C’est lundi, que lisez-vous ? #343

C’est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous organisé par Millina, qui a désormais repris le flambeau.

Ce que j’ai lu la semaine passée

Des livres terminés, il ne me reste que le recueil de la poétesse bretonne Anjela Duval qui soit en cours. Par ailleurs, si mes retours arrivent tout bientôt, je tiens déjà à vous dire que L’autre fille et La Malnata ont été de très bonnes lectures !

Lire la suite

Premières lignes #365

Nouveau dimanche, nouvelles premières lignes ! J’ai opté pour un roman dont les retours m’ont fait envie et qui entre, en prime, dans le cadre du challenge des Dames en noir. Vous pouvez vous en douter, je compte le lire bientôt. Il s’agit des Moissons d’Erin Young. Avec un tel début, on ne peut que se demander ce qu’il va se passer ensuite, d’autant plus qu’il s’agit d’un polar.
Bon dimanche à vous 🌽

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Pensez à mettre le lien de votre RDV en commentaire de l’article ou, si vous avez une page ou une catégorie dédiée, n’hésitez pas à me le faire savoir ; cela facilitera l’actualisation.
N’oubliez pas de me citer, ça fait toujours plaisir ♡

 

1

Elle courait sans réfléchir, sans savoir où elle allait, le désespoir la poussant à s’enfoncer toujours plus dans les champs. Piégée au milieu du labyrinthe oppressant des interminables rangées de maïs, elle sentait les épis mûrs accrocher ses cheveux et les feuilles lui fouetter la paume des mains tandis qu’elle se frayait un passage entre les hautes tiges. Pas une seule fois elle ne regarda en arrière.
Puis elle trébucha dans une ornière. La terre sèche roula sous ses pieds, dont l’un, déjà à moitié déchaussé, perdit sa basket. Elle ne chercha pas à la retenir, malgré les cailloux qui la blessaient à travers sa chaussette. Les oreilles bourdonnantes, elle continua à avancer sous le ciel nocturne nuageux. L’obscurité l’étouffait et les pollens soulevés par sa course lui irritaient les yeux. La voix de sa mère résonna dans sa tête. N’oublie pas tes médicaments, ma chérie ! Un sanglot lui échappa.
Ses poumons la brûlaient et le bourdonnement dans ses oreilles s’amplifia. Il y avait quelque chose dans les airs. Quelque chose qui se rapprochait. Une nouvelle vague de terreur la submergea lorsqu’un faisceau lumineux fendit la nuit en faisant chatoyer la canopée verte du maïs. Elle se jeta à terre et se mit en boule près d’un plant. Un drone décrivit un cercle au-dessus d’elle dans un bruit strident semblable à la roulette du dentiste. Une lueur pâle inonda ses paupières closes.
Au bout d’un moment, l’appareil s’éloigna.

Les moissons, Erin Young, 2022.

Les moissons

Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :

C’est lundi, que lisez-vous ? #342

C’est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous organisé par Millina, qui a désormais repris le flambeau.

Ce que j’ai lu la semaine passée

Une nouvelle Semaine à mille pages vient de se terminer et, pour ma part, en terminant Riot Grrrls, en lisant les BD Hoka Hey !, I’m every woman et L’ère des anges, en commençant Célestopol et L’autre fille, j’ai lu 785 pages 🥳 

Lire la suite

Premières lignes #364

Hello !
Voici les premières lignes de ma lecture commune avec Kahlan et Tornade : Célestopol. A travers plusieurs histoires, l’auteur nous dépeint la cité éponyme dont la localisation se trouve nulle autre que sur la Lune.
Bon dimanche à vous 🌙

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Pensez à mettre le lien de votre RDV en commentaire de l’article ou, si vous avez une page ou une catégorie dédiée, n’hésitez pas à me le faire savoir ; cela facilitera l’actualisation.
N’oubliez pas de me citer, ça fait toujours plaisir ♡

FACE CACHÉE

1913

La porte de la cabine s’ouvrit dans un chuintement étouffé.
– Billet, s’il vous plaît.
Anton releva distraitement la tête, encore sous le coup du décollage du traversier)obus. Tout en bas, dans l’étage réservé aux passagers les plus modestes, l’odeur de poudre se révélait vite entêtante.
Le jeune homme saisit son portefeuille et en extirpa tant bien que mal le précieux bout de papier. Le contrôleur considéra avec curiosité le fatras de notes et d’articles découpés à la hâte avant de poinçonner le billet. Ses moustaches s’étirèrent dans un étrange rictus.
– Moi qui pensais que votre portefeuille était plein de roubles !
– Parlez-en à ma rédactrice en chef ! répliqua Anton.
– Gratte-papier ? fit le contrôleur en lui rendant son billet. Attiré par l’odeur du sang ?
Le jeune homme ne tiqua pas. La plupart des gens n’avaient pas une haut opinion des journalistes, trop souvent accusés de détourner la vérité dans le seul but de vendre leurs feuilles de chou.
– Et on vous envoie à Célestopol ? renchérit le contrôleur. Vous en avez de la chance.

Célestopol, Emmanuel Chastellière, 2017.

Célestopol

Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :

C’est lundi, que lisez-vous ? #341

C’est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous organisé par Millina, qui a désormais repris le flambeau.

Ce que j’ai lu la semaine passée

Que de bonnes lectures la semaine passée ! Enfin… Journal de ma solitude me laisse un sentiment étrange, il faut que je laisse macérer mon ressenti avant de rédiger ma chronique. D’ici là, j’ai quelques polars (entre autres) à vous faire découvrir ou redécouvrir !

Lire la suite

CLI11, thème de mars-avril : villes personnages

Pour plus d’informations sur le Challenge de l’Imaginaire, rendez-vous sur la page qui lui est dédiée.

Sachez d’ores et déjà que les inscriptions pour le challenge sont encore ouvertes, il n’est donc pas trop tard pour y participer !
Pour les mois de mars et avril, j’ai orienté le thème (facultatif) vers les villes personnages. C’est bête car, si je vois bien de quoi il s’agit, je n’ai jamais lu de tels livres. Alors, pour cette fois, ce sont des suggestions que je ne connais pas, que j’ai trouvé sur le net ou que l’on m’a conseillé. Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à les inscrire en commentaire !
➡️ Comment définir une ville qui est aussi un personnage ? Il semble que ce soit, tout simplement, un roman qui mette en avant la ville, qui en fait un personnage à part entière ; ce n’est plus une ville mais la Ville. Elle respire, elle suffoque, elle est mouvante.
Bon début de printemps à vous 💐

 

Villes personnages

Lire la suite

Premières lignes #363

Bien le bonjour !
Pour ces nouvelles premières lignes, je vous partage celles de La Malnata. Le roman sort le 22 mars, c’est le premier de Beatrice Salvioni et il me fait très envie. C’est l’histoire d’émancipation de deux adolescentes vivant dans l’Italie fasciste. Le récit commence de façon brutale et nul doute que ce genre de situation doit créer des liens.
Bonne lecture et bon dimanche à vous 📖

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Pensez à mettre le lien de votre RDV en commentaire de l’article ou, si vous avez une page ou une catégorie dédiée, n’hésitez pas à me le faire savoir ; cela facilitera l’actualisation.
N’oubliez pas de me citer, ça fait toujours plaisir ♡

 

PROLOGUE

Ne le dis à personne

C’est difficile de se dépêtrer d’un corps mort.
Je l’ai découvert à douze ans, le nez et la bouche en sang, la culotte entortillée autour d’une cheville.
Les cailloux de la rive du Lambro me rentraient dans la nuque et les fesses, acérés comme des ongles, mon dos était plongé dans la boue. Son corps encore chaud, tout en angles vifs, me pesait sur le ventre. Ses yeux étaient luisants et vides, son menton maculé de salive, et sa bouche sentait mauvais. Avant de tomber, il m’avait fixée, le visage contracté par la peur, une main plongée dans son caleçon, les pupilles dilatées.
Il s’était effondré sur moi, ses genoux pressant encore mes cuisses qu’il avait tenues écartées. Il ne bougeait plus.
– Je voulais seulement qu’il arrête, dit Maddalena en se touchant la tête à l’endroit où le sang et la boue s’étaient coagulés dans ses cheveux. C’est lui qui m’a obligée.
Elle s’approcha dans sa robe légère qui lui collait à la peau, dessinant les contours de son corps sec et nerveux.
– J’arrive, dit-elle. Ne bouge pas.
Mais pour moi, il n’était pas question de bouger pour l’instant : mon corps était devenu une chose oubliée et lointaine, comme une dent tombée. Je sentais seulement le goût du sang sur mes lèvres et sur ma langue, et j’avais du mal à respirer.

La Malnata, Beatrice Salvioni, 2023.

La Malnata

Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :

C’est lundi, que lisez-vous ? #340

C’est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous organisé par Millina, qui a désormais repris le flambeau.

Ce que j’ai lu la semaine passée

J’ai fini Le chœur des femmes (une fin avec révélations sur révélations – trop) et Le Chant des géants (je n’ai pas du tout aimé l’écriture, je n’ai pas accroché à ce roman bien que le lore m’a bien plu), j’ai découvert La fille de la mer. J’avance avec le recueil Pour Clara (une nouvelle de temps en temps) et je dévore le livre audio L’énigme de la stuga (plus qu’une heure d’écoute, je vais le terminer aujourd’hui). Hier soir, avant de m’endormir, j’ai commencé ma relecture de L’homme aux cercles bleus.

Lire la suite

Premières lignes #362

Salutations !
Aujourd’hui, ce sont les premières lignes d’un roman qui commence fort puisque, là où le Dr Karma dans Le chœur des femmes de Winckler prône le bien-être et la bienveillance envers les patientes, ici, on est tout de suite dans des violences gynécologiques (TW). Âmes sensibles, s’abstenir. Et donc, ce roman dont je vous partage les premières lignes est un livre que j’ai vu passer sur la chaîne d’Opalyne : On noie bien les petits chats (j’espère aimer autant qu’elle). Il s’agit d’un thriller psychologique ; une femme est sur le point d’accoucher.
Bon dimanche à vous.

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Pensez à mettre le lien de votre RDV en commentaire de l’article ou, si vous avez une page ou une catégorie dédiée, n’hésitez pas à me le faire savoir ; cela facilitera l’actualisation.
N’oubliez pas de me citer, ça fait toujours plaisir ♡

 

PARTIE 1

Dimanche 5 avril

Elle palpe ton abdomen tendu puis, sans prévenir, fourre ses doigts dans ta vulve, jusqu’à la garde. Tu sursautes, électrisée, et ton vagin, aussitôt, se contracte pour chasser l’intruse.
– Si vous ne me laissez pas vous examiner, on ne va pas y arriver ! gronde la sage-femme.
– Je suis désolée…
Pour un peu, tu t’excuserais de ce que ton corps se rebelle. Malgré la contracture spasmodique qui s’y oppose, elle s’acharne, bien décider à examiner ton col. Tu te tortilles, tentes de refermer tes cuisses.
– Arrêtez ! Vous me faites mal.
Elle grimace.
Cessez donc de vous conduire comme une gamine !
Les larmes coulent sur ton visage. La sage-femme n’y prête pas attention et tente de passer en force. Tu cries. Elle soupire.
– Bon, j’ai assez perdu de temps. Croyez-moi, vous n’accoucherez pas aujourd’hui.
Tu la dévisages, incrédule. Cinquante ans, le cheveu rare, des lunettes à la mode et un air de mépris sidérant. Pourvu que tu n’accouches pas avec elle…
Elle retire sa main, son gant, le peu d’humanité qui lui restait.
– Rhabillez-vous, vous pouvez rentrer chez vous.
Elle a l’assurance des professionnels expérimentés à qui on ne la fait pas. Elle arrête le monitoring puis te libère de l’épaisse ceinture de capteurs. Tu te redresses, médusée.
– Mais, les contractions…
Elle lève les yeux au ciel.
– Puisque je vous dis qu’il n’y a pas de contractions ! Vous voyez bien !
Elle arrache le ruban de l’appareil et te montre une courbe plate. Son geste est appuyé, rageur, comme on tance une petite fille qui s’obstine dans sa bêtise. Une heure que tu es là, allongée, à haleter telle une jument qui va pouliner et, sur le papier, pas la moindre trace de contraction utérine. Tu rougis, prise en flagrant délit de te plaindre pour rien. Tu lui fais perdre son temps, tu n’es qu’une emmerdeuse. Tu n’oses pas rétorquer qu’une machine peut se tromper, un capteur ne rien capter.
Tu descends sans aide du lit d’examen et entreprends de te rhabiller, en t’appuyant contre le mur. Tes pieds sont tellement gonflés que tu as du mal à enfiler tes chaussures. Tu as les mollets comme des poteaux téléphoniques, la peau distendue et brillante. Tu tires sur ta robe pour masquer ce désastre. La grossesse n’a été, pour toi, qu’une longue suite de déconvenues, tu te détestes avec ce corps difforme.
Tout de même, tu ne peux pas te résoudre…

On noie bien les petits chats, Françoise Guérin, 2022.

On noie bien les petits chats

Les blogueurs et blogueuses qui y participent aussi :

C’est lundi, que lisez-vous ? #339

C’est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous organisé par Millina, qui a désormais repris le flambeau.

Ce que j’ai lu la semaine passée

J’ai terminé un essai, lu une nouvelle et un manga, j’ai également poursuivi (mais pas terminé) un roman (une brique) et j’ai commencé un recueil.

Lire la suite