Soyez prévenu.es, ce livre s’adresse aux personnes
qui aiment le langage érotique (ou n’en ont pas peur),
qu’il soit vulgaire, poétique, excitant…
Quatrième de couverture :
Faire l’amour : nous pouvons remplacer cette banale expression par une foule de synonymes pittoresques et délicieux. Le plus simplement du monde, on se fait aimer. On peut aussi jouer à patin-couffin, triquebiller, bistoquer, ou encore foutimasser ; on peut aller à Cythère ou fêter la saint Priape ; chez Saint-Simon, on bat le velours, et chez Boccace, on fait chanter le rossignol…
Rien de plus pauvre que le vocabulaire érotique des films pornographiques… La langue française abonde pourtant de mots sensuels et inconvenants pour parler de la chose ! Écoutons donc un sage érudit révéler avec allégresse, drôlerie et un brin de nostalgie une ribambelle d’expressions coquines et imagées.
Mon avis :
Au cours de la semaine du marathon lecture French Read-a-thon, j’ai eu quelques imprévus et je ne suis pas rentrée chez moi, préférant profiter du beau temps et m’amuser plutôt que lire. Je me suis donc retrouvée à court de lecture ! Heureusement, on m’a prêté ce livre de Jean-Claude Carrière : Les mots et la chose.
Présenté sous la forme de lettres, le livre nous permet de (re)découvrir différentes façons, divers synonymes pour évoquer le sexe et les pratiques sexuelles. Le narrateur reçoit des lettres d’une dénommée Françoise, une jeune femme travaillant dans le porno et cherchant à élargir son vocabulaire sur la chose. Si nous ne pouvons pas lire ses lettres, celles du narrateur nous permettent toutefois d’imaginer quelles sont les questions de la jeune femme et la teneur de ses propos. Ainsi sont traités aussi bien le sexe féminin que le sexe masculin, les rapports sexuels, la masturbation, l’homosexualité… Si globalement le livre s’est avéré plaisant, j’émets toutefois quelques réserves concernant certains sujets, à commencer par le fait que ce soit très hétéro-centré, mais cela passe encore – le narrateur est vieux et parle de choses qu’il connaît. En revanche, quand il parle des synonymes liés aux gays et aux lesbiennes, force est d’admettre qu’ils ne sont guère très heureux, et cela est très révélateur de notre société. Sans parler de ce passage où il est question de tournante et, alors que le narrateur dit lui-même qu’il n’aime pas ce genre de pratique, il écrit que cela se passe en banlieues. Je ne pense pas vous apprendre grand chose en vous disant que ce sont des propos d’un certain classisme, mettant en avant des clichés sur les banlieues – des tournantes, il y en a aussi dans les milieux aisés, il ne faut pas se leurrer.
En dehors de ces points évoqués, j’ai bien aimé cette lecture qui démontre la richesse de la langue, ne serait-ce que pour parler de la chose. Les mots sont importants, ils ont leurs subtilités, et il faut les employer pour ne pas les oublier. Voilà le message que je retiens de cette lecture, sans compter quelques synonymes autour du sexe.
Lu dans le cadre du French Read-a-thon #FRRAT
Les mots et la chose, Jean-Claude Carrière • Le Cercle Points • 2015 • 144 pages • 5,80€ • Genre : essai, langage, érotisme • ISBN : 9782757857076
.