C’est le cœur qui lâche en dernier

C’est le cœur qui lâche en dernier

Quatrième de couverture :

Stan et Charmaine ont été touchés de plein fouet par la crise économique qui consume les États-Unis. Tous deux survivent grâce aux maigres pourboires que gagne Charmaine dans un bar sordide et se voient contraints de loger dans leur voiture… Aussi, lorsqu’ils découvrent à la télévision une publicité pour une ville qui leur promet un toit au-dessus de leurs têtes, ils signent sans réfléchir : ils n’ont plus rien à perdre.
À Consilience, chacun a un travail, avec la satisfaction d’oeuvrer pour la communauté, et une maison. Un mois sur deux. Le reste du temps, les habitants le passent en prison… ou ils sont également logés et nourris ! Le bonheur. Mais le système veut que pendant leur absence, un autre couple s’installe chez eux avant d’être incarcéré à son tour. Et Stan tombe bientôt sur un mot qui va le rendre fou de désir pour celle qui se glisse entre ses draps quand lui n’y est pas : « Je suis affamée de toi. »
Avec C’est le coeur qui lâche en dernier, Margaret Atwood nous livre un roman aussi hilarant qu’inquiétant, une implacable satire de nos vices et travers qui nous enferment dans de viles obsessions quand le monde entier est en passe de disparaître.

Mon avis :

Après avoir lu La servante écarlate, que j’avais bien aimé mais pas autant que ce à quoi je m’attendais, je me suis lancée dans la lecture de C’est le cœur qui lâche en dernier, le dernier roman de Margaret Atwood sorti en France.
Le résumé m’a tout de suite intriguée : un couple dans la misère qui se retrouve à participer à un projet leur permettant de vivre décemment en échange d’un mois passé en prison. Stan et Charmaine vivent donc dans une jolie maison un mois sur deux, alternant avec un autre couple. Quand ils ne sont pas dans la petite maison, ils sont en prison. Un jour, Stan découvre un mot laissé par la dénommée Jasmine ; il se met alors à fantasmer sur elle. Si le début du roman était assez sérieux, cette obsession prend en revanche un ton comique avec un humour teinté de cynisme et d’ironie.
Sous un vernis d’humour, Atwood aborde la société du futur de façon intéressante : les relations entre les gens, leur façon de (sur)vivre à la crise, etc. Mais le but premier de ce roman d’anticipation, à mon sens, est de nous divertir. Et c’est réussi ! Bien sûr, il y a des critiques, des questionnements sur la liberté individuelle (ce que font toutes les dystopies, finalement), mais c’est également une parodie assez dingue avec des personnages stéréotypés mais qui nous réservent parfois bien des surprises.
Formant le couple principal du livre, il y a l’ingénue Charmaine, si douce, et son mari, Stan, qui est très primaire dans ses pulsions. Et puis il y a Jasmine, laissant des mots très excitants et exacerbant les fantasmes de Stan. Il y a pas mal de protagonistes, et je ne vais pas tous les citer, mais j’évoque tout de même avec vous les deux jeunes prostituées du début car elles montrent que certaines personnes ont encore de l’espoir et des rêves à réaliser. J’ai apprécié les héros de C’est le cœur qui lâche en dernier tout comme je ne les ai pas aimés. Le roman m’a fait passer par différents sentiments en fonction de l’action, des événements. En revanche, pour ce qui est des personnages secondaires, j’étais moins nuancée : ou je les aimais, ou je les détestais.

C’est le cœur qui lâche en dernier est un roman satirique réussi, que j’ai pris plaisir à lire. Certes, contrairement à La servante écarlate, nous n’en ressortons pas scandalisé.es ou révolté.es. L’histoire oscille entre fantasmes, parodie et satire.

C’est le cœur qui lâche en dernier, Margaret Atwood • Titre VO : The Heart Goes Last • Traduction : Michéle Albaret-Maatsch • Robert Laffont • 2015 • 450 pages • 22€ • Genre : anticipation • ISBN : 2221192095

Ce livre participe au challenge Littérature de l’Imaginaire.

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16 réflexions sur “C’est le cœur qui lâche en dernier

  1. vinushka64 dit :

    Merci pour ton avis ! J’avais oublié de repasser par là. >< Je pense tenter de découvrir Atwood avec d'autres livres un peu plus anciens (un est dans ma wishlist depuis longtemps, mais je ne me souviens plus du titre), même si celui-ci me tente bien et il pourrait me plaire vu ce que tu en dis. La sélection pour la rentrée fut rude ^^ (même si j'avais demandé à netgalley au cas où).

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      • vinushka64 dit :

        Du coup j’ai cherché et c’est « MaddAddam » que j’avais repéré sur le catalogue numérique de ma médiathèque. Apparemment, il fait suite à deux autres livres donc je ne sais pas si on peut le lire indépendamment… c’est dans un monde post apocalyptique. La couverture m’avait marqué avec un cochon/oiseau, et le résumé parle d’hybrides porcs/humain, ça m’avait donné envie. ^^ Surtout parce qu’on sent un certain humour cynique pointer là-dessous, ça me rend curieuse !

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