Quatrième de couverture :
Scandale dans une pension de famille « comme il faut » sur la Côté d’Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d’un des clients, s’est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n’avait passé là qu’une journée… Seul le narrateur tente de comprendre cette « créature sans moralité », avec l’aide inattendue d’une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez elle. Ce récit d’une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l’auteur d’Amok et du Joueur d’échecs, est une de ses plus incontestable réussites.
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Mon avis :
J’ai découvert l’écriture de Stefan Sweig avec Amerigo, une biographie d’Amerigo Vespucci. Je voulais lire Vingt-quatre heures de la vie d’une femme depuis ce temps-là, pourtant je ne cessais d’en repousser la lecture. Finalement, grâce au challenge Tour du monde du Pingouin, je me suis enfin décidée à l’en sortir, et j’ai beaucoup apprécié cette lecture.
Dans une petite pension de la Côte d’Azur, un jeune homme français, tout à fait charmant, arrive et repart dès le lendemain. Mais il n’est pas le seul à disparaître brusquement : Mme Henriette, l’épouse de l’un des pensionnaires, est introuvable. Jusqu’à ce que l’on découvre une lettre : elle est partie avec le Français. A table, l’histoire scandalise et seul le narrateur prend la défense de la femme ainsi que, à la surprise générale, la très distinguée Mrs. C…, une vieille dame Anglaise bien sous tout rapport. Si l’on pouvait penser que le titre parlait de Mme Henriette, il s’agit finalement de vingt-quatre heures de la vie de Mrs. C… dont il est question.
J’ai beaucoup aimé ce texte avec notamment l’écriture de Zweig qu’il m’a plu de retrouver mais aussi par l’histoire de Mrs. C… Pourtant, il est question d’un univers qui ne me parle pas du tout : les casinos. Les scènes de jeux d’argent dans les films, ça m’a toujours ennuyée. Mais voilà, quand la vieille dame commence son récit, elle nous parle des mains des joueurs et cela m’a presque fascinée, je voulais être dans une salle de casino et observer à mon tour les mains afin d’essayer de voir tout ce qu’elle lisait dans leurs gestes, dans leur mouvement. Ainsi me suis-je pris au récit, tout comme Mrs. C… s’est retrouvée subjuguée par les mains d’un homme. Je n’en dis pas plus, la suite vaut la peine d’être lue ; si vous connaissez déjà Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, il est probable que vous compreniez comme cette aventure m’a happée – vraiment, il était difficile pour moi d’arrêter ma lecture. C’est une histoire très humaine, qui parle d’une personne bienveillante, d’une autre perdue ; il y est question de la passion, de l’addiction, de ces rencontres qui peuvent aisément bouleverser nos vies sans que nous nous en rendions compte (ou il est déjà trop tard), qui nous poussent à agir de façon inattendue, qui ne nous ressemble pas.
Mon édition se conclut avec une biographie de Stefan Sweig, Stefan Sweig et le monde d’hier par Isabelle Hausser. C’est presque aussi long à lire que Vingt-quatre heures de la vie d’une femme ! Mais cela n’en reste pas moins intéressant et, moi qui ne connais que très mal cet auteur, j’ai découvert que ce n’était pas qu’un grand écrivain mais que c’était également un homme rongé par les idées noires.
Vingt-quatre heures de la vie d’une femme est donc une nouvelle sur la fougue des sentiments qui m’a plu, balayant tout jugement hâtif et venant appuyer la force des passions. Je ne sais pas trop comment vous en parler de façon à vous transmettre ce que j’ai ressenti, d’autant plus que le texte est court, il serait facile de trop en dire. Quoiqu’il en soit, je le redis, j’ai aimé cette histoire et c’est une lecture que je vous invite à découvrir.
Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, Stefan Sweig • Tivre VO : Vierundzwanzig Stunden aus dem Leben einer Frau • Traduction : Olivier Bournac et Alzir Hella, révisé par Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent • Le Livre de Poche • 2010 (1927 VO) • 159 pages • Genre : métro, enquête, fantastique • ISBN : 9782253060222
Je ne pense pas que ce soit pour moi, désolée
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Eh bien, tu me donnes très envie de me plonger dans ces 24 Heures, c’est une lecture qui me paraît très forte, je note !
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De mémoire, je n’ai pas encore lu ce texte ci mais j’aime beaucoup les nouvelles de l’auteur dans cette veine là. Il a une plume incisive pour croquer ces histoires d’amour qui font mal ou sont mal…
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Lesquelles as-tu lu et lesquelles ont ta préférence ? Je suis curieuse =)
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J’ai lu Amok, Brûlant secret, La confusion des sentiments, Le joueur d’échec, Les deux soeurs, Lettres d’une inconnue suivi de nouvelles de jeunesse.
Je les ai toutes beaucoup aimé sauf Amok, mais mes préférées furent Brûlant secret et Le joueur d’échec.
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Il faudra que je les découvre =) « Le joueur d’échec » revient très souvent !
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C’est une lecture marquante effectivement
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J’adore cette nouvelle, comment la narratrice raconte la passion qui nait face aux mains de ce joueur invétéré. C’est puissant.
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C’est vrai, elle raconte très bien, elle nous passionne !
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Il y a très longtemps j’ai lu Clarissa et Le joueur d’échec de Zweig. J’en garde peu de souvenirs mais j’avais apprécié mes lectures. Celui-ci a l’air très bien aussi ^^
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Oh, je n’avais pas encore entendu parler de « Clarissa », tu attises ma curiosité ^^
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C’est un livre inachevé, on l’a retrouvé après son décès. Un beau portrait de femme, à mon souvenir bien que je ne m’en souvienne plus du tout, c’était assez frustrant de ne pas avoir la fin de l’histoire 😅
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Tu donnes largement envie de le découvrir !
De Zweig j’ai beaucoup aimé Lettre d’une inconnue !
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Merci pour le compliment 🥰
Je note ta recommandation et je l’ajoute tout de suite à ma liste d’envies !
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