaliers de la Table ronde aussi valeureux et nobles que ce qu’on peut lire d’eux dans d’autres textes ; Arthur n’est pas aussi sage – je dirais même qu’il est assez crédule -, sans compter que son orgueil prédomine parfois, et on se retrouve très vite avec certains hommes plutôt déplaisants. Si la part belle a été faite à Morgane, c’est surtout pour la dédiaboliser, et on réapprend à connaître son personnage : elle devient plus humaine.
Finalement, cette bande dessinée enlève tout manichéisme : les chevaliers ne sont pas blancs comme neige, même s’ils veulent bien faire, et Morgane n’est pas une horrible sorcière. Je me suis beaucoup attachée à elle et j’ai apprécié Merlin, Lancelot, Guenièvre… Et le père de Morgane. Comment ne pas parler de lui alors qu’il est si progressiste, répondant à sa femme que, si, leur fille montera sur le trône et, si elle désire être chevalier, elle le sera, et si elle souhaite épouser une princesse, elle le pourra ? Lui qui est la bienveillance et la sagesse incarnée. Lui qui paraît si aimable. Lui sur qui Morgane souhaite prendre exemple pour régner. On le voit bien peu, et pourtant il a marqué mon esprit, autant qu’il a marqué la vision de Morgane.
Alors voilà, cette BD, en plus d’être superbe visuellement, casse un peu la légende arthurienne, mais ce n’est que pour mieux équilibrer les forces et les faiblesses de ses héros et héroïnes.
Une véritable pépite.
Morgane, Simon Kansara (scénario) et Stéphane Fert (scénario et dessin) • Delcourt • 2016 • 144 pages • 17,95€ • Genre : fantasy, légende arthurienne • ISBN : 9782756070056
Ce livre participe au challenge Littérature de l’Imaginaire.
.
.
.
Je l’ai lue aussi il y a un moment et tout comme toi j’ai aimé 😀
J’aimeAimé par 1 personne
Cette BD me tente beaucoup. J’adorais le dessin de la couverture, mais c’est la première fois que je lis un avis dessus, ça fait envie !
J’aimeAimé par 1 personne
J’attendais avec impatience ta chronique qui confirme à 100% que je veux absolument lire cette BD. J’espère la trouver assez rapidement en médiathèque…
J’aimeAimé par 1 personne
Je te le souhaite 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Chouette chronique pour ce petit bijou – tant visuel qu’au niveau du récit ! (je l’ai lue aussi ^^)
J’aimeAimé par 1 personne
Ce n’est pas plus mal que le mythe soit un peu cassé, surtout si c’est pour rendre l’histoire plus crédible et moins manichéenne ! J’attendais ta critique et ne suis pas déçue ! Je note. Merci pour la découverte !
J’aimeAimé par 1 personne
Avec plaisir 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Avec la couverture, je me doute que ce n’est ni pour enfant, ni manichéen.
Comme le mythe arthurien fait partrie de mes dadas, je vais faire un sort à cette BD avec une chronique aussi envoutante!
Merci
J’aimeAimé par 1 personne
Elle a l’air troooop bien! je veux! ^,^ Merci pour la découverte!
J’aimeAimé par 1 personne
Superbe ambiance graphique !
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, c’est vraiment magnifique !
J’aimeAimé par 1 personne
le seule hic avec ces bd c’est le prix, 17€ pour un tome ça vaut bien le boulot qu’il y a dessus, mais c’est juste trop pour moi 😦
J’aimeJ’aime
Disons que pour une BD comme « Morgane », avec ses 144 pages, ça vaut plus le coût qu’un tome de « Lucky Luke » ou « Thorgal »(un peu plus de 10€ pour trois fois moins de pages). Après, c’est sûr, ça reste cher, mais c’est toujours possible de trouver les BD en bibliothèque. J’espère que tu auras l’occasion de découvrir « Morgane » 🙂
J’aimeJ’aime
J’adore la couverture, je note =)
J’aimeAimé par 1 personne
J’aime beaucoup l’univers arthurien donc je suis bien tentée par cette lecture :).
Bisous à toi et à plus sur nos blogs respectifs!
J’aimeAimé par 1 personne
Je suis contente que cette bd t’a plus aussi.
J’ai eu un véritable coup de coeur pour le dessin.
C’était super de partager cette lecture avec toi. J’espère que l’on pourra remettre ça bientôt 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Travaillant pour mes cours sur le merveilleux médiéval et particulièrement les légendes arthuriennes, cette bande dessinée m’intéresse bien. En découvrir plus sur Morgane serait très intéressant et ta chronique me donne très envie.
J’aimeAimé par 1 personne
Oh, c’est génial d’avoir ça en cours !
Si tu ne l’as pas encore lu, je te conseille aussi « Les Dames du lac » de Marion Zimmer-Bradley 😉
J’aimeJ’aime