Récemment, le sujet des auteurs et autrices problématiques est revenu sur le devant de la scène. En cause, des listes qui circulent. Si l’on peut parfois se désoler qu’il n’y ait pas plus de détails quant au pourquoi du comment tel auteur ou telle autrice pose problème, je trouve qu’elles ont le mérite d’exister. Cependant, si la sphère littéraire en parle en ce moment, c’est parce que certaines personnes s’insurgent : n’ont-elles pas le droit de lire les livres qu’elles veulent, les auteur·rices qu’elles veulent ?
Si je m’exprime aujourd’hui, c’est en tant que femme et en tant que lesbienne. Aussi, pendant longtemps, j’ai été relativement précaire (une chose désormais révolue, à ma grande chance). Je connais donc certaines oppressions et j’ai également conscience des autres oppressions (le racisme, la transphobie, la grossophobie, etc.) sans être pour autant une experte de quoi que ce soit. Quand on a conscience de certaines choses, cela peut nous frapper dans un roman, voire cela peut totalement nous déranger. Dans cet article, je souhaite revenir sur cette polémique autour des auteurs et autrices problématiques et des listes qui en sont faites.
Comment un auteur ou une autrice peut-iel être problématique ?
C’est, à mon sens, la première question à se poser : qu’est-ce qui fait qu’un romancier ou une romancière peut s’avérer problématique ? Premièrement, il y a ce qui est raconté dans leurs textes. Si les méchants du récit ne sont que des personnages noirs alors que les gentils sont tous blancs, il y a clairement un biais raciste. De même avec un personnage blanc qui va sauver les Noir·es, ce que l’on appelle le white savior (le sauveur blanc) est raciste. On peut aussi citer le procéder narratif de « la femme dans le frigo » (Woman in Refrigerators) : le personnage féminin n’a aucune évolution narrative, sa présence n’est là que pour servir le héros (par exemple, l’épouse va se faire tuer et le héros va alors partir en quête de vengeance). Souvent, on est tellement habitué à tout cela qu’on n’y fait même plus attention, et c’est donc d’autant plus important d’avoir conscience de tout cela pour comprendre en quoi telle histoire pose problème. Bien sûr, il est possible que tout cela soit dû à un manque d’expérience de l’auteur ou de l’autrice, mais dans une société comme la nôtre, il devient de plus en plus gênant de « ne pas savoir » : il est désormais très facile d’accéder à la moindre information. De plus, les listes faites des auteurs et autrices problématiques ne concernent pas des débutant·es, iels ont souvent plusieurs romans à leur actif et il arrive que, au vu de leurs réponses quand le sujet est abordé, iels n’ont simplement pas envie de se remettre en question.
Et j’en viens à une deuxième façon d’être problématique pour les auteur·rices : leurs propos en public, que ce soit lors d’interviews ou sur les réseaux sociaux. Me vient immédiatement en tête J. K. Rowling et ses propos transphobes. Il y a quelques années, je crois que nous sommes beaucoup à avoir pensé à de la maladresse, par méconnaissance du sujet. Après tout, il arrive souvent que les propos transphobes, racistes, homophobes, etc., viennent d’un manque de connaissance et c’est alors facile d’y remédier puisqu’il suffit de se renseigner (en lisant des livres sur le sujet, en échangeant avec des personnes concernées…). Par la suite, Rowling a réitéré ses propos transphobes, soutenant par la même occasion une personne transphobe, etc. Le doute n’est plus permis : l’autrice de la saga Harry Potter est transphobe et donc problématique. Et ses livres aussi : entre les elfes de maison qui se satisfont de leur vie d’esclaves, les noms des personnages racisés, Seamus Finnigan (l’Irlandais qui aime faire exploser les choses et changer l’eau en alcool), les gobelins qui semblent être des caricatures de Juifs du début du XXe siècle, etc. Ainsi, l’autrice tant adulée et son œuvre sont désormais vues sous un autre jour.
Mais alors, on fait quoi ?
Si un auteur ou une autrice est problématique, doit-on arrêter de les lire, alors ? Non, et personne ne demande cela à qui que ce soit.
La lecture est quelque chose de très personnelle et, si je suis dégoûtée par les propos de Rowling, Harry Potter reste une saga qui m’est chère, l’ayant découverte à l’âge de 11 ans et ayant grandi avec les personnages. Il y a quelques années, avant les propos transphobes de l’écrivaine, j’avais entamé une relecture de ces romans. Depuis, je bloque et je n’arrive pas à m’y replonger. Pourtant, j’ai bel et bien l’intention de terminer cette relecture à un moment donné ou un autre. En revanche, je ne compte pas acheter d’autres livres de JKR, et je ne compte plus parler d’Harry Potter sur mon blog (excepté cet article) ni même sur les réseaux sociaux. Aussi, le déménagement a été pour moi l’occasion de me débarrasser de ces livres en les donnant à une amie qui souhaitait les relire (le besoin de place a également joué, c’est vrai). Pour autant, j’ai gardé le premier tome dans lequel se trouve mon nom et des annotations : je l’avais étudié en classe de 6ème ; je garde également la belle édition anglaise que mon père m’a offert et les quelques tomes que j’ai des vingt ans de la saga. Je conserve également les babioles que j’ai achetées ou que l’on m’a offertes ; il y a beaucoup de sentimentalisme, là-dedans.
Mais il n’y a pas que J. K. Rowling qui pose problème, malheureusement. Autre exemple avec Le corps de Stephen King : c’est une bonne histoire, c’est indéniable, mais l’homophobie ordinaire qui parcourt ce roman m’a beaucoup gênée. Certes, il a été publié en 1982 et l’histoire se déroule dans les années 1960, et il est tout à fait possible de prendre du recul, de se rappeler le contexte dans lequel un livre a été écrit, etc. J’y arrive bien avec Asimov et ses femmes inexistantes (je crois que je préfère cela à des personnages féminins mal travaillés) et j’arrive généralement à passer outre le sexisme qu’on peut parfois trouver dans les romans de King. Mais cette fois, avec Le corps, je n’ai pas réussi à prendre du recul et ça a gâché ma lecture. Pourtant, je continue à lire cet auteur, contrairement à Rowling. La différence est que j’ai l’impression de constater un changement au fil du temps, que j’ai l’impression qu’il prend conscience de certains de ses biais et qu’il tente de ne pas les reproduire. Peut-être que je me trompe, je ne connais pas encore très bien son œuvre, mais j’ai, de fait, envie de lui laisser sa chance, a contrario de Rowling qui s’obstine dans ses propos transphobes.
Tout cela pour vous dire :
Faites bien comme vous voulez
Personne ne vous dit de ne plus lire tel bouquin ou tel auteur ou autrice.
En revanche, prenez conscience des aspects problématiques d’un roman, sachez écouter quand on vous dit qu’un romancier ou une romancière est problématique. Et faites au mieux pour ne pas les soutenir. Concernant JKR et King, ces deux-là sont bien assez riches pour que vous n’ayez pas besoin de leur donner votre argent ; prenez de la seconde main (et en plus, c’est bon pour la planète). N’allez pas dire aux personnes concernées qu’elles voient le mal partout : elles subissent les oppressions, elles savent généralement de quoi elles parlent. Et si vous parlez d’un livre ou d’un·e écrivain·e problématique, faites-le en pleine conscience et en respectant la parole des personnes concernées. Soutenir en se moquant de tout cela, c’est cautionner les propos racistes, sexistes, transphobes… Que vous en ayez conscience ou non, ce sont des propos qui peuvent s’avérer dangereux et il est donc important de savoir reconnaître ce qui ne va pas. Il est tout à fait possible de dire que l’on a aimé un livre mais de regretter les clichés racistes qu’il y a, ou le sexisme ambiant, etc. On peut aimer une œuvre sans pour autant la cautionner dans son entièreté ; dans ce cas, faites-le savoir.
Conclusion
Cela peut sembler du bon sens mais il est inutile de vous offusquer si l’on vous informe que votre auteur ou votre autrice chouchou est problématique. Soutenir aveuglément, c’est cautionner. Alors entendez pourquoi c’est problématique, comprenez et respectez la parole des concerné·es. Cela ne vous empêchera pas de vous replonger dans ces romans ; probablement en aurez-vous une nouvelle lecture, un regard différent, et cela pourrait s’avérer très intéressant.
Il existe plusieurs listes d’auteurs et autrices problématiques ; j’aime particulièrement le site de The Literary Phoenix. Les listes sont rarement exhaustives mais elles ont le mérite d’exister et d’informer du mieux qu’elles peuvent, alors n’hésitez pas à les consulter et à vous faire votre propre avis.
Merci pour ta prise de parole sur le débat 💜💜
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Ton article a une telle justesse!! Merci à toi 😘
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Merci pour ton commentaire 💜
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Merci pour ces réflexions ! Ce sont des questions que je me pose régulièrement. Par exemple, j’adore Verne mais lire ses descriptions de personnages noirs ou juifs est terrible ; alors il y a le contexte, l’époque, certes, mais ça n’en est pas moins problématique pour le lecteur/la lectrice d’aujourd’hui.
Et après lecture de la liste de The Literary Phoenix, il y en a plein d’autres pour lesquel/les je n’en avais même pas conscience. Alors je ne rayerai certainement pas tous les auteurs/rices problématiques de ma vie de lectrice, ni même de mes publications sur le sujet, mais au moins je saurai y être plus attentive et ne pas l’occulter quand j’en parle.
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Merci pour ton commentaire !
C’est en effet difficile d’en supprimer comme ça du jour au lendemain, surtout que l’on peut parfois avoir une affection particulière pour un auteur ou une autrice. Prendre conscience des problèmes et se questionner sur ce que l’on en fait, c’est déjà un grand pas.
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Merci à toi pour cet éclaircissement sur le sujet
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Merci pour cet article très intéressant ! j’ai vu passer une story de je ne sais plus qui sur le sujet dernièrement, je m’étais dit qu’il fallait que je regarde ces listes mais je n’ai pas pris le temps. J’étais au coeur pour Rowling évidemment, mais pas pour King. J’ai le projet de relire les HP depuis longtemps, on verra ce que j’en retire avec mon regard d’adulte, mais c’est vrai que parfois on ne voit pas le mal, on se dit que ce n’est pas exprès, qu’il ne faut pas voir des messages ou caricatures partout …mais c’est vrai aussi que quand tu ne fait pas partie des minorités/opprimés, tu ne vois pas tout… j’essayerai de faire davantage attention de mon côté !
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J’espère que, malgré tout, tu apprécieras ta relecture. Pour les tomes que j’avais déjà relu, certaines choses m’avaient en effet fait tiquer, mais c’est resté une lecture bien sympathique dans son ensemble.
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Ce qui est intéressant, c’est qu’on avance dans notre prise de conscience : il y a des livres que j’ai pu lire à l’adolescence et dont certains passages me paraissaient « bizarres » sans que j’arrive à l’époque à dire exactement en quoi. Evidemment, dans les années 80, beaucoup trop de discours racistes ou sexistes passaient « tranquillement » — si on se sentait mal avec ça, on n’était pas encore tout à fait en accord avec son temps.
Et puis, l’éducation, ça se fait aussi, je pense. Enfin, ça devrait… Car, au-delà des auteur.ices qui posent problème, il y a un tas de réflexes chez des écrivain.e.s qui veulent bien faire et qui font tout le contraire. Exemple : racisme ordinaire en désirant à tout prix écrire des personnages non-blancs. Je bondis à chaque fois que je lis des descriptions physiques assimilant la couleur noire au chocolat. (l’africain, une fois de plus est réduit à une gourmandise, un dessert, un produit de consommation, bravo !). Parle-t’on des Blancs comme étant des ….vanille ?
Si un.e auteur.ice ne sait pas comment évoquer la couleur de peau, c’est peut-être qu’iel n’est pas à l’aise mais c’est toujours possible de se renseigner afin d’éviter ce genre d’impair.
Sinon, nous avons tous et toutes nos limites. Harry Potter ne me pose pas de soucis à la lecture mais que, par ex., relire Céline me semble impossible aujourd’hui (alors que je l’ai fait pour mes études). Ou bien, je m’aperçois que je referme un livre quand je vois les clichés sexistes défiler ; ça devient insupportable.
(et j’ai écrit un pavé …)
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Ah oui, les fameuses peaux chocolat, café, caramel… ! Un classique, hélas. Généralement, il s’agit de maladresse de la part des auteur·rices et, si iels sont prêt·es à écouter la critique et apprendre, ça me va.
Je n’ai jamais aimé Céline. Il faut dire qu’on nous l’avait présenté… un peu en mode « bon, ok, il était antisémite mais quel grand auteur ! » et ça m’a bloquée direct. Et je dois dire qu’être obligée de lire « Mort à crédit » pour l’étudier n’a pas arrangé les choses.
J’ai fini l’autre jour un bouquin où une chatte mène l’enquête et j’ai bien failli le refermer très rapidement car même cette héroïne à quatre pattes était sexiste ! J’ai toutefois persisté car je voulais la conclusion de son investigation, mais ça s’est joué à pas grand chose… Et pour le coup, je ne lirai pas la suite.
(on aime les pavés ^^)
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Voilà une question terriblement intéressante et ton analyse est pour le moins percutante ! Personnellement, j’essaie de penser à l’époque où certains propos ont été tenus, dans ce cas, difficile de juger, parce que nous n’y étions pas…Pour ce qui est des auteurs contemporains, impossible de pardonner à mes yeux, on ne peut pas tout se permettre, d’autant plus lorsque l’on est médiatisé !
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C’est vrai, le contexte, la société de l’époque peuvent jouer et c’est important à prendre en compte – même si c’est parfois difficile (et dans ce cas, autant ne pas se forcer). Mais aujourd’hui, c’est assez aberrant !
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Je ne savais pas du tout que ces listes existaient, mais je suis contente de découvrir la chose avec ton article : il y a une bonne prise de recul et c’est bien expliqué sans pour autant être culpabilisant 🙂
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Merci pour cet article. J’ai été surprise d’y découvrir certains auteurs dont j’ai adoré les écrits comme Mercedes Lackey ou Marion Eimmer Bradley. Je les relirai peut être avec un œil nouveau plus tard … ou pas. Mais du coup je vais essayer de faire plus gaffe à ceux que je mets dans les mains de mes enfants.
Rohald Dalh est étudié en cours de français par ex. C’est du coup surprenant.
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Cela peut-être surprenant, en effet, mais il ne faut pas oublier qu’il y a pas mal d’oppressions systémiques. Par exemple, pour Dalh, je voix « fat-shamming » ; je ne l’ai pas lu mais j’imagine qu’il doit y avoir, dans un ou plusieurs de ses romans, un ou des personnages gros qui sont méchants ou caricaturés, par exemple, et que la seule chose qui les définissent soit le fait d’être gros. Cela ne m’empêchera pas de lire un jour cet auteur, mais au moins j’ai une sorte de grille de lecture.
Si les enfants veulent lire ces livres, je pense que ça peut justement être intéressant de les avoir lus soi-même et de pouvoir en discuter avec eux, voir ce qui est problématique et pourquoi =)
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Tout à fait. Ma fille vient de lire Mathilda je lui demanderai.
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J’essaie de faire attention aussi, surtout avec les auteurices contemporains. Je comprends tout à fait l’aspect nostalgique avec Rowling qui fait qu’on peut avoir du mal mais oui, il n’y a qu’à faire un effort, au lieu de s’obstiner (comme elle avec ses propos transphobes) à la lire, même de manière plus confidentiel.
L’époque peut jouer dans le fait que j’excuse un peu les propos oppressifs mais :
– je vais les signaler quand même ;
– quand ça va trop loin, même pour l’époque, je fonce dans le tas, aha. Un auteur qui se faisait/fait passer pour humaniste alors qu’il tenait des propos racistes très explicites, c’est bon.
Après, je peux comprendre qu’on ait aussi un niveau de tolérance différent (puis ça dépend de l’oppression qui nous touche). Pour les auteurices d’aujourd’hui, iels ne peuvent plus faire semblant de ne pas connaître la base.Du coup, j’estime qu’on ne fait pas comme on veut pour tout le monde !
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Je suis d’accord. La société a évolué et, là où on peut plus ou moins pardonner certains points car ce sont de vieux bouquins, pour ce qui est de romans contemporains, ça ne passe plus. Et effectivement, il y a une sorte de base aujourd’hui, on ne peut plus faire semblant d’ignorer certains problèmes.
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Débat fort intéressant.
Et surtout merci à toi de ne pas censurer.
La prise de conscience est importante, il faut qu’elle soit faite …
Mais il ne faut surtout pas que l’on tombe nous même dans l’intolérance.
La pédagogie est la base, et tu le fais très bien dans cet article.
On voit toujours les choses avec le regard que nous permet notre époque !
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Merci pour ton commentaire, Ge 💜
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Mais c’est normal, simplement 🙂
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Je pense qu’il faut toujours remettre un livre ou roman dans son contexte. Je suis contre la censure. Un auteur ou une autrice doit avoir la liberté d’écrire sur tout et si cela choque, nous sommes libre de ne pas l’acheter. En aucun cas la censure ne doit s’appliquer. Doit-on s’empêcher de lire Drieu La Rochelle ou Céline sous prétexte qu’ils étaient de mauvaises personnes. Je pense que non. Là encore, je pense que J.K. Rowling est libre d’afficher ses opinions. Beaucoup de gens pensent comme elle et beaucoup d’autres sont choqués par ces propos. Elle est néanmoins libre de s’exprimer. Là encore, libre à nous de lire ou pas ces livres. Non à la censure, la liberté de création doit être totale. Passe une belle semaine en lecture 😊✨
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Il n’est pas question de censurer, dans mon propos. Il est question d’avoir conscience des propos problématiques – propos qui peuvent avoir des conséquences très graves. Après, en effet, libre à soit de soutenir des propos racistes, homophobes transphobes… Les accepter, c’est être raciste, homophobe, transphobe…
Quant à Céline et compagnie, le contexte, oui, mais ça ne veut pas dire qu’il faut accepter leurs discours. Cela dit, effectivement, la société de l’époque, etc. En revanche, la transphobie (coucou JKR), je ne sais pas ce qu’il en est au Royaume-Uni mais, en France, au même titre que les autres discriminations, c’est puni par la loi.
Bonne semaine à toi aussi.
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Je partage complètement ton avis 🙂
J’ai voulu écrire un article similaire, mais je n’ai pas trouvé les mots et je ne me sentais pas vraiment légitime.
J’essaie d’en parler dans mes chroniques quand je lis des romans où je remarque des propos problématiques ou, quand je ne m’en rend pas compte car je ne suis pas concernée, mais que je lis des chroniques de concernés qui le pointent.
Bref super article!
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Merci beaucoup pour ton commentaire 💜
En parler, se rendre compte de… et se donner les moyens de comprendre, c’est tellement important ! C’est d’ailleurs le genre d’article que j’ai tendance à prendre plus en compte, même si je décide de lire le livre par la suite (au moins, je sais à quoi m’attendre).
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Article intéressant sur un sujet très « casse-gueule » (et nombreux sont les éclairages supplémentaires apportés par les commentaires). Il y aurait là un bon sujet pour une disserte de philo – « vous avez 4 heures, ET pas le droit de vous connecter à internet! »).
Mon point de vue (« à première vue », mais avec quelques décennies des recul depuis le premier bac que j’ai passé…):
* Qu’est-ce qu’un « auteur problématique »? Dès avant le vingtième siècle, il y avait un adage disant « il n’y a pas de « grand homme » pour leur valet de chambre (sous-entendu, un tel « serviteur » est au courant des secrets les plus intimes, contrairement à la version « homme public »). Bon, c’était une autre société, et une époque où les autrices étaient plus rares…
* Ce qui peut poser problème, est-ce: le contenu d’une oeuvre (ou de plusieurs) de cet auteur? Les propos qu’il tient (en tant que « personnalité », en-dehors de sa production « artistique » proprement dite)? Sa conduite (ses actions) en tant que personne?
* J’ai tendance à penser que le « critère », c’est l’action (qui, par définition, a fait du TORT à autrui) et non l’oeuvre (artistique) produite, qu’il suffit de ne pas lire, regarder, voir ou écouter si l’on pense/anticipe risquer d’être « choqué-e » par son contenu.
* Rousseau qui a abandonné ses enfants, faut-il le mettre à l’index? Un auteur qui commet un très grave « faux pas » (comme dit ci-dessus, action plutôt que nouvelle oeuvre), faut-il pour autant « brûler » (métaphoriquement – j’espère!) toute son/ses oeuvre(s) antérieures? Et si l’action « litigieuse » n’est connue du public que beaucoup plus tard après qu’elle ait été commise (toutes les affaires d’inceste, de pédophilie, de dérive antisémite, ETC., que les « réseaux sociaux » permettent de mettre au jour et de »circulariser » en temps réel, dans notre XXIe s. surconnecté), faut-il rétroactivement (là encore) brûler ce qui avait été adoré (« en toute ignorance »)?
* Informer, dire « mon avis est que » (en ayant soi-même vérifié l’information, et non en se contentant de « faire suivre… »), soit… Imposer, obliger (au-delà des sanctions prévues par la loi), exercer des pressions pour que tout le monde se conforme à une vision: ça me paraît d’un totalitarisme à combattre! Et appeler à « agir » contre l’auteur, encore davantage, bien entendu.
En conclusion, proclamer « telle oeuvre choque mes convictions personnelles, donc je demande qu’elle soit interdite », sans passer par une procédure légale mais via les « réseaux sociaux », me paraît inacceptable;.. et autant plus que des personnes un peu faibles d’esprit peuvent y trouver une incitation pour s’en prendre physiquement, tu coup, à l’auteur, sur lequel leur esprit peut-être malade développera une fixation personnelle…
Evidemment, en ce 7 janvier, le premier exemple qui me vient à l’esprit pour illustrer le danger réel d’un passage à l’acte est le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo il y a 8 ans.
J’ai dit (même s’il y aurait encore des pages à écrire… – je suppose que je trouverais encore plein d’arguments dans un sens ou dans l’autre si je continuais à réfléchir sur le sujet pendant 3 ou 4 heures…)
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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J’imagine que ce que l’on désigne comme « problématique » dépend des gens mais, pour commencer, on peut dire que toute personne véhiculant d’une façon ou d’une autre des propos qui tombent sous le coup de la loi (racisme, homophobie, transphobie, antisémitisme…) est problématique, de même les personnes qui commettent des actes qui impactent de façon néfaste autrui (viol, inceste…). En revanche, je ne pense pas qu’il soit nécessaire que l’affaire soit portée en justice et qu’il y ait sanction pour s’interroger sur l’auteur·rice et son œuvre, sur notre propre rapport à son travail. Et pour ce qui est de juger rétrospectivement, c’est délicat. Bon, Rousseau qui a abandonné ses enfants, ça en fait, au pire, un connard, MAIS ça ne veut pas dire grand chose d’autre. Pour ce que j’en sache, il n’a pas fait l’apologie du viol ou de la pédocriminalité dans ses œuvres. Et donc, là, on en revient au début de ma réponse : c’est très subjectif et personnel de définir un auteur ou une autrice problématique. En revanche, si les propos tenus sont faits pour dénoncer, la tournure dans l’œuvre peut être indélicate (éventuellement) mais ça n’en fait pas une œuvre problématique.
Pour ce qui est des réseaux sociaux, je pense qu’ils sont importants dans la transmission de l’info mais, en effet, c’est toujours à prendre avec des pincettes (comme pour toute info, il faut la vérifier). Cela dit, je pense que c’est un moyen efficace de faire connaître les abus ou propos, etc. problématiques. Comme je le dis dans mon texte, c’est ainsi en connaissance de cause qu’on lit, visionne… quelque chose. Il ne faut pas se mettre des œillères juste parce que c’est notre artiste chouchou.
Enfin, je ne pense pas que ce soit les « simples d’esprit », pour reprendre ton terme, qui passent à l’action. L’exemple de Charlie Hebdo que tu donnes, ce sont des terroristes.
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