D’étranges visiteurs – Histoires de science-fiction

D’étranges visiteurs

Quatrième de couverture :

On rencontre parfois d’étranges visiteurs. Parfois ils font peur, et parfois ils séduisent. Ils étonnent en tout cas par leur allure, leurs habitudes, ce qu’ils font deviner des mondes d’où ils arrivent, des civilisations d’ailleurs, d’hier, ou de nulle part. Christian Poslaniec en a réunis ici plusieurs, porteurs de mystères et de rêve, et de questions.
A travers les histoires de Gérard Klein, de Bill Brown, de Robert Sheckley, de Julia Verlanger ou d’Eric Frank Russel, ou du plus ancien, Théophile Gautier, on rit, on s’inquiète, on pousse des portes inattendues.

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Mon avis :

D’étranges visiteurs est un recueil de nouvelles de science-fiction que j’avais étudié au collège. Cela remonte donc et je ne me souviens plus sous quel angle nous avions étudié ce livre (peut-être simplement pour la découverte du genre littéraire qu’est la SF). Toutefois, si je me souvenais d’une chose concernant cet ouvrage, c’est que je l’avais aimé ; sans me souvenir pourquoi, ce sentiment m’a poussée à toujours l’avoir dans mes cartons lorsque je déménageais. Il y a quelques semaines, j’ai enfin pris le temps de le relire et, à l’heure où j’écris ces lignes, certaines des nouvelles me laissent encore un souvenir très fort.
Si j’ai été un peu déçue par le texte de Théophile Gautier, La cafetière, qui n’est certes pas dénué d’intérêt mais m’a paru beaucoup moins marquant que les histoires qui le précèdent, j’ai en revanche pris beaucoup de plaisir à lire Les bulles de Julia Verlanger. Paru initialement en 1956, ce récit nous parle d’une jeune femme qui vit seule depuis des années et ne peut sortir de chez elle car, dehors, il y a les bulles : soit elles tuent, soit elles transforment les personnes en Autres, des créatures difformes, parfois violentes. Bien sûr, impossible de ne pas penser aux confinements de l’année passée, avec la solitude qu’ils ont pu engendrer, mais aussi cet espoir d’un monde qui reviendrait un jour à la normale. Et c’est ça que la jeune femme attend ; après seize années de vie cloîtrée, à ne découvrir le monde que par des images, elles aspirent à ce que, enfin, elle puisse le parcourir d’elle-même, faire l’expérience de nouvelles sensations…
Le deuxième texte est lui aussi marquant ; il s’agit des Villes de Gérard Klein, publié en 1972. Nul·le ne peut aller dans une autre ville, sous peine de mourir ; aller dans une autre ville, alors qu’elles sont toutes en guerre les unes contre les autres, c’est être pris pour un ou une espion·ne. Et disons-le, les villes ont de quoi les repérer avec des robots qui patrouillent et contrôlent ; ils sont là pour tuer les étrangers. Cela m’a fait penser au contexte de Guerre froide de l’époque, les pays étant là des villes, mais cela m’a aussi évoqué cette méfiance des étrangers qui est toujours présente (quand ce n’est pas la haine).
La nouvelle Couvée astrale de Bill Brown (1972) m’a amusée (un journaliste qui enquête sur une histoire d’extra-terrestres dans une ferme) tandis que Cher démon d’Erik Frank Russel (1950) m’a beaucoup touchée. Il y est question d’un Martien qui découvre, sur la Terre ravagée, quelques traces de vie. Emu devant la beauté d’une chose ou créature (que l’on découvre à la fin du texte), il décide de rester et d’essayer de créer un lien avec les humains encore vivants et, si cela est possible, de les aider. C’est une belle histoire que j’ai beaucoup apprécié. Elle précède La sangsue de Robert Sheckley (1974) qui est elle aussi très bonne ; un organisme microscopique arrive sur la Terre, à bout de forces. Petit à petit, discrètement, il se nourrit et grossit ; quand sa présence se fait remarquer, l’armée intervient. Et je ne vais pas en dire plus au risque de trop en dévoiler sur l’intrigue, si ce n’est que La sangsue est une critique de l’armée.
Forcément, quand la nouvelle de Gautier arrive pour conclure cette anthologie, elle paraît assez fade à mon goût. Dans mes notes, j’ai écrit : « sympa mais oubliable » et il se trouve que je n’en garde effectivement que peu de souvenir si ce n’est l’histoire d’un homme qui s’endort et qui assiste à une scène de fantômes (?) buvant du café dans sa chambre. Je me rappelle qu’il y a plus à en dire, mais là s’arrête mon souvenir.

D’étranges visiteurs – Histoires de science-fiction est donc un très bon recueil de science-fiction. Bien que les textes présentés soient daté, nous ne pouvons que constater qu’ils restent actuels, à leur manière. Alors, que vous aimiez ou non la SF, ces nouvelles allant bien plus loin que de simples histoires d’extraterrestres ou de futurs apocalyptiques, je vous conseille vivement cette anthologie.
Bonne lecture à vous.

EDIT : à noter que le livre a été réédité en 2018, supprimant au passage la nouvelle de Théophile Gautier et la remplaçant par cinq autres nouvelles d’auteur·rices plus récent·es.

D’étranges visiteurs – Histoires de science-fiction, collectif (nouvelles choisies par Christian Poslaniec) L’école des loisirs • 1991 • 194 pages • 6€ • Genre : science-fiction, recueil de nouvelles, classique • ISBN : 9782211124447

Ce livre participe au Challenge de l’Imaginaire.

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12 réflexions sur “D’étranges visiteurs – Histoires de science-fiction

  1. juliet595 dit :

    Je note, je ne connaissais pas du tout mais j’aurais adoré un peu de SFFF pendant mes années collèges/lycée :3 Je crois que la série Netflix « Love, Death and Robots » pourrait te plaire, si tu ne l’as pas encore matée 🙂

    Aimé par 1 personne

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