L’Unité

L’Unité

Quatrième de couverture :

Parce qu’elle vient d’avoir 50 ans et qu’elle est célibataire, Dorrit est devenue « superflue » et, à ce titre, doit rejoindre l’Unité. Un appartement lumineux et confortable, agrémenté de micros et de caméras de surveillance, lui a été réservé. Un écran de télévision, mais pas de téléphone ni Internet pour communiquer avec l’extérieur… En plus d’être logés, les résidents sont nourris, bénéficient de soins médicaux et peuvent consacrer leur temps au loisir de leur choix. Les nouveaux arrivants sont chaleureusement accueillis… avant d’être affectés à des groupes d’expérimentations médicales humaines. Le corps de Dorrit ne lui appartient plus : à chaque instant on peut lui prélever un organe au bénéfice de ceux qui vivent à l’extérieur et qui sont encore « utiles ». Tout est prévu dans le moindre détail. Sauf une rencontre qui va tout changer.

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Mon avis :

J’ai découvert L’Unité dans le cadre du challenge Feminibooks, le thème de mai étant de lire un livre de science-fiction dont l’héroïne est une femme. Je galérais à trouver un roman entrant dans le thème mais, heureusement, La Geekosophe était là, avec ses nombreuses suggestions !

Dans ce roman de Ninni Holmqvist, nous suivons Dorrit, une femme qui vient d’avoir cinquante ans. Etant célibataire, sans enfant, elle est considérée comme « superflue » à la société et rejoint donc l’Unité. Le but de ce lieu est d’avoir un vivier de cobayes (pour de nouveaux médicaments, pour étudier la réaction du corps dans telle situation…) et surtout un vivier d’organes pour les personnes dites « nécessaires ».
Le récit est raconté par Dorrit, donc à la première personne. Elle est une narratrice omnisciente comme je l’ai rapidement constaté, et nous raconte son histoire durant quelques centaines de pages. Ce n’est pas une histoire bourrée d’action : elle arrive à l’Unité, elle découvre tout un confort qu’elle n’a jamais eu jusque là, constate également qu’il y a des caméras de surveillance partout (je vous renvoie au RDV Premières lignes #165), elle fait des rencontres mais retrouve aussi des gens perdus de vue depuis longtemps. Dorrit nous dépeint son quotidien, les expérimentations, les ami·es qui changent, celles et ceux qui disparaissent du jour au lendemain. Rapidement, j’ai appris à ne pas m’attacher aux personnages gravitant autour de l’héroïne : elle raconte l’histoire et est donc momentanément sauve, mais les autres ?
Ce roman apporte une réflexion concernant la société ; il nous propose une vision futuriste de notre monde, l’évolution assez catastrophique de celui-ci et la façon dont le gouvernement suédois (et d’autres, probablement) a réagi face à la surpopulation, face aux maladies, etc. Cela m’a menée à d’autres réflexions : c’est bien beau, tout ça, mais les gens sont-ils prêts à se sacrifier ainsi pour le soit-disant bien commun de l’humanité ? Sinon, quels sont leurs moyens de ne pas être considérés comme des parasites ? Quelle est la viabilité de ce système ? Etc. Je ne pense pas que le roman aborde tous les enjeux, toutes les réflexions autour de ce sujet et il ne creuse pas beaucoup les thèmes abordés, mais il donne toutefois pas mal de pistes et c’est intéressant. Cela dit, quand je cherche de quoi me questionner, je me tourne plutôt du côté des essais et je garde les romans pour un certain divertissement. Alors L’Unité aura-t-il réussi à m’apporter autre chose que de la réflexivité ? Eh bien oui.
Quand j’ai commencé à lire ce roman, je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais, moi qui ne lis plus des masses de science-fiction depuis plus de dix ans ; c’est devenu anecdotique. Déjà, il s’avère que de ce côté-là, c’est assez léger, ce qui est bienvenue quand on n’est pas un·e grand·e amateurice du genre, ou quand on cherche une lecture qui ne nous retourne pas trop le cerveau. Ensuite, la lecture est fluide, Dorrit nous raconte tranquillement son histoire mais, pour ma part, j’étais plongée au cœur de son récit. Comme je le disais plus haut, j’ai commencé à m’attacher petit à petit à des protagonistes mais, finalement, j’ai compris que c’était vain. Cela ne m’a toutefois pas empêchée d’en prendre certain·es en affection et de les suivre avec plaisir à travers l’histoire de Dorrit. Enfin, s’il n’y a pas beaucoup d’action, vous y trouverez toutefois tout ce qu’il faut en terme d’émotions, de surprises, de rebondissements. Notez que, si j’ai apprécié tout le roman, j’ai énormément aimé la fin et maintenant encore, elle me laisse un très bon sentiment.

L’Unité est un bon récit de science-fiction. En lisant ce roman, on s’interroge, on s’émeut, et c’est une lecture qu’il est difficile de mettre en pause. Bref, je vous le recommande.

L’Unité, Ninni Holmqvist • Titre VO : Enhet  Traduction : Carine Bruy Le Livre de Poche • 2006 (VO) • 336 pages • 7,10€ • Genre : SF, roman d’anticipation • ISBN : 9782253164500

Ce livre participe au challenge Littérature de l’Imaginaire.
Ce livre participe au challenge Bingo de l’Imaginaire.
Ce livre participe au Feminibooks Challenge.

7 réflexions sur “L’Unité

    • Ma Lecturothèque dit :

      C’est vrai, la SF est un genre bien particulier ! Cela dit, j’en lisais énormément il y a une quinzaine d’années (axé jeunesse). J’ai arrêté en arrivant au lycée car je ne trouvais plus rien à correspondre à mes envies. Maintenant, j’ai l’impression de tout redécouvrir et c’est chouette ^^

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