Dragons et mécanismes

Dragons et mécanismes

Quatrième de couverture :

À Asogadre, Dague survit en volant et en récoltant des informations à revendre au plus offrant. Un soir, il prend la défense de Mira, jeune noble étrangère. La confrontation tourne mal, et les deux adolescents doivent se cacher. Mais Mira, mécanomage de génie, a d’autres plans. Pour échapper au tyran qui la poursuit, elle est résolue à s’enfoncer au cœur de la jungle de Xamorée. Quitte à entraîner Dague dans ce territoire inexploré et peuplé de dragons sanguinaires…

.
Mon avis :

Dans Dragons et mécanismes, nous suivons deux jeunes gens qui sont diamétralement opposés. On a tout d’abord Dague, un voleur et espion, vivant à Asograde et, comme tous les habitants du continent, il a la peau noir. A contrario, l’archiduchesse Mira vient de loin, a la peau blanche, est mécanomage et, comme l’indique son titre, elle est aisée. Alors que la vie du premier suit son train-train quotidien, la seconde s’avère être en fuite à la suite d’un coup d’Etat ; quitte à devoir s’échapper, autant trouver refuge là où elle rêvait d’aller depuis longtemps : dans la jungle xamoréenne pour étudier les dragons. Alors que Mira a débarqué à Asograde et cherche à monter une expédition pour s’enfoncer dans la forêt, elle est rattrapée par le duc Arlov et sauvée par Dague. C’est ainsi que débutent les péripéties du duo.
Commençons par parler des personnages. Si Mira et Dague sont sympathiques et que leur binôme fonctionne bien (de bons échanges, des compétences qui se complètent…), qu’il y a une nette évolution pour la jeune femme comme pour le jeune homme (au début, Mira et les émotions humaines, c’est pas vraiment ça, tandis que Dague se cherche), en somme, si l’on peut dire que nos deux personnages principaux sont bien écrits, je pense toutefois que sans Kimba et Cuthbert, ça ne marcherait pas aussi bien. C’est un peu délicat de parler de ces deux-là, quoique l’on sache rapidement qui est Kimba, alors je vais rester évasive. Kimba, je ne sais pas si on peut la désigner comme une voix de la sagesse, en tout cas, elle a vu et vécu pas mal de choses et sa présence est donc des plus précieuses. Mais ce qui me fait l’apprécier, ce sont les petites réflexions qu’elle émet parfois, se moquant un peu de son protégé mais sans jamais une once de méchanceté. A sa manière, elle est drôle, tout en étant utile à l’intrigue. Quant à Cuthbert… Je l’ai adoré ! Il a un orgueil mal placé, il est parfois pédant, etc., mais c’est toujours rigolo ! Et puis on s’attache facilement à lui et il a, lui aussi, une évolution notable. Je crois qu’il a beaucoup joué dans mon appréciation du récit – sans lui, nous n’aurions plus du tout la même histoire. Enfin, je vous parle d’un dernier personnage, et pas des moindres puisqu’il s’agit du duc Arlov. C’est un méchant qui est méchant parce qu’il est méchant (et un peu fou). Dit comme ça, même pour un roman jeunesse, ça fait craindre le pire. Pourtant, j’ai apprécié sa présence et j’ai trouvé qu’il passait bien tel qu’il était. En raison, je pense, les gens qui l’entourent et qui permettent ainsi de nuancer la troupe des vilains, tout comme le fait que l’on craint toujours le pire avec lui : avec ses étranges golems et son obsession de pouvoir, jusqu’où va-t-il aller ?
Pour ce qui est de l’univers, j’ai là aussi grandement apprécié. On a de la magie mêlée à de la mécanique (de la mécanomagie), on a des dragons, espèce endémique de Xamorée et dont les villes se prémunissent à l’aide des Pavois (de grands murs dracofuges), etc. On peut également compter sur des mythes fondateurs, la jungle gigantesque et oppressante, quelques petites intrigues politiques, un peuple maudit, une énergie qui a tendance à montrer des signes de faiblesses ces derniers temps… L’auteur, Adrien Tomas, a fait son boulot en créant un monde riche, à la fois effrayant et merveilleux, plein de promesses. Et parmi celles-ci, il y a l’action et l’aventure. Eh oui ! qui ne s’imagine pas cela en pensant à la jungle, la fuite et les dragons ? Et le contrat est rempli ; l’action s’enchaîne mais nous offre aussi quelques moments de répit, le rythme est bon et, malgré les plus de six cents pages, la lecture se fait assez vite car l’on se prend au récit. Finalement, ce qui m’a fait le plus tiquer est justement une question de temps. En effet, lors de la rencontre entre Dague et Mira, le jeune voleur est gravement blessé et il doit donc être opéré. Je pensais qu’il s’était alors passé un minimum d’une semaine mais, après moult péripéties, je comprends que seuls trois jours ont passé ! Comment est-ce possible ? J’ai également été surprise par la capacité d’Arlov a retrouver Mira en un temps record, et à chaque fois ! Mais bon, c’est le méchant qui est méchant… donc ça doit être sa capacité spéciale. En tout cas, c’est sûr, avec tout ça, l’intrigue ne traîne pas en longueur !

Dragons et mécanismes est le troisième roman d’Adrien Tomas que je lis en un an ! Et je peux vous assurer qu’il sait se renouveler : Les dossiers du Voile est un polar fantastique où l’on suit une ado et sa grande sœur enquêtrice, tandis que Notre-Dame des Loups est un thriller (fantastique lui aussi) plus adulte, où la mort rôde à chaque page. En ce qui concerne Dragons et mécanismes, nous sommes sur une aventure dans un monde de fantasy. Ce roman n’est certes pas exempt de défauts, mais ça a été un plaisir de le lire et de découvrir la jungle xamoréenne en compagnie de Dague, Mira, Cuthbert et compagnie. De fait, c’est là un bon roman jeunesse, plein de bonnes surprises, que je vous recommande.

Dragons et mécanismes, Adrien Tomas Rageot • 2021 • 625 pages• 18,60€ • Genre : aventure, fantasy, dragons • ISBN : 9782700263794

Ce livre participe au Challenge de l’Imaginaire.

10 réflexions sur “Dragons et mécanismes

    • Ma Lecturothèque dit :

      Et celui qui revient le plus encore est « Engrenages et sortilèges » ! Je ne l’ai pas lu mais tout le monde me le conseille. En tout cas, entre « Les dossiers du Voile » et « Dragons et mécanismes », ma préférence va vers « Les dossiers du Voile » pour ses héroïnes ^^

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire