Le dernier brûleur d’étoiles

Le dernier brûleur d’étoiles

Quatrième de couverture :

À la suite d’un étrange cauchemar, la vie de Gwenvael bascule. Contraint de fuir l’orphelinat où il vit depuis toujours, le jeune homme tente de donner une sens aux mystérieuses paroles prononcées par le directeur de l’institut juste avant son départ : « Trouve Calypso ».

Lorsqu’il est attaqué par une horde d’hommes des bois et capturé par un redoutable guerrier, Gwenvael comprend qu’il a franchi les portes d’un autre monde. Et s’il n’avait pas toujours vécu à l’orphelinat ? S’il était Celui qu’ils attendaient tous ?

Mon avis :

Avec Saiwhisper (du blog Les pages qui tournent), nous nous sommes lancées dans la lecture commune du Dernier Brûleur d’étoiles.
Ce roman était très prometteur : des univers qui se côtoient, des mystères, des personnages semblants géniaux, de très bons retours sur des sites tels que Babelio et Livraddict… Mais nous avons finalement été déçues. Voici ma version des faits !

D’abord, il y a les protagonistes : Gwenvael est le héros de ce roman. Tout d’abord très doux, le jeune homme va évoluer et apprendre à se battre pour survivre. Galahad est un guerrier puissant, dont l’histoire avait tout pour ajouter de la profondeur au personnage. La fameuse Calypso dont il est question dans le résumé est plus puissante qu’il n’y paraît et a toute son importance dans le récit. Pour les autres, on les connaît au final assez peu, mais ils ont absolument tous un point commun : ils sont fades. J’ai bien remarqué que l’auteure a tenté de leur donner du relief, mais ça n’a pas pris avec moi. J’ai trouvé que les éléments apportés au fil du récit n’apportaient pas grand chose, et souvent les personnages perdaient en crédibilité auprès de moi en tant que lectrice.

Et puis il y a l’univers : il a l’air génial, mais n’est pas assez développé. C’est dû en partie au fait qu’il est écrit que pour aller d’un point A à un point B, il faut une quinzaine de jours (par exemple), mais le voyage est au final peu détaillé et nous avons alors l’impression qu’il ne faut que 4 ou 5 jours. Ce manque de descriptions fait la part belle à l’action, et c’est dommage que ce ne soit pas plus équilibré.
Il y a pas mal de lieux, il y a diverses ethnies, certaines ayant des pouvoirs, et surtout on nous parle dès les premiers chapitres de divers univers dans lesquels il est possible de voyager. Sauf qu’au final c’est mal exploité et je ne comprends toujours pas l’intérêt de nous avoir fait rêver avec ça alors que c’est infime dans le roman.

Bon, passons à l’intrigue : elle est malheureusement prévisible et trop répétitive. Prévisible car Sophie Val-Piguel s’inspire d’éléments piochés par-ci par-là dans ses lectures. Elle en a lu, des romans de fantasy, ça se voit, mais ça manque de subtilité. Au cours de notre lecture, Saiwhisper et moi avons pensé aux daemons dans La Croisée des Mondes, à l’origine des orques dans Le Seigneur des Anneaux, etc. Alors oui, pour des néophytes, tout cela paraîtra original, mais pour nous, non.
Répétitive, l’intrigue l’est parce qu’elle propose un schéma de narration qui revient sans cesse, même lorsque l’on croit passer enfin à autre chose. C’est un peu comme dans un épisode du Mentalist : il y a un meurtre, le héros interroge les gens, réunit tout le monde, confond le coupable ; de temps en temps, le grand méchant de la série vient rompre la routine. Eh bien dans Le dernier brûleur d’étoiles, c’est pareil (bon, le schéma n’est pas le même mais je ne veux pas prendre le risque de spoiler).

A cela s’ajoutent divers points qui m’ont agacée, comme le fait que tout réussisse à Gwen, même dans les situations qui nous auraient paru désespérées, ou bien encore qu’il y a très peu de personnages féminins, et que les jeunes filles (il n’y a pas de femmes, la plus vieille ayant 16-17 ans si je me souviens bien) n’ont guère d’intérêt dans l’histoire. Et puis il y a la relation assez intime entre deux protagonistes, mais je ne peux pas en parler – j’en dirais beaucoup trop.

Je vous ai dit beaucoup de négatif, mais il y a quand même du positif puisque ces 856 pages se lisent bien ; la plume de Val-Piguel est claire, efficace. Il y a sans cesse de l’action, alors aucun risque de s’ennuyer.
Je conseille cette lecture plutôt à de jeunes lecteurs (pas trop jeunes non plus, il y a un peu de violence). Pour celles et ceux d’entre vous ayant trop de références en fantasy (déjà rien que les deux citées plus haut…), passez votre tour.

Pour retrouver la chronique de Saiwhisper, c’est par ici !

Le dernier brûleur d’étoiles, Sophie Val-Piguel • Nouvelles Plumes • 2015 • 856 pages • Genre : fantasy, jeunesse • ISBN : 9782354882358

Ce livre participe au challenge Littérature de l’Imaginaire.

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24 réflexions sur “Le dernier brûleur d’étoiles

  1. Chef Yéti dit :

    J’ai eu exactement les mêmes impressions à la fin de ma lecture de Legend, la trame était beaucoup trop évidente pour quelqu’un qui lit beaucoup de dystopies :/ . Je ne sais pas si je lirai un jour Le dernier brûleur d’étoiles mais c’est une super chronique, très complète 🙂 .

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  2. recolteusedemots dit :

    Ce bouquin était dans ma wishlist depuis des lustres, et même que j’avais un peu zappé son existence, mais la titre à fait tilte parce qu’il est très beau. Mais suite à ton avis, je vais le laisser traîner encore un peu, je verrais si un beau jour l’envie me prend. x)

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  3. Romanesquement Vôtre dit :

    C’est drôle parce que j’ai lu ce livre y a un an quand j’avais pas encore de blog et quand j’en ai fait un compte rendu à mon copain j’ai listé exactement les mêmes points négatifs que toi. Après je suis allée jeter un coup d’oeil sur Livraddict ou je sais plus quel site, et j’avais l’impression que la plupart des lecteurs avait été conquis… Je ne comprends pas trop pourquoi, m’enfin les goûts et les couleurs…
    En tout cas j’ai trouvé ta chronique très juste 🙂
    Victoire

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  4. Genore Deevilua dit :

    J’ai eu à peu près les mêmes impressions, à ceci près que j’ai peut-être plus apprécié que toi :p Je trouve que l’histoire était trop « banale », du déjà vu en fantasy et l’univers, bien qu’intéressant, pas assez poussé. J’ai beaucoup aimé le retournement de situation « final » mais je trouve que cette idée de jouer sur « qui est le gentil, qui est le méchant ? » est arrivé bien trop tard. Cette idée de « brouiller » les pistes aurait dû naître bien en amont dans l’histoire pour que celle-ci se complexifie et pose le réel problème « il y a t-il vraiment des « gentils » ou des « méchants » ici ? ». De plus, j’avais deviné le dénouement bien avant la fin…
    Je suis sûre que mon commentaire n’est pas clair du tout x) En tout cas j’ai beaucoup aimé ta chronique 🙂

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    • malecturotheque dit :

      Bonne presse, mais je ne vois pas pourquoi…
      Et encore, je n’ai pas parlé de la place des femmes : une amie qui meurt dès les premières pages, un Mirage (équivalent des daemons dans La Croisée des Mondes), un love interest dont le rôle a un peu d’importance mais comme on ne suit pas ce perso, on apprend juste qu’elle a fait un truc de fou et puis c’est tout. Oh et une pimbêche. Voilààà !
      Sinon, on a le héros, ses mentors, des méchants, des compagnons de route… qui sont tous des hommes.
      Les femmes sont vraiment sous-représentées, et pourtant ce bouquin est récent, et écrit par une femme. Je ne comprends pas.

      Il ne t’attire pas plus que ça, et de toute façon, je ne te le conseille pas :/

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