Résumé de l’éditeur :
Barbara Abel, Franck Bouysse, Hervé Commère, Adeline Dieudonné, François-Xavier Dillard, Chrystel Duchamp, R. J. Ellory, Karine Giebel, Vincent Hauuy, Sophie Loubière, Jérôme Loubry, Dominique Maisons et Mo Malø. Ces auteurs prestigieux, maîtres incontestés du frisson, nous entraînent dans une exploration sensorielle inédite autour de l’odorat.
Douze nouvelles originales, singulières et surprenantes, pour autant de voyages olfactifs à la découverte de mondes connus ou futuristes, de personnages terrifiants ou terriblement humains ; douze expériences sensorielles qui vous marqueront durablement de leur effluve.
Retenez votre souffle et laissez vos sens vous guider dans le noir.
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Mon avis :
Respirer le noir est un recueil de douze nouvelles écrites par des grands noms du polar. Le thème est dans le titre : cette année, on se fixe sur l’odorat. Comme dans tous les recueils, il y a toujours des récits qui plaisent plus ou moins que d’autres ; globalement, j’ai franchement bien apprécié cette nouvelle expérience. Je vais faire, comme pour Toucher le noir, un retour en vous présentant chacune des histoires.
• Le parfum du laurier-rose, R. J. Ellory (traduction de Fabrice Pointeau) :
Un ancien flic retrouve la liberté après vingt-neuf années de prison. Son crime ? Avoir tué un homme – pas n’importe lequel.
J’ai été contente de découvrir un texte d’Ellory, un auteur dont je ne cesse d’entendre parler. Cela dit, j’avais certainement trop d’attentes et je n’ai pas trouvé ce texte aussi extraordinaire que ce à quoi je m’attendais. C’est toutefois une bonne entrée en la matière et je souhaite découvrir ses romans.
• Respirer la mort, Sophie Loubière :
Le narrateur nous parle de son frère qui, suite à un accident, a développé un odorat très puissant. Adulte, tout lui sourit grâce à son don particulier jusqu’au jour où une odeur des plus désagréables vient hanter ses narines.
Sur son blog, Ge me disait avoir particulièrement apprécié cette nouvelle et, ma foi, je comprends totalement ! Jusqu’au moment de l’accident, si j’appréciais la plume, il y avait toutefois un fantôme de scepticisme qui hantait mes pensées mais, à partir de là, j’ai été totalement embarquée dans l’histoire et elle fait partie de mes préférées de ce recueil.
• Je suis un poisson, Franck Bouysse :
Le narrateur est atteint du Fish-Odor Syndrom, ou Syndrome de l’odeur de poisson. Grâce aux applications de rencontre qui se développent et se répandent, il fait la rencontre de Mylène dont il tombe amoureux. Mais comment faire pour rencontrer une personne en chair et en os et pour envisager une vie commune quand on sent si mauvais ?
Encore un auteur que je souhaitais découvrir et dont j’espère malgré tout avoir l’occasion de découvrir au moins l’un de ses romans. « Malgré tout » puisque je suis passée totalement à côté de ce récit, en grande partie car le personnage principal, le narrateur, m’a totalement déplu de par son comportement, ses actes. A posteriori, je me dis que c’est logique, il n’a jamais pu avoir beaucoup de sociabilité. Sauf que non, son égoïsme est plus fort que les excuses que je peux lui trouver et il est difficile d’apprécier une histoire quand on exècre le héros.
• Cristal qui sent, Mo Malø :
Des scientifiques partent sur les traces d’un homme disparut il y a quatre-vingt-dix ans dans les glaciers du Groenland. Ils tombent sur un rocher qui va alors changer leur vie, leurs certitudes et leur perception du monde.
Si j’ai apprécié le message de cette nouvelle, j’avoue toutefois être un peu déçue. J’avais beaucoup aimé Qaanaaq et je m’attendais donc à quelque chose de différent ; Cristal qui sent s’est avéré un peu trop perché pour moi. Le début était très bon mais, au fil des pages, j’ai décroché, comme je n’adhérais plus.
• Deux heures et trente minutes, Dominique Maisons :
Il est 5h30 quand un homme de ménage meurt d’un malaise à l’Elysée.
Le texte est court mais il réussit à faire monter la tension crescendo et c’est très réussi ! Un décompte vient découper le récit et je n’ai pas réussi à lâcher le livre avec cette histoire.
• Happy World, François-Xavier Dillard (d’après une idée originale de Barbara Abel) :
Une famille profite de l’augmentation du père pour enfin découvrir le gigantesque et très renommé parc d’attraction Happy World. Mais voilà qu’en parallèle un individu étrange cherche à s’infiltrer dans les lieux…
Voilà une nouvelle qui m’a, elle aussi, sacrément plu. Difficile d’en dire davantage si ce n’est que c’était de plus en plus angoissant.
• Glandy, Adeline Dieudonné :
1914, lendemain de Carnaval. Glandy, ivre, pisse dans la rivière à la vue de tout le monde – si ce n’est qu’il est très tôt et qu’il n’y a donc pas un chat dans les rues –, oubliant sa chemise imbibée de sang.
Cette histoire se base sur un fait réel et je n’ai pas aimé le personnage principal, Glandy. Il est marié mais fantasme sur la fille de son employeur ; il paie des coup à des types qui ne l’aiment pas juste pour ne pas avoir à boire seul ; il vit dans son monde où un simple costume lui permettra de séduire la jeune femme qui obnubile ses fantasment… L’idée est bonne mais je n’ai pas du tout accroché.
• Le monde d’après, Hervé Commère :
Dans un quartier voisin à celui où vit le personnage principal, les maisons sont à l’abandons ; neuves, la crise est passé par là et les a dépouillées de ses habitant·es. Alors quand une petite famille s’installe dans l’une de ses baraques, la curiosité, suivie bientôt de l’aigre jalousie, débarque avec ses grands sabots.
Je n’ai tout simplement pas réussi à adhérer à ce que l’on me racontait. L’histoire n’est pas mauvaise, pour sûr, mais je suis passée à côté.
• Miracle, Vincent Hauuy :
Chase, un ancien flic, cherche à savoir qui a commandité le meurtre de Maria, la femme qu’il aimait.
Un récit futuriste qui m’a beaucoup plu, prenant des directions parfois assez inattendues ! J’ai aimé la façon dont les odeurs étaient intégré, comment elles faisaient avancer le récit, ramenant parfois des souvenirs à la surface.
• Les doux parfums du cimetière, Jérôme Loubry :
Un garçon vient tous les jours parler sur la tombe de sa mère.
C’est une histoire douce, mignonne, touchante et pourtant elle n’est pas des plus légères (ça se passe dans un cimetière, après tout). Que dire de plus ?
• L’amour à mort, Chrystel Duchamp :
Après une rupture douloureuse, un homme tente de se suicider. Le voilà sauvé in extremis et soigné dans un hôpital à l’odeur bien particulière…
C’était pas mal mais ce n’est clairement pas l’histoire que j’ai préféré de ce recueil.
• Petit nouveau, Barbara Abel et Karine Giebel :
Deux personnes âgées, expatriées de Russies, font un malaise sur un banc.
Une nouvelle que j’appréhendais pas mal car je n’avais pas du tout aimé Meurtres pour rédemption de Giebel mais ce fut là une très bonne surprise. L’histoire est prenante et on sent la tension monter petit à petit. Malgré toute l’appréhension que je pouvais avoir, impossible de lâcher ce récit. Très bonne conclusion pour Respirer le noir.
Et voilà, nous avons fait le tour de ces douze nouvelles ! Globalement, c’est encore une fois un bon recueil et j’ai pris plaisir à découvrir certaines plumes. C’était un thème que j’attendais grandement car la respiration est essentielle à la vie alors, cet élément associé au polar, ça ne pouvait être qu’intéressant à découvrir. Je ne peux que vous conseiller Respirer le noir si vous aimez ce genre littéraire – en plus, je trouve le format des nouvelles bien pratique pour l’été.
Bonne lecture à vous !
Respirer le noir, collectif, sous la direction de Yann Fauth • Belfond • 2022 • 300 pages • 21€ • Genre : recueil de nouvelles, polar • ISBN : 9782714495914
J’attendais de voir si tu étais ou non touchée par la plume de Karine Giebel cette fois ci. Geneviève m’avait donné envie de le lire et toi aussi. Je sens que je vais craquer. 🙂 ça me permettra de découvrir de nouveaux auteurs.
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Pour le coup, je ne sais pas si c’est la plume de Giebel ou celle d’Abel, l’histoire de l’une et l’écriture de l’autre ou un mélange parfait du travail de ces deux écrivaines… Quoiqu’il en soit, ça a marché et j’en suis contente 🙂
Je te souhaite de faire de belles découvertes !
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Oh mais je vois que tu as aimé toi aussi ce fabuleux recueil. Merci Aurélia pour ce superbe retour 🙂
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Et je suis incapable de dire quelle nouvelle j’ai préféré plus que les autres tant celles qui m’ont le plus plu sont différentes 😉
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Comme je te comprends, pas simple de faire un classement.
Mais il y en a qui m’ont moins accrochée, mais je ne dirais pas non plus lesquelles par respect pour le travail des auteurs. Et puis ce n’est que mon simple avis, je sais que d’autres ont aimé !
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Oh, moi j’ai dit mais bon, ce n’est pas contre eux ou contre elles, contre leur talent. C’est tout simplement que l’histoire ou les personnages ne m’ont pas touchée, que ce n’était pas pour moi. Par exemple, pour Mo Malø, l’histoire n’est pas mauvaise et l’idée est même très bonne, et je sais à quel point c’est un bon auteur (j’ai beaucoup aimé « Qaanaaq ») mais le dénouement était too much par rapport à mes attentes (parce que les attentes posent aussi problème). Je continuerai toutefois à le lire ^^
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Très intéressant le sujet de ce recueil, ça me tente bien !
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