Résumé de l’éditeur :
En pleine nuit, une femme attend face au Panthéon, seule, un petit sac dans ses bras frêles qu’elle serre comme un étau. Cette femme, Anna-Marie Caravelle, l’abominable, l’Affreuse Rouquine, la marginale.
Lorsque, vingt-quatre ans plus tôt, Monique Bonneuil décide de prendre en charge, en secret, à l’insu du reste du monde, l’éducation de la petite Anna-Marie, fille d’un suicidé et d’une folle à lire, elle n’imagine pas encore le monstre qu’elle abrite sous son toit et que, lentement, elle fabrique. La petite fille, poussée par ses démons, hantée par son histoire, incapable de distance, tue, un peu, beaucoup. Elle sacrifie, règle ses comptes, simplement.
Mais que fait-elle là, cette jeune femme agenouillée en plein Paris, au beau milieu de la nuit ? Et que contien ce mystérieux sac qui semble avoir tant d’importance ? Voici l’histoire d’Anna-Marie Caravelle.
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Mon avis :
Un sac de Solène Bakowski a d’abord été auto-publié et c’est cette version que j’ai lue. Suite à son succès, le roman a été publié par les éditions Bragelonne, dans la collection Milady Thriller. Comme je parle donc de la première publication, je vais faire l’impasse sur les quelques fautes qui m’ont sautées aux yeux ; j’imagine que, passé entre les mains d’un éditeur ou d’une éditrice, le livre aura été corrigé. Les choses étant dites, parlons donc de ce récit glaçant.
Un sac est l’histoire d’Anna-Marie Caravelle, une jeune femme rousse qui reste prostrée devant le Panthéon, serrant dans ses bras un sac. Afin de savoir de quoi il en retourne, comment Anna-Marie est arrivée là, le roman fait un bond dans le passé et, finalement, le présent se contente de quelques chapitres tandis que le passé s’étend, prend place en s’étalant sur les pages, nous racontant la vie bien particulière de la rouquine. En effet, sa mère, ravagée par la mort de son époux, ne se rendant plus compte de rien, a été prise en charge par une vieille voisine. Or, elle était enceinte et cela a été une sacrée surprise pour l’ancienne qui n’avait jamais pu avoir d’enfant. Alors qu’Anna-Marie grandit, des événements vont l’amener à commettre l’irréparable, et plus d’une fois.
Un sac nous mène sur les chemins tortueux de l’esprit, nous plongeons parfois tête la première dans la folie. Celle-ci guette, se glissant régulièrement au sein des chapitres, parfois anodine, parfois brutale. Elle est diffuse et, quand devient plus présente, elle s’insinue dans les moindres brèches, dans chaque interligne. Mais le roman de Bakowski ne nous parle pas que de cela car il est aussi question d’abandon, de marginalité et, finalement, de renouveau.
Nous avons trois figures principales : Anna-Marie, bien sûr, qui nous raconte son histoire. Elle semble omnisciente et je me suis parfois demandé si elle n’affabulait pas mais, en fin de compte, je ne crois pas car la fin me porte à croire qu’elle dit vrai (en tout cas qu’elle nous dit sa vérité). J’ai eu des sentiments très ambivalents à son égard : il est évident qu’on ne peut que désapprouver certaines de ses actions, pour autant on s’attache à elle. Anna-Marie a en effet quelque chose de très touchant en elle. Certes, il serait bien facile également de la prendre en pitié, toutefois, si ce sentiment m’est assez vite venu au début du roman, il a rapidement été balayé par une sorte de fascination. Car, oui, cette héroïne tragique, qui pourrait répugner, fascine finalement. Peut-être par sa volonté de vivre, ou bien par sa force, ou est-ce sa rage ? Je ne saurais dire et je vous invite donc à vous faire votre propre avis à son sujet.
Pour ce qui est des deux autres figures principales, il y a la mère et Camille. La première semble disparaître rapidement du récit, mais elle va hanter le roman tout du long. Le second est d’abord une rencontre improbable, qui va mener à une belle amitié avec Anna-Marie avant de tourner à un solide duo, jusqu’au jour où leur vie va s’effriter. Pourtant, ces deux-là, ensemble ou séparément, vont rester lier pour le meilleur comme pour le pire – deux destinées inextricablement liées.
J’avoue ne pas trop savoir comment poursuivre ma chronique. Un sac est un livre qui ne peut pas se raconter, il faut le lire pour comprendre les amours, les amitiés, les haines… dont il regorge. Il faut lire ces histoires de déchéances, menées par une incroyable femme, pour comprendre le succès de ce roman. Le lire, c’est en ressortir bouleversé·e, marqué·e par les personnages qui le portent.
Ainsi l’aurez-vous compris, Un sac est un roman que je vous recommande. J’ai eu beaucoup de mal à m’en détacher et, malgré ses actes, j’ai aimé Anna-Marie. Enfin, si Un sac est poignant, prenant et fascinant, rappelons qu’il s’agit d’un thriller et je vous invite donc à le lire quand vous serez dans de bonnes dispositions : pas d’hémoglobine à profusion, certes, mais cela n’empêche pas la dureté et la violence du récit.
Bonne découverte à vous.
Un sac, Solène Bakowski • Bragelonne • 2017 • 288 pages• 7,90€ • Genre : thriller, marginalité, folie • ISBN : 9782811219574
Honnêtement, rien que le résumé me tentait terriblement, mais lire ton fabuleux avis enfonce clairement le coup, il faut absolument que je le lise !
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Je suis contente de te donner envie, j’espère que tu apprécieras toi aussi =)
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