Nuit couleur larme

Nuit couleur larme

Résumé de l’éditeur :

Dans une ville théâtre d’une vague de disparitions soudaines et inexpliquées, Teresa est libraire spécialisée en fantastique, occultisme, horreur. Une de ses clientes régulières est Matilde, jeune fille timide habillée comme une otaku. Une nuit, dans la forêt, Teresa lance une incantation trouvée dans un livre et fait apparaître Laura, une démone dont le pouvoir est de réaliser le voeu de qui l’a appelée. Mais Teresa ne sait pas quoi demander ! Or, Laura ne peut repartir sans réaliser sa mission. Commence alors une cohabitation des plus étranges, souvent drôle, toujours décalée…

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Mon avis :

La couverture de Nuit couleur larme m’a tout de suite envoûtée. Et c’est étrange car aucun visage n’apparaît, ils sont vides de leurs yeux, de leur nez, de leur bouche. Curieuse de l’histoire et curieuse de l’ambiance que dégageait cette couverture, je me suis lancée dans la lecture de cette bande dessinée.
Matilde est une adolescente qui traîne souvent à la boutique de Teresa. On y trouve des livres et des objets occultes ; Teresa est un peu sorcière. Une nuit, quelque peu alcoolisée, cette dernière invoque une démone qui peut réaliser son vœu le plus cher – et ça fonctionne ! Apparaît Laura, entité fan du Japon et très déçue de ne pas y être. Le souci est que Teresa n’a aucune idée de ce qu’elle pourrait demander à Laura et c’est alors le début d’une colocation des plus étranges.
Les planches de Nuit couleur larme sont superbes, pleines de poésies, avec des ambiances marquantes. Cela est d’autant plus mémorable que ça colle parfaitement à la beauté de certaines pages, tout en mettant en avant la mélancolie du récit. Car les quelques lignes que j’ai écrit pour résumer cette bande dessinée ne sont pas suffisantes pour parler de l’histoire ; tout du long, il y a une brume de mystère qui plane sur Nuit couleur larme, de ce genre de mystère quelque peu inquiétant.
Notre trio de jeunes femmes est très attachant, mais il est loin de respirer le bonheur. Teresa semble paumée, désabusée ; Matilde, qui n’est pas encore sortie de l’adolescence, se cherche et recherche une certaine attention ; et enfin Laura, qui ne manque pas de mordant, qui peut sembler quelque peu acerbe mais qui s’avère finalement sympathique. Petit à petit, elles vont apprendre à se connaître, à s’apprécier. Cela se fait lentement mais sûrement, en cassant parfois des œufs. Des touches d’humour, parfois un peu cynique, viennent apporter de la légèreté entre les héroïnes et au sein du récit.
C’est lorsque l’on semble atteindre le point culminant de l’histoire et de l’évolution de leur relation que, patatrac, la bande dessinée s’achève. Et quelle fin ! Dans le genre frustrante, elle se pose là ; j’aime assez les fins ouvertes, ainsi que les fins un peu mystérieuses… Mais, dans Nuit couleur larme, j’aurais voulu que ça se termine autrement. Non seulement ce qui se passe m’a quelque peu déroutée mais, en plus, je ne suis pas certaine de bien interpréter cette conclusion et c’est frustrant. J’imagine qu’il faudra que je relise cette BD plus tard – peut-être qu’alors je comprendrai mieux.

Malgré une pointe d’amertume concernant la fin, Nuit couleur larme est une bande dessinée vraiment très belle et envoûtante, c’est un plaisir pour les yeux, et ses héroïnes sont incroyablement attachantes – ce qui en fait que la fin est d’autant plus frustrante. Cela reste toutefois une très belle découverte.
Bonne lecture à vous.

Nuit couleur larme, Borja Gonzáles Traduction : Christilla Vasserot Dargaud • 2021 • 144 pages • 19,99€ • Genre : BD, fantastique, mystère • ISBN : 9782205084825

Ce livre participe au challenge Des histoires et des bulles.
Ce livre participe au Challenge de l’Imaginaire.

13 réflexions sur “Nuit couleur larme

  1. Light And Smell dit :

    Repérée sur NetGalley, la BD me tente énormément, surtout avec ce trio attachant qui ne nage pas en plein bonheur, mais j’avoue que ce que tu dis de la fin me fait un peu peur. Mais peut-être qu’en discutant de nos interprétations, on pourrait en retirer une conclusion satisfaisante 🙂

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    • Ma Lecturothèque dit :

      En soit la fin n’est pas si ouverte que ça, mais disons que kes interprétations sont multiples et c’est extrêmement frustrant (pour moi en tout cas) de ne pas savoir où l’auteur a voulu en venir, au final. Mais à part ça, c’est vraiment une très belle BD ☺

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  2. Sabine C. dit :

    J’ai découvert l’auteur avec « The Black Holes » (toujours chez Dargaud) qui était pas mal aussi niveau fin 🤣. Mais perso, je suis très très fan de son style et de ses belles planches. Cette bd est dans ma wishlist depuis. De ce que tu en dis, je pense beaucoup aimé ^^.

    Aimé par 1 personne

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