Le trou bleu (Blue Hole)

Quatrième de couverture :

Au large des Comores, le spécimen d’un poisson disparu depuis 65 millions d’années est capturé… Une expédition scientifique se monte alors et part étudier le phénomène à l’origine de son apparition : un étrange “trou bleu” dont parlent les autochtones. Tout juste trouvée, cette faille dans l’océan aspire les chercheurs et les entraîne en pleine ère du Crétacé, lorsque la Terre regorgeait de reptiles terrestres et marins. Face aux dinosaures les plus hostiles, la survie devient la priorité, mais les objectifs de certains vont attirer le danger sur le groupe et l’écosystème de ce monde encore pur…

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Mon avis :

Suite aux retours sur le premier tome de Blue Hole, que j’ai découvert sur les blogs de L’Apprenti Otaku et Les voyages de Ly, j’ai moi aussi eu envie de me plonger dans ce trou bleu à la découverte de dinosaures. Il faut savoir que les trous bleus existent bel et bien ; ce sont des grottes sous-marines. Dans Blue Hole, ce phénomène géologique est le point central du récit, les dinosaures venant en deuxième place. L’histoire commence alors que Gaïa, une jeune femme vivant aux îles Comores, pêche des cœlacanthes en compagnie de son grand-père et de son frère ; ces poissons préhistoriques rapportent beaucoup d’argent. Là où ils prolifèrent, c’est près d’un trou bleu. Mais tout dérape et Gaïa va devoir montrer les lieux de l’accident à un scientifique qui va alors y reconnaître un Mosasaure, un dinosaure marin disparu depuis plusieurs millions d’années. Que peut bien faire là une telle créature ?
A l’heure actuelle, le tome 2 n’est pas encore sorti, mais seulement pour cette nouvelle édition de Blue Hole. Ce qu’il faut savoir, c’est que ce manga (en deux tomes) a déjà été publié en 1996 par Casterman (sous le titre Le trou bleu) et c’est cette première édition française que j’ai pu lire, ayant emprunté les volumes à la bibliothèque. Si vous regardez le prix de la réédition, vous verrez que c’est 20€ chacun des tomes ; ça pique, clairement. Cela s’explique notamment par le fait que le manga fait 304 et 296 pages et que le format est de 170 x 240 mm. C’est également une nouvelle traduction, d’Aurélien Estager et non plus de Sylvie Siffointe. Mais la différence flagrante entre l’édition de Casterman et celle de Pika Edition, c’est le sens de lecture. En effet, dans les années 1990, lorsqu’un manga était publié en France, le sens de lecture était retravaillé pour qu’il soit à l’occidentale, à savoir de gauche à droite. Ainsi, pour la compréhension du récit, il arrivait que certaines planches ou certaines cases soient retournées, que l’on en échange la place, etc. ; c’était parfois impossible et les maisons d’éditions bidouillaient donc pour que l’ensemble reste compréhensible. De fait, pouvoir découvrir l’œuvre de Yukinobu Hoshino dans son découpage, dans son sens de lecture original, c’est une très bonne chose. Enfin, on ne va se mentir, lire la réédition vous permettra d’apprécier le travail du mangaka sur un papier qui ne soit pas jaunit par le temps ! Allez, assez parler des éditions, passons à l’histoire. Je vais peu parler du tome 2, juste donner un avis global, comme il faut attendre septembre pour sa sorti chez Pika.
Dans le premier tome, nous faisons la découverte de ce fameux trou bleu aux côtés de Gaïa, l’héroïne de Blue Hole. C’est une femme enthousiaste, motivée, curieuse et pleine de ressources. Alors qu’elle pêche en mer en compagnie de quelques membres de sa famille, un accident va bouleverser sa vie et elle va alors faire la rencontre du Capitaine, un pilote de sous-marin chevronné, du Docteur Hawk, de la journaliste Julie Carayl, du sergent Hood et du passionné Alf. Tout ce beau monde va alors s’embarquer dans une aventure à laquelle il ne s’attendait pas. Effectivement, on apprend très vite que le trou bleu débouche sur la fin du Crétacé ; cela est très intrigant et les scientifiques ne demandent qu’à se pencher sur le sujet, les paléontologues à pouvoir étudier les dinosaures de plus près… Mais une telle découverte ne peut reste entre leurs mains et les puissants de ce monde veulent en tirer bénéfice – un bénéfice louable, de prime abord, mais à bien y réfléchir, cela semble plus être un projet d’une nature tout à fait égoïste (et égocentrique). Le problème, à s’embarquer aussi vite dans l’inconnu, c’est que tout peut rapidement déraper et c’est ainsi que notre groupe se retrouve coincé au Crétacé. Place alors à la survie en milieu hostile. Mais Blue Hole nous propose plus qu’une épopée scientifique à travers les âges ; dans un tel groupe d’individus aux idées et aux objectifs bien différents les uns des autres, la tension peut vite monter, de même que les manigances. Heureusement, Gaïa est là pour nous apporter un vent de fraîcheur ; tel Alan Grant dans Jurassic Park, elle est le genre de personne à s’émerveiller devant les créatures titanesques qu’elle rencontre. Loin des considérations capitalistes, loin de l’intérêt historique, notre héroïne pense avant tout à ce qu’elle a sous les yeux : des êtres vivants presque légendaires. Si je suis certainement moins débrouillarde qu’elle, je me suis toutefois beaucoup identifiée à elle grâce à cette admiration pour les colosses du Crétacé, grâce à son respect pour les créatures – mais attention, cela ne l’empêche pas de se défendre au besoin ! Au fil du temps, alors que l’on découvre un peu plus les personnages, on va se rendre compte que son émerveillement est quelque peu communicatif et c’est ce qui va nous permettre d’apprécier un peu plus certains de ses compagnons d’aventure.
Notons que, par le design des protagonistes ou par leur caractère, il y a quelque chose de très ancré dans les années 1990 – pour autant, à voir certaines évolutions, cela ne m’a pas dérangé, le mangaka proposant des héroïnes et héros assez intéressant·es pour la plupart. Ces évolutions se font essentiellement dans le tome 2, le premier servant surtout à planter le décor (et quel décor!), à nous présenter les personnages et à mettre en place les enjeux du récit. Ainsi la survie du groupe va petit à petit passer à une survie d’une bien plus grande ampleur ; la perception que l’on a alors des dinosaures va elle-même se modifier au cours du récit.
Indissociable de Blue Hole, c’est le travail graphique de Yukinobu Hoshino qui a un superbe trait et qui nous présente-là de magnifiques illustrations de dinosaures, parfois en pleine page, voire même double page. Pour moi qui aime les dinosaures, malgré quelques probables inexactitudes, ces planches m’ont énormément plu ; le format du manga étant assez grand, j’en ai parfois pris plein les mirettes. Excepté peut-être les très jeunes dinosaures, Hoshino a fait là un travail très réaliste pour les représenter et je ne peut être qu’admirative.
Parmi tout ce positif, il convient toutefois de souligner quelques facilités scénaristiques. Cela dit, est-ce vraiment gênant ? Pour tout vous dire, s’il m’est arrivé de me dire : « ah bah tiens, comme par hasard! », j’étais tellement absorbée par l’histoire et captivée par les dinosaures que je suis passée outre et j’ai juste apprécié ma lecture. De même, le mangaka reconnaît bien volontiers qu’il y a des choses invraisemblables dans son récit – et c’est vrai – mais qu’il voulait juste dessiner un manga avec des dinosaures et, ma foi, c’est chose faite, tout en nous proposant également une histoire avec de l’aventure, de l’action, une super héroïne et des compagnons auxquels on s’attache, etc.

Vous l’aurez compris, Blue Hole est une très bonne découverte. Si vous en avez l’occasion (emprunt ou achat), je vous conseille ce manga – surtout si vous aimez les histoires d’humains qui se retrouvent au milieu de dinosaures !

Blue Hole, Yukinobu Hoshino • Titre VO : ブルーホール (Blue Hole) Traduction : Aurélien Estager Pika Edition • 2021 (nouvelle édition) (VO 1992) • environ 300 pages/tome • 20€/tome • Genre : manga, seinen, aventure • ISBN : 9782811651732

Ce livre participe au challenge Des histoires et des bulles.
Ce livre participe au Challenge de l’Imaginaire.

14 réflexions sur “Le trou bleu (Blue Hole)

  1. Gabrielle dit :

    Oh ça me fait penser à un film qu’on vient de regarder avec mon fils… je chercher le titre, ça va revenir…..Poseidon Rex xD Où justement il sort d’un trou bleu en plus (bon il est pourri le film, mais ça, ça a l’air bien plus sympa 🙂

    Aimé par 1 personne

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