Aujourd’hui, je vous propose de découvrir les premières lignes du deuxième tome du Sorceleur : L’épée de la providence. Aucun divulgachage, et pour cause : comme dans le premier livre, ce sont des nouvelles indépendantes les unes des autres en terme de linéarités, qui nous permettent simplement d’apprendre à mieux connaître Geralt de Riv.
Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Pensez à mettre le lien de votre RDV en commentaire de l’article ou, si vous avez une page ou une catégorie dédiée, n’hésitez pas à me le faire savoir ; cela facilitera l’actualisation.
N’oubliez pas de me citer, ça fait toujours plaisir ♡
LES LIMITES DU POSSIBLE
I
– Il n’en sortira plus, je vous le dis, finit par lancer le grêlé en branlant du chef. Ça fait une heure et quart qu’il est entré. C’en est fini de lui.
Les bourgeois, pressés les uns contre les autres au milieu des ruines et des gravats, observaient en silence le trou noir béant de l’entrée du souterrain. Un gros homme vêtu d’une vareuse jaune se dandinait d’un pied sur l’autre en toussant. Il fit glisser de sa tête une toque toute fripée.
– Attendons encore un peu, dit-il en essuyant la sueur qui perlait de ses sourcils clairsemés.
– Attendre quoi ? mugit le grêlé. Là-bas, dans les oubliettes, se terre un basilic. L’auriez-vous oublié, burgrave ? Celui qui entre signe irrévocablement sa perte. Ils ne sont pas assez nombreux, ceux qui n’en sont pas revenus ? Qu’est-ce que nous attendons ?
– Nous nous sommes mis d’accord, murmura sans conviction le gros homme. N’est-ce pas ?
– C’est accord, nous l’avons conclu avec un vivant, bourgmestre, déclara le compagnon du grêlé, un géant ceint d’un tablier de boucher en cuir. Il est mort, aussi sûrement que le soleil brille dans le ciel. Il était évident dès le début qu’il courait à sa perte, tout comme les autres avant lui. Il n’a pris aucun miroir, seulement son épée. Et sans miroir, tout le monde le sait, il est impossible de tuer un basilic.
Sorceleur, tome 2 : L’épée de la providence, Andrzej Sapkowski, 1992.

Sorceleur, intégrale
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