George

George

Résumé de l’éditeur :

Beaucoup de gens aiment George. Maman est très fière de son petit garçon, elle pense qu’il deviendra « un jeune homme très bien ». Scott aime beaucoup son « frérot ». Et Kelly le tient pour son « meilleur ami ». Mais George sait que les gens ne voient pas qui elle est vraiment. Car, George en a la certitude, elle est une fille.
Alors, quand sa maîtresse propose de jouer une pièce de théâtre à l’école, George veut plus que tout interpréter le personnage de Charlotte. Elle sera parfaite, et les gens comprendront qui elle est.
Comment leur faire comprendre que c’est le rôle de sa vie ?

Mon avis :

J’ai entendu beaucoup de choses sur George. Par exemple, j’ai entendu dire que c’était trop stéréotypé (les filles sont sensibles et portent des jupes et se maquillent, les garçons sont violents…). J’ai aussi entendu dire que ce roman était génial pour les enfants (l’éditeur indique 9-12 ans). Mais moi, qu’en ai-je pensé ? Et bien, je ne vais pas faire durer le suspens : j’ai apprécié ma lecture, malgré quelques défauts.

George, c’est l’histoire d’une enfant trans : Melissa, comme elle aime à s’appeler devant le miroir, est une petite fille née dans le mauvais corps, celui d’un garçon (ou plutôt une fille que les autres voient comme une garçon ; aussi, pour ne pas vous perdre avec les prénoms, je l’appellerai George comme c’est le cas dans 95% du livre). Mais elle est la seule à savoir qu’elle est en vérité une fille, et elle ne vit pas très bien le fait que tout le monde la considère comme un garçon. Qu’à cela ne tienne, l’école va faire une représentation théâtrale, et George est bien décidée à incarner le premier rôle féminin de la pièce : Charlotte. Ce sera l’occasion pour elle de montrer enfin à tout le monde qui elle est vraiment !
Le roman tourne donc beaucoup autour de la pièce : l’étude du texte en cours, ce que George ressent à sa lecture, les affinités qu’elle a avec les personnages, etc. Cela étant dit, même si le théâtre occupe une place importante dans ce livre, le sujet primordial reste les transidentités  : comment George vit, comment elle tente d’être en accord avec elle-même, comment elle va s’y prendre pour le dire à ses proches et comment ceux-ci vont réagir, etc. Dit comme ça, c’est assez dense, mais le roman se lit très bien. Il ne faut pas oublié qu’il est destiné aux enfants, et l’écriture est donc simple et efficace.

Ce qui m’amène à la narration : comme c’est une héroïne, c’est le pronom féminin qui est utilisé, malgré l’emploi courant de son prénom masculin, George. Je me suis interrogée sur ce choix car, si George s’appelle elle-même Melissa, pourquoi ne pas la nommer ainsi tout au long du récit ?
J’ai ma petite idée sur le sujet, à savoir que c’est plus percutant pour le lecteur/la lectrice d’avoir un prénom de garçon et le pronom féminin. Ainsi nul.le ne peut nier l’évidence : le personnage est en transition.
De plus, il s’agit d’un roman jeunesse, et il faut donc simplifier les choses. Ce n’est pas un récit à la première personne, c’est un narrateur extérieur à l’histoire qui nous la raconte. Alors imaginez un peu si on nous parle de Melissa, puis de George car elle est à l’école, ou avec sa mère, et que toutes ces personnes ne la connaissent que sous le nom de George… Si c’est la première fois qu’un.e enfant lit un roman sur le sujet, qu’ielle n’y est pas sensibilisée, il y a de quoi être un peu perdu.e !

En ce qui concerne les fameux stéréotypes, ils sont effectivement présents, mais pas tant que ça. Pour ce qui est des femmes, le maquillage, les jupes et tout le reste, je comprends : George a pour modèle des jeunes filles un peu plus âgées qu’elle, qui font les couvertures des magazines. Toutefois, c’est contrebalancé par la mère de George qui, elle, préfère s’habiller avec un polo et un pantalon, ne se maquille pas. Bon, ce sont deux extrêmes et il se trouve que notre héroïne n’a pas envie de lui ressembler.
Du côté des garçons, c’est vrai que le caïd de l’école est plutôt caricatural, mais ce n’est pas le cas des autres garçons. Toutefois, on les voit beaucoup moins, donc il est normal de garder cette impression en tête.
En vérité, il n’y a pas tant que ça de personnages caricaturaux. C’est surtout que ceux qui sont mis en avant le sont. Aussi, en dehors de George, ils ne sont pas très approfondis.

Comme je le disais en introduction, malgré ses défauts, George est un roman très sympathique. J’ai beaucoup aimé l’héroïne, je l’ai trouvée attachante, et je me suis un peu retrouvée en elle (en dehors des questions de genre).
Je le recommande surtout aux enfants, mais ne vous privez surtout pas de le lire : vous passerez un bon moment de lecture.

George, Alex Gino • Titre VO : George • traduction : Francis Kerline • L’école des loisirs • 2017 • 174 pages • 14,50€ • Genre : jeunesse, transidentités • ISBN : 9782211227452

Merci à Babelio pour cette Masse Critique !

14 réflexions sur “George

        • malecturotheque dit :

          Je ne sais malheureusement pas ; je suis loin d’avoir lu tous les bouquins sur le sujet 😦 Il paraît que « Celle dont j’ai toujours rêvé » est top au niveau des persos, mais j’aurais tendance à conseiller « Une autobiographie transsexuelle (avec des vampires) » avec sa narration et son écriture qui font penser à une série TV : ça se lit bien et vite, c’est découpé en 3 parties/épisodes. Mais dans mon souvenir, ça ne t’intéressait pas.

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  1. Valentine Pumpkins dit :

    Tu me redonnes envie de le découvrir… Toutes les mauvaises chroniques que j’avais lu (juste après mon achat, sinon c’est pas drôle) m’avaient bien dégoûtée de l’ouvrir. Là, ton avis est beaucoup plus nuancé, ça donne de l’espoir ! Je crois que je vais quand même le tenter, histoire de me faire mon propre avis 😀

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    • malecturotheque dit :

      Ca m’avait aussi un peu refroidie mais je le recevait dans le cadre d’une Masse Critique alors j’étais bien obligée de le lire. Puis j’ai vu qu’Alex Gino est non binaire (en fait sont car illes souhaitent qu’on parle d’illes au pluriel – en anglais c’est neutre). Du coup je me suis dit que cette personne avait donc réfléchi aux identités de genres, et son roman devait donc être un minimum réfléchi sur le sujet =)

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  2. camithebeetle dit :

    J’ai énormément entendu parler de ce livre, j’avoue qu’il m’intrigue. Sachant que je ne l’ai pas lu, mon commentaire ne sera pas très pertinent mais je pense que cette question de « caricature » doit être présente car il faut bien que chaque lecteur et lectrice se reconnaisse dans sa lecture ? Je ne sais pas ^^.

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    • malecturotheque dit :

      J’ai du mal à comprendre ce que tu veux dire quand tu écris : « que chaque lecteur et lectrice se reconnaisse dans sa lecture ». Pour que les gens s’identifient plus/mieux à des personnages ? Comme la mère, ou le frère, ou George en tant que victime des caïds du lycée par exemple ?

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