La petite fille qui aimait Tom Gordon

Quatrième de couverture :

Le monde a des dents, et quand l’envie le prend de mordre, il ne s’en prive pas.
Trisha McFarland avait neuf ans lorsqu’elle s’en aperçut.

Quand elle se perd au cours d’une marche sur la piste des Appalaches, Trisha se retrouve à la merci de la forêt, piégée dans un labyrinthe vert et marécageux. Alors que les heures défilent, la petite fille fait face à une peur qui grandit, tente de la posséder : et si on ne me retrouvait jamais ?

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Mon avis :

La petite fille qui aimait Tom Gordon est un thriller de Stephen King publié pour la première fois en 1999. Il fait partie de ces romans réédités par Albin Michel, tel que Brume ou Le corps un an auparavant. J’évite au maximum les livres en grand format (question de place avant toute chose) mais il faut dire que ces couvertures me plaisent beaucoup !
La petite fille qui aimait Tom Gordon raconte l’histoire de Patricia, surnommée Trisha, une fille de neuf ans, qui se perd en forêt. Après être allée faire pipi dans les bois, pensant prendre le bon chemin pour retrouver sa mère et son frère, voilà qu’elle se retrouve à s’enfoncer de plus en plus profondément dans les bois, de plus en plus perdue. Une copine me disait avoir été terrorisée quand elle l’avait lu, étant enfant. Personnellement, si j’ai trouvé ce roman inquiétant et non effrayant, je comprends totalement qu’une jeune lectrice ait pu avoir quelques terreurs à la suite de cette lecture : se perdre en forêt n’est déjà pas une chose très rassurante, mais quand en plus on a le sentiment qu’une chose nous surveille ? Imaginez-vous donc enfant, si vous vous étiez perdu·es comme Trisha ? Rien que d’y penser, quelle angoisse !
Trisha ne se perd bien évidemment pas dans n’importe quelle forêt. L’action se déroule dans le Maine, Etat américain dans lequel se déroulent de nombreux récits de Stephen King. Et ce n’est pas anodin : il y a de grandes forêts qui n’en finissent pas, d’importantes étendues de déserts humains… Alors qu’une personne s’y perde et ne trouve aucun secours, ce n’est pas surprenant.
Comme dans d’autres romans de Stephen King (je pense notamment à Jessie, pour le coup), l’écrivain joue avec des codes qui ont une certaine récurrence dans ses histoires, à commencer ici par la voix intérieure, celle qui est là pour vous enfoncer au quotidien, mais encore plus quand vous auriez besoin de soutien. Il ne faut pas bien longtemps à la jeune Trisha pour entendre cette voix lui disant qu’elle est perdue et qu’on ne la retrouvera jamais. Cette voix, c’est une Trisha cynique, désabusée et extrêmement pessimiste. Elle n’aide en rien l’héroïne. Heureusement, elle va finir par s’imaginer que Tom Gordon, un joueur des Red Sox qu’elle adore, est à ses côtés. Oh, il n’est pas bavard, lui, mais ce sentiment de présence va la réconforter un peu, de même que son walkman qui fait radio et qui va lui permettre, pour un temps, de suivre les matchs de baseball. L’auteur nous retranscrit d’ailleurs quelques matchs, quelques passages, et ce ne sont clairement pas les moments qui m’ont le plus captivée dans ce roman. Toutefois, leur présence est essentielle car c’est une véritable bouée de sauvetage pour Trisha. Peut-être n’est-ce pas la meilleure ni la plus utile des bouées, mais elle est bien là.
J’ai l’impression de beaucoup vous parler de ce qui est « autour » de Trisha, mais finalement, je vous parle peu d’elle. Pourtant, la grande réussite de ce roman, c’est ce personnage : elle est terriblement crédible, réaliste. Les réflexions qu’elle se fait avant d’être perdue, les décisions qu’elle prend par la suite… Je ne sais pas ce que j’aurais fait à sa place mais je ne serais pas surprise qu’un enfant perdu agisse de la même façon qu’elle, à savoir qu’elle se base sur ses maigres connaissances pour tenter de regagner un chemin, pour tenter de survivre.
Quant à l’histoire, elle est simple : une fille se perd et on la suit dans sa tentative de retrouver la civilisation, à défaut de retrouver sa famille dans la forêt. Pourtant, c’est tellement bien mené, le rythme est vraiment bon, on a occasionnellement droit à de courts passages sur les personnes qui cherchent la gamine… Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et j’ai dévoré le livre. Ce n’est probablement pas mon préféré de King, pourtant, il est indéniable qu’il est plein de qualités et je ne peux que vous encourager à le lire. A dire vrai, je lui cherche des défauts mais je n’en vois pas ; si ce n’est pas un coup de cœur, c’est une question d’affinité et de sensibilité. Aussi, je vous le dis, ce n’est pas un roman d’horreur mais un thriller ; on s’inquiète pour la petite mais on n’est pas terrorisé en lisant La petite fille qui aimait Tom Gordon. De fait, on a un roman très accessible, avec sa dose de suspens, quelques passages bien inquiétants, une fillette qui devient presque un modèle de ténacité sans que ses failles et ses faiblesses ne soient effacées… C’est réaliste, c’est prenant, c’est intense. Pour toutes ces raisons, je vous recommande La petite fille qui aimait Tom Gordon.

La petite fille qui aimait Tom Gordon, Stephen King • Titre VO : The Girl who loved Tom Gordon Traduction : François Lasquin  Albin Michel • 2020 (1999 en VO) • 358 pages • 13,90€ • Genre : thriller, enfant, forêt • ISBN : 9782226455352

15 réflexions sur “La petite fille qui aimait Tom Gordon

  1. Parlons fiction dit :

    Je l’ai lu il n’y a pas très longtemps, c’était une bonne lecture et je comprends parfaitement ton avis ! De mon côté, j’avoue que toutes les scènes qui concernaient le baseball m’ont vite ennuyée. Je ne suis pas une très grande fan de ce sport je pense 🙂

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