Devil Devil

Quatrième de couverture :

Sword le démon et Ios l’ange ! À l’issue d’un duel décisif, les deux adversaires tombent dans le monde des hommes. Pour survivre, ils n’ont pas d’autre choix que d’emprunter chacun un corps humain.
Seulement, voilà, sans le savoir, les deux ennemis se sont réfugiés dans les corps de deux frères jumeaux… Gags en cascade et action trépidante sont au programme ! Attention les yeux !

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Mon avis :

Devil Devil est un manga publié entre 2003 et 2005 en France. Cette série raconte l’histoire d’un démon, Sword, et d’un ange, Ios. Alors que ces deux êtres se battent, l’affrontement tourne mal et ils se retrouvent fortement affaiblis dans le monde des humains. Pour survivre, ils s’emparent chacun du corps de lycéens et, pas de chance pour Sword, il se retrouve à posséder un adolescent frêle et qui a peur de tout : Sôma. Quant à Ios, malheur pour le démon !, il se retrouve dans le corps de Kanna, une brute du lycée mais aussi le jumeau de Sôma ! Autant vous dire que, les deux frères changeant soudainement de comportement (un pleurnichard possédé par un être maléfique et un voyou possédé par un ange, imaginez donc!), cela va amener quelques gags, quiproquos… et de l’incompréhension de la part des proches. Ainsi, tant bien que mal, Sword et Ios vont chercher à retrouver leurs forces et leurs corps respectifs, et surtout ils vont devoir s’allier pour faire face aux dangers.
Si nous avons là un bon postulat de départ, on pourrait penser que ça va toutefois vite tourner en rond. Heureusement, le mangaka Yûki Miyoshi a réussi à renouveler au fil des tomes l’intérêt en élargissant son univers et en créant des intrigues plus riches (pas complexes, entendons-nous bien). Et c’est comme ça que, de broutilles de lycéens nous passons assez rapidement à des combats contre d’autres démons, à une quête et même à une bataille impensable au début de la série ! Globalement, j’ai apprécié tous les tomes même si, on ne va pas se mentir, certains étaient un peu en deçà des autres (notamment le quatorzième que j’ai trouvé capillotracté).
Du côté des personnages principaux, c’est pratiquement un sans faute car j’ai apprécié Sword en tant qu’anti-héros ; il est égoïste, toujours à chercher la bagarre même quand il n’en a pas la force, c’est un fonceur… et pourtant, avec la personnalité du gentil Sôma qui sommeille en lui, le démon change petit à petit. J’ai également apprécié Ios même si j’ai trouvé que son « duo » avec Kanna fonctionnait moins bien, peut-être car cela faisait un trop plein de maturité par rapport à Sword/Sôma, malgré la violence de Kanna. Cela dit, si le récit est plaisant à lire, sans prise de tête, et si les protagonistes sont sympa à suivre, Devil Devil n’est pas exempt de défauts. Bien au contraire…
Poursuivons avec les personnages : Nanami, la meilleure amie des deux frères, est à la fois sympathique et insupportable, servant souvent de prétexte pour mettre en avant l’évolution en bien de Sword. Si c’est plutôt cool, c’est ici toutefois amené de façon grossière. De plus, il n’est pas rare de la découvrir pyjama ouvert, laissant voir des sous-vêtements blancs (un soutien-gorge sous un pyjama, sérieusement? Ça existe mais, ici, ce n’est qu’un prétexte pour découvrir la jeune femme). Garvera, une démone, a tout pour être super cool ! Sauf qu’on ne la voit vraiment se battre qu’une seule fois et, par la suite, c’est comme si elle avait perdu toutes ses compétences de combat. Il y a deux exorcistes au schéma similaire, qui n’évoluent guère alors qu’iels sont censé·es être extraordinaires, et il faut attendre la fin pour que ces deux-là finissent par progresser et dévoiler leurs capacités tant louées.
Mais surtout, les gros points noirs de ce manga, puisque après tout l’appréciation des personnages est très subjective, ce sont le sexisme et les incohérences. Je vous ai parlé de Nanami mais les démones sont encore plus sexualisées ; et du côté des anges et des incohérences… Un coup, il y en a qui sont déchus, finalement non, c’est tel autre ange qui est déchu, et inversement, etc. Je m’y suis perdue, et ce n’est que l’exemple le plus évident, je vous laisse imaginer le reste… Pourtant, il y avait une sorte de cohérence dans cet ensemble d’incohérences. Avec ce manga, nous nous retrouvons dans une suspension consentie de l’incrédulité en acceptant les démons, les anges, et tout ce qui les entoure, même quand c’est approximatif voire absurde. On accepte car, même si ça ne devrait logiquement pas fonctionner, l’histoire marche assez bien et, même quand ce n’est pas le cas, on a envie que ça marche. Donc ça passe, l’air de rien.

Finalement, malgré tous les défauts que l’on peut trouver à Devil Devil, j’ai apprécié relire ce manga pratiquement vingt ans plus tard. Il n’est certes pas exceptionnel mais il a des moments drôles, des scènes de combats rythmées et généralement bien lisibles, et surtout Sword et Ios sont des personnages principaux que l’on a envie de suivre, que l’on apprécie voir évoluer au travers des quinze tomes qui composent la série.
Alors, à lire ou à ne pas lire ? Pour le coup, cela dépendra vraiment de vous.

Devil Devil, Yûki Miyoshi • Titre VO : デビデビ Traduction : Sylvain Chollet • Pika Edition • 2003-2005 (1998-2000 au Japon) • 196 pages/tome • Genre : manga, fantasy

 

Une réflexion sur “Devil Devil

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