Tome 1 : L’apprenti assassin
Tome 2 • Tome 3 • Tome 4 • Tome 5
Quatrième de couverture :
À la tête d’une déroutante procession – la reine Kettricken, la mystérieuse Caudron, Astérie la ménestrelle et le fou -, Fitz poursuit son chemin sur la voie magique. Une quête toujours plus ardue car incessante est la traque menée par Royal, son ennemi juré, et ses meilleurs artiseurs et soldats d’élite, pour les retrouver et les tuer. S’enfonçant avec difficulté dans une contrée oppressante habitée d’étranges présences, leur chemin, jalonné de gigantesques statues, va les mener à une imposante carrière de pierre noire. Mais où se terre Vérité ? Est-il seulement encore vivant ?
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Mon avis :
Difficile de parler de la fin d’un cycle en faisant court, d’autant plus que je compte bien revenir un peu sur l’ensemble de ces six premiers tomes (ou les trois premières intégrales, si vous lisez les intégrales). De fait, si vous ne voulez pas que toute l’intrigue des tomes précédents vous soit révélée, passez votre chemin ou rendez-vous directement à la conclusion pour avoir un retour global et sans révélations.
Dans ce premier cycle intitulé L’assassin royal, nous avons fait la connaissance de FitzChevalerie (également connu sous le diminutif de Fitz), un bâtard du futur roi Chevalerie et éduqué à devenir un assassin qui servira le roi sans faille. A côté de ça, on avait Chevalerie qui renonçait au trône, au bénéfice de son frère, le prince Vérité (et au grand déplaisir du cadet, Royal). Cette première partie était un véritable récit d’apprentissage et l’action se déroulait essentiellement à Cerf, la ville la plus importante du royaume. On découvrait également de nombreux personnages tels que Burrich, Umbre, Molly, le Fou… Au fil des tomes, Fitz s’est retrouvé de plus en plus seul et de plus en plus éloigné de Cerf, jusqu’à son arrivée à Jhaampe, dans le Royaume des Montagnes. Il y retrouva finalement des allié·es et pu alors poursuivre sa quête primordiale : retrouver son oncle Vérité.
Ce dernier tome, La reine solitaire, débute avec Fitz perdu dans une étrange ville, à la fois morte et pourtant tellement vivante ! Pour cause, l’Art y est extrêmement présent. Mais là n’est pas son but et le message de Vérité est gravé en lui : il doit absolument le rejoindre. Comment faire alors qu’il est coincé ici et que ses compagnes et compagnons de voyage sont perdu·es dans les montagnes ? En plus, tout comme Fitz, nous nous interrogeons : le roi Vérité a-t-il trouvé les Anciens ? Est-il en danger ? La seule certitude est que le temps presse, d’autant plus que les troupes de Royal ont atteint le pied des montagnes.
Comme pour les tomes précédents, le roman est à la première personne et seul Fitz en est le narrateur ; de part sa formation, comme s’il faisait un compte-rendu à son roi, nous avons donc son récit détaillé. Et quand on sait qu’il s’agit de la fin d’un cycle, que les personnages doivent faire vite…, il y a alors quelque chose de frustrant à ce que Fitz prenne le temps de tout nous raconter : ses errances, les discutions et les interrogations de la troupe, les parties de chasse, etc. Pourtant, cela ne fait que nous mettre à la place des personnages : l’impression de ne guère avancer, d’être perdu·es, de poursuivre les tâches quotidiennes alors qu’on aimerait être auprès de Vérité, voire même des Anciens. Si j’ai conscience que pour certain·es lecteurs et lectrices cela peut être long, ennuyeux, j’ai pour ma part grandement apprécié cela. En effet, ça m’a permis de ressentir l’oppression du temps qui passe, de l’urgence qui se fait toujours plus forte, et j’ai donc été très investie dans ma lecture. De fait, quand la fin est arrivée, je l’ai trouvée un poil trop rapide : le héros a voulu nous épargner des choses peu intéressantes mais, étant habituée à avoir un récit complet de sa part, j’ai été un peu surprise. Cela dit, on ne va pas se mentir, heureusement qu’il nous épargne car, pour le coup, j’aurais trouvé ça fort peu intéressant ; l’autrice a bien géré la narration de son roman.
Pour ce qui est des personnages, nous avons bien sûr Fitz, toujours en proie à des doutes, des inquiétudes… Si j’ai pu parfois le trouver quelque peu inintéressant, je ne peux qu’admettre que son évolution est vraiment prenante et qu’il y a quelque chose de terriblement réel en lui. Dans La reine solitaire, on le sent encore plus tiraillé, voulant tantôt poursuivre seul sa quête, tantôt voulant faire partie du groupe. Je me suis attachée à lui alors que, dans le deuxième tome, il m’avait épuisée (« Molly par-ci, Molly par-là »… il en a fait, du chemin!). Nous retrouvons également Kettricken qui, si elle a peu d’évolution (et même peu d’importance dans les faits durant ce tome), n’en reste pas moins une femme extraordinaire. Jusqu’au bout, malgré la fatigue, les déceptions, les chagrins, elle reste forte et continue d’être la reine qu’elle se doit d’être. Quant à Caudron et le Fou, je dois dire que ces deux là m’ont franchement intéressée pour tout un tas de raisons telles que le mystère, les discussions que ces deux protagonistes ont avec Fitz, leur comportement, etc. Je passe sur le loup, Œil-de-nuit (toutefois important et plaisant à suivre lui aussi) pour en venir à Astérie, la ménestrelle qui m’avait intéressée puis finalement fatiguée. Eh bien sachez qu’à un moment du récit, je l’ai enfin comprise et j’ai donc pu l’apprécier à sa juste valeur. Pour résumer, les personnages ont donc tous une bonne évolution, ils sont tous très bien à suivre (toujours d’après le regard de Fitz, le narrateur) et je me suis attachée à chacun d’entre eux.
Terminons avec l’intrigue de La reine solitaire : ce n’est ni plus ni moins que la suite directe de La Voie magique et, comme je vous le disais, le récit prend son temps – jusqu’à la fin qui est plus rapide, entrant moins dans les détails (mais ce n’est pas grave, c’est bien fait ainsi). Ce qui me marque le plus avec ce dernier tome du premier cycle, c’est que Hobb a réussi à construire son univers petit à petit ; c’est quelque chose de finalement assez imposant dont des bribes sont parsemées ici et là, dont certaines pièces s’assemblent au fil des tomes pour nous livrer un ensemble cohérent. Surtout, j’en retiens cette fin qui, si on nous prévient qu’elle va arriver, m’a tout de même un peu bouleversée parce que je me suis attachée aux héros et héroïnes de L’assassin royal.
Ce sixième tome conclut très bien le cycle de L’assassin royal et il me tarde de me plonger dans la suite : Les aventuriers de la mer.
Avec cette saga, Robin Hobb nous propose des personnages intéressants, intrigants et un univers foisonnant. Elle a su me passionner pour les péripéties de son héros Fitz et je ne doute pas qu’elle saura en faire autant avec celles d’autres héros et héroïnes.
Je conseille ces romans à quiconque aime la fantasy, la magie, les longs périples, à qui aime suivre des personnages sur plusieurs années. En revanche, je déconseille cette lecture à quiconque souhaite de l’action à gogo car c’est un récit qui prend souvent son temps.
Bonne lecture à vous.
L’assassin royal, tome 6 : La reine solitaire, Robin Hobb • Titre VO : Assassin’s Quest • Traduction : Arnaud Mousnier-Lompré • J’ai lu • 1997 • 384 pages • 8€ • Genre : fantasy, quête • ISBN : 9782290325520
Ce livre participe au Challenge de l’Imaginaire.
Je pensais trouver cette fin frustrante, sachant que d’autres cycles sont parus plus tard pour continuer les aventures de Fitz. Mais finalement, comme toi, j’ai trouvé la conclusion parfaite et ai eu du mal à quitter (même temporairement) ses héros ! J’ai hâte d’attaquer le deuxième cycle, mais Les Aventuriers de la mer est génial aussi *-*
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Je compte commencer « Les aventurier de la mer » le mois prochain 😍 mais c’est vrai que j’ai du mal à réaliser que, durant quelques bouquins, je ne vais pas suivre Fitz… Patience, et j’espère vraiment accrocher au moins tout autant à cette nouvelle série !
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Je mise sur le fait que tu accrocheras sans problème ! C’était un gros doute pour moi aussi, mais l’autrice nous a pondu un univers au moins aussi attachant, ce qui sonne comme un véritable exploit après L’Assassin royal^^
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Je ne me souviens pas des détails des tomes, mais j’aime énormément le personnage de Kettricken! 🙂
Belle continuation de lecture à toi!
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C’est vraiment un personnage intéressant, qui prend vraiment son rôle d’oblat à cœur, et qui a une sacrée évolution. Je pense que le jour où tu reliras cette saga (si tu le fais), tu prendras plaisir à faire de nouveau connaissance avec elle ☺
Merci !
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Je les relirais surement un jour, ça fait des années que je ne l’ai pas fait et comme je les adore, ça viendra surement! 🙂
Je pense aussi qu’elle me plaira à nouveau 🙂
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Ça me rappelle qu’il faudrait vraiment que je continue la saga… La deuxième intégrale m’attend depuis un moment maintenant… Mais comme apparemment le tome 4 est bien plus lent, j’ai un peu peur de m’y remettre.
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C’est vrai que certaines personnes trouvent le tome 4 plus lent mais je dois dire que je n’ai pas ressenti cela comme un mal : oui, c’était plus lent mais pour de bonnes raisond et c’était bien écrit, cohérent… et j’ai de fait tout autant aimé ☺
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Bon, il faut que je m’y mette alors ^^ c’est aussi que j’ai peur de la tournure que va prendre la saga avec ce qui s’est passé à la fin du tome 3. Ça va être différent.
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