Les strates

Les strates

Résumé :

L’autrice de Culottées, Eisner Award 2019,  livre ici son premier récit autobiographique, où histoires d’enfance et d’adolescence composent le portrait de l’adulte qu’elle est devenue.

Mon avis :

Les strates, ce sont plusieurs récits de vie, plus ou moins longs, que nous partage Pénélope Bagieu. Ce sont des moments de sa propre vie, qu’elle soit aussi haute que trois pommes ou à la découverte de l’amour. Ce sont des couches d’une histoire qui se superposent pour faire un individu, une femme. C’est aussi une bande dessinée qui semble avoir quelque chose de cathartique – mais est-ce que cela n’est pas souvent le cas lorsque les gens écrivent, surtout quand ils écrivent sur aux-mêmes ? Et c’est ainsi que l’on découvre des récits poignantes, qui peuvent parler à tout le monde.
Quand j’ai ouvert cette bande dessinée, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Oh, bien sûr, j’avais déjà lu quelques retours à son sujet et l’amie qui me l’a prêtée m’en avait un peu parlé également, mais il ne s’agissait là que de bribes glanées par-ci, par-là, et je les oubliais au fur et à mesure, quoique je gardais l’essentiel en tête : je devais lire Les strates car ça avait l’air vraiment bien. Et me voilà, ouvrant le livre, tombant sur trois portraits de femmes sur la page de titre (Pénélope Bagieu à différents moments de sa vie), tournant cette même page et découvrant le premier récit intitulé : « Pourquoi tu as pas de chat ? Alors que tu adores les chats ». Là, j’ai su qu’il y aurait beaucoup d’amour dans cette BD, mais aussi son lot de souffrances. Et, bon sang, que d’émotions à lire Les strates, en effet ! Je suis passée par tout, ou presque : la joie, l’attendrissement, la tristesse, le dégoût, la colère… J’ai vibré au fil des anecdotes, j’ai parfois rigolé. Notons qu’il n’y a pas d’ordre chronologique ; je me suis demandée de quelle façon Bagieu avait choisi de les classer ; dans l’ordre dans lequel elle les a écrites, peut-être ? Ou bien est-ce que cela a été étudié pour apporter tel sentiment après telle émotion ? C’est une question qui restera peut-être sans réponse, quoiqu’il en soit, je constate que, peu importe la manière dont l’ordre a été choisi, cela fonctionne très bien.
Et que dire de ces planches en noir et blanc ? On est bien loin des aplats très colorés de Culottées ! Mais ici, la dessinatrice ne nous parle pas de femmes flamboyantes, de destins incroyables… Elle nous parle d’elle, de son vécu. Or, le noir et blanc est aisément associé à l’ancien, au temps passé. Chose intéressante, j’y ai trouvé plus de relief et plus de vie, et pas seulement parce qu’elle s’est permis d’ajouter des ombres. La vérité, c’est que sans aller jusqu’au viscéral, il y a quelque chose de très fort ici, rendu puissant par la narration mais aussi par les expressions des protagonistes qui sont parfois très saisissantes.

Les strates est une lecture qui ne laissera personne de marbre ; elle est touchante et émouvante. Avec ses strates d’existence qui font une vie, cette bande dessinée autobiographique nous invite à poser un regard sur soi-même, à découvrir ce qui fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui, à voir comme nous avons grandi et changé.

Les strates, Pénélope Bagieu Gallimard • 2021 • 144 pages • 15€ • Genre : BD, autobiographie, introspection

5 réflexions sur “Les strates

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