Un océan d’amour

Un océan d’amour

Quatrième de couverture :

Chaque matin, Monsieur part pêcher au large des côtes bretonnes. Mais ce jour-là, c’est lui qui est pêché par un effrayant bateau-usine. Pendant ce temps, Madame attend. Sourde aux complaintes des bigoudènes, convaincue que son homme est en vie, elle part à sa recherche. C’est le début d’un périlleux chassé-croisé, sur un océan dans tous ses états. Une histoire muette avec moult mouettes.

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Mon avis :

Un océan d’amour est l’histoire d’un vieux petit couple breton à qui il va arriver une sacrée aventure : l’homme est pêcheur, il part en mer avec un autre marin ; quand aucun des deux ne rentrent, on s’inquiète, au port. Quand le second revient et qu’il narre les péripéties qu’ils ont tout deux vécu, l’épouse se met en tête de retrouver son mari et va donc elle aussi embarquer en mer.
Tout au long de cette bande dessinée, nous suivons en alternance la femme et l’homme, nous découvrons leurs aventures et mésaventures, nous nous inquiétons avec elle, avec lui, nous sommes également dépité·es et dégoûté·es quand on découvre les mers de déchets, les nappes de pétrole qui colorent la mer de plaques de noirceur… Mais, à leurs côtés, nous nous émerveillons aussi, nous sourions et, parfois même, nous rigolons.
Un océan d’amour a une sacrée particularité pour une BD, une particularité que je n’ai pas encore évoqué : il n’y a aucun dialogue, aucun texte pour nous donner un contexte. C’est une BD muette. Cela pourrait bien sûr déstabiliser, mais il n’en ai rien : comme pour le cinéma muet, les expressions sont exagérées et le cadrage est d’une grande importance. Finalement, cela donne des planches extraordinaires : les dessins sont très bien réalisés, le découpage met en valeur les éléments importants, on comprend aisément l’histoire et les échanges entre les protagonistes même s’il n’y a pas de dialogues écrits, et je me suis même mise à imaginer les dialogues car tout était dit dans les dessins. C’est une vraie réussite ! En plus, c’est assez fort visuellement pour que non seulement on comprenne ce qui se passe, mais aussi pour que l’on s’attache aux personnages, alors je dis bravo à Grégory Panaccione qui a fait un travail incroyable.
Enfin, je l’ai évoqué plus haut, plus qu’une aventure et un amour qui traverse les océans, cette bande dessinée dénonce aussi la pollution et la pêche intensive. Ces sujets sont loin d’être principaux dans le récit mais, l’air de rien, les auteurs nous placent là des messages très forts. A côté de ça sont disséminées tout au long de la BD des touches d’humour, mais elles n’effacent pas du tout les images que les humains créent par leurs façons de vivre et de consommer. Cela commence d’ailleurs très tôt dans le récit, avec notre vieux pêcheur qui part en mer sur son rafiot et qui croise la route d’un gigantesque navire de pêche, ce dernier faisant fi de ce qui l’entoure, pêchant tout ce qui peut tomber dans ses filets. L’impact est là et, si je m’émerveille de cette aventure guidée par l’amour et par la qualité des planches, le message « consommons mieux » est lui aussi bien présent quand je me remémore Un océan d’amour. Parce que l’amour, ce n’est pas qu’entre personnes, c’est aussi l’amour que l’on porte à la mer, aux océans et à leurs habitants ; cet amour, c’est le respect de la nature. Un titre très bien trouvé et qui nous en dit bien plus qu’il n’y paraît au premier abord.

Vous l’aurez donc compris, Un océan d’amour est une aventure à découvrir, qui nous parle d’amour et de bien plus encore.

Un océan d’amour, Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione Delcourt • 2014 • 224 pages • 25,50€ • Genre : bande dessinée, amour, voyage en mer • ISBN : 9782756062105

16 réflexions sur “Un océan d’amour

  1. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Non mais rien que le design de la couverture, je suis ultra fan 😍 Et ce concept de BD muette, me plaît d’autant plus, surtout que ça a l’air de coller à l’émotion de l’histoire !

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    • Ma Lecturothèque dit :

      Je t’avoue que, lorsque j’ai appris qu’il n’y avait aucun texte dans cette BD, j’ai eu un doute pendant quelques secondes, et au final, quelle superbe surprise ! Je savais qu’il était possible de bien raconter des histoires sans avoir de texte, mais je n’avais jamais eu l’occasion de le constater par moi-même.

      Aimé par 1 personne

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