Miaou, bordel !

Miaou, bordel !

Résumé de l’éditeur :

[…] Catia, minette quimpéroise « surdouée », mène l’enquête en assistant son maître, journaliste d’investigation, dans ses recherches. Elle maîtrise le langage humain dans ses nuances les plus intimes et emploie parfaitement des termes fleuris pour juger les comportements des « bipèdes ».

L’auteur signe un ouvrage à la fois tendre et très drôle, laissant la part belle au suspense, qui ravira les amateurs de romans policiers, de Bretagne, et les amoureux des chats… Un remède à « la crise », une pause entre les soucis.

.
Mon avis :

Miaou, bordel ! est un polar un peu particulier puisque son héroïne et enquêtrice principale est une chatte, Catia. A force d’observer et d’écouter son maître, Erwan, elle a appris le langage humain et, si elle ne peut le parler, elle le comprend toutefois très bien. Suite à la visite d’un indésirable, alors qu’Erwan était absent, Catia suspecte que des choses se trament à l’insu de ce dernier et elle décide alors d’agir.
Grand mal m’a pris de ne pas saisir les subtilités de la quatrième de couverture : « ses nuances les plus intimes » couplé à « termes fleuris », ce n’est pas anodin. Pourtant, Miaou, bordel ! commençait sous les meilleurs auspices, annonçant beaucoup d’humour. Nous suivons en effet la chatte Catia, et le récit se fait à la première personne. Autant vous dire que les humain·es vu·es par une chatte, c’est cocasse ! Et puis l’enquête, si elle n’est pas extraordinaire, est menée par notre chère Catia, alors autant dire que ça ajoute tout de même une bonne touche d’originalité : comment compte-t-elle mener son investigation, elle qui ne pense ni n’agit comme un être humain ? Seulement voilà, repensons aux mots de la quatrième de couverture, « intime » et « fleuris », notamment. Oui, il y a des histoires de fesses dans ce polar, mais il y a aussi une sacrée couche de sexisme.
Une fois qu’Erwan comprend, à l’aide de Catia, qu’un individu s’est introduit chez lui en son absence, le roman se tourne vers les relations sociales et amoureuses qu’entretient le journaliste. Entre alors en scène Annick, avec qui il sort et que Catia n’aime pas du tout. Déjà, le sexisme pointe le bout de sa truffe : elle est décrite comme pas très maligne, avec une vois trop aigüe, se maquillant comme un pot de peinture, étant une sacrée tête à claque… Mais allez, pourquoi pas, et j’ai continué. Le pire arrive avec l’apparition de Catherine et autant vous dire que ça a été très gênant : c’est la fille d’un ancien collègue d’Erwan, il l’a connue quand elle était une enfant, mais cela ne va pas l’empêcher de la séduire. Et je vous passe les scènes de fesses, le sexisme venant de Catia en plus de celui d’Erwan qui est un beau salaud, Catia qui est in love de son humain (de façon différente que les « femelles » humaines, ouf !), etc. Et ça a duré comme ça… ce qui m’a semblé être une éternité.
Heureusement, on finit par revenir à l’enquête et elle est vraiment chouette, d’autant plus que nous rencontrons également de super personnages au passage (mention spéciale à Troicat et Juliette). S’y ajoute au passage un peu d’action, la découverte des toits quimpérois… C’était bien mais est-ce que cela est suffisant pour faire oublier tout le reste ? Malheureusement, pas pour moi. Je suis donc mi-figue, mi-raisin.

Je peux vous conseiller ce polar si vous voulez lire un roman dans lequel une chatte misogyne vous parle de la sexualité de son humain et mène une enquête. Si seule ladite enquête vous intéresse, passez votre chemin. De mon côté, je ferai désormais plus attention en lisant les résumés.

Miaou, bordel !, Gérard Chevalier • Palémon éditions • 2014 • 184 pages• 9€ • Genre : jeunesse, aventure, fantastique • ISBN : 9782916248769