Premières lignes #374

Bien le bonjour à vous, cher·es lecturovores !
Aujourd’hui, ce sont les premières lignes d’Apocalypse Bébé de Virginie Despentes que je partage avec vous. Cela fait treize ans qu’il traîne dans ma pile à lire, il va être temps que je m’y mette.
Bon dimanche et bonne lecture à vous.

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Pensez à mettre le lien de votre RDV en commentaire de l’article ou, si vous avez une page ou une catégorie dédiée, n’hésitez pas à me le faire savoir ; cela facilitera l’actualisation.
N’oubliez pas de me citer, ça fait toujours plaisir ♡

 

Il n’y a pas si longtemps de ça, j’avais encore trente ans. Tout pouvait arriver. Il suffisait de faire les bons choix, au bon moment. Je changeais souvent de travail, mes contrats n’étaient pas renouvelés, je n’avais pas le temps de m’ennuyer. Je ne me plaignais pas de mon niveau de vie. J’habitais rarement seule. Les saisons s’enchaînaient façon paquets de bonbons : faciles à gober et colorés. J’ignore à quel moment la vie à cessé de me sourire.

Apocalypse Bébé, Virginie Despentes, 2010.

Apocalypse Bébé

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C’est lundi, que lisez-vous ? #351

C’est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous organisé par Millina, qui a désormais repris le flambeau.

Ce que j’ai lu la semaine passée

Sur la fin de la semaine, j’ai fait mis en pause Conte de fées afin de pouvoir terminer La formule préférée du professeur et histoire d’avancer dans quelques séries que j’ai en cours. La LC pour Un psaume pour les recyclés sauvages avance tranquillement et nous prenons beaucoup de plaisir à découvrir ce récit !

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Premières lignes #373

Salutations !
Aujourd’hui, ce sont des premières lignes qui m’intriguent énormément que j’ai souhaité vous partager. L’ambiance se pose, cela ressemble à une injustice, on ne comprend pas et on veut savoir. De fait, il est très probable que je lise bientôt ce roman qui m’attend depuis quelques années déjà : Affinités de Sarah Waters, une autrice que j’apprécie grandement.
Passez un beau dimanche.

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Pensez à mettre le lien de votre RDV en commentaire de l’article ou, si vous avez une page ou une catégorie dédiée, n’hésitez pas à me le faire savoir ; cela facilitera l’actualisation.
N’oubliez pas de me citer, ça fait toujours plaisir ♡

 

3 août 1873

Je n’ai jamais eu peur comme en ce moment. On m’a laissée dans le noir, avec rien que la lumière de la rue pour écrire. On m’a ramenée dans ma chambre, on m’y a enfermée sous clef. On voulait que ce soit Ruth qui le fasse, mais elle a refusé : comment ! Moi, enfermer ma propre maîtresse, qui n’a rien fait ? Voilà ce qu’elle a dit, & pour finir le médecin lui a pris la clef & c’est lui qui a fermé, puis il a emmené Ruth. Maintenant, la maison est pleine de voix, & toutes les voix disent mon nom. Si je ferme les yeux & que j’écoute, ça pourrait être un soir comme les autres. Ça pourrait être le moment où j’attends Mme Brink, qu’elle vienne me chercher pour une séance dans le noir avec Madeleine ou une autre, n’importe, une jeune fille rougissante, la tête pleine de Peter, Peter & ses gros favoris bruns, Peter & ses mains qui brillent.
Mais non, Mme Brink est toute seule dans son lit froid, & Madeleine Silvester pique sa crise de larmes en bas. & Peter Quick est parti, j’ai bien peur, pour toujours.

Affinités, Sarah Waters, 1999.

Affinités

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C’est lundi, que lisez-vous ? #350

C’est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous organisé par Millina, qui a désormais repris le flambeau.

Ce que j’ai lu la semaine passée

J’ai fini Chute libre et L’homme à l’envers, j’ai dévoré les tomes 3 et 4 de Sounds of Life ainsi que Le prince et la couturière. Je suis actuellement plongée dans Un psaume pour les recyclés sauvages, La formule préférée du professeur et Conte de fées. Pfiou ! Le retour des semaines pleines de lectures, on dirait bien !

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Premières lignes #372

Stephen King prend toujours le temps de planter le décor, l’ambiance, les personnages. Conte de fées ne déroge pas à la règle et, pour l’instant, j’accroche bien (et même très bien mais c’est une brique, je ne suis donc pas prête de finir ce roman), c’est ainsi que j’ai choisi de vous en partager les premières lignes.
Bon dimanche à vous !

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Pensez à mettre le lien de votre RDV en commentaire de l’article ou, si vous avez une page ou une catégorie dédiée, n’hésitez pas à me le faire savoir ; cela facilitera l’actualisation.
N’oubliez pas de me citer, ça fait toujours plaisir ♡

 

CHAPITRE UN

Ce foutu pont. Le miracle. Les hurlements.

1

Je suis sûr de pouvoir raconter cette histoire. Et je suis sûr que personne n’y croira. Je m’en fiche. La raconter me suffit. Mon problème – je paris que beaucoup d’écrivains ont le même, il n’y a pas que les débutants comme moi –, c’est de savoir par où commencer.
Tout de suite, j’ai pensé au cabanon, parce que c’est là que mes aventures ont débuté réellement, mais ensuite, je me suis aperçu que je devrais parler de M. Bowditch d’abord, de la manière dont on est devenus proches. Seulement, tout cela ne serait jamais arrivé sans le miracle qu’a vécu mon père. Un miracle très ordinaire, pourrait-on dire, un miracle que des milliers d’hommes et de femmes ont connu depuis 1935, mais aux yeux d’un gamin, c’était un miracle.
Seulement, ce n’est pas le bon choix non plus car je ne crois pas que mon père aurait eu besoin d’un miracle sans ce foutu pont. Alors, c’est par là que je dois commencer, par ce foutu pont de Sycamore Street. Et maintenant, en y repensant, je vois clairement un fil qui traverse les années, jusqu’à M. Bowditch et au cabanon cadenassé derrière sa vieille maison victorienne délabrée.
Mais un fil, ça se brise facilement. Alors non, pas un fil, une chaîne plutôt. Solide. Et moi, j’étais le gamin qui avait les menottes aux poignets.

Conte de fées, Stephen King, 2022.

Conte de Fées

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C’est lundi, que lisez-vous ? #349

C’est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous organisé par Millina, qui a désormais repris le flambeau.

Ce que j’ai lu la semaine passée

Après une pause de quelques jours car j’ai manqué de temps, j’ai repris Chute libre – la pause était frustrante, c’est un roman plein de suspense ! Je ne vais pas tarder à le finir, d’ailleurs. A côté de ça, j’ai dévoré Queer Theory, une histoire graphique, A Fake Affair (premier webtoon que je lis et c’estbien parce que c’est d’Akiko Higashimura) et L’homme à l’envers (que je suis également sur le point de terminer).
Toutes ces lectures, ça fait bien plaisir !

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Premières lignes #371

Salutations !
Pour ces premières lignes, j’ai opté pour Un psaume pour les recyclés sauvages de Becky Chambers. Avec celles-ci, on se place d’emblée dans un futur qui semble être le nôtre mais où les usines ne sont plus, où les robots ont évolué et ont désormais leur propre conscience.
Je vous laisse découvrir cela et je vous souhaite un bon dimanche 🤖

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Pensez à mettre le lien de votre RDV en commentaire de l’article ou, si vous avez une page ou une catégorie dédiée, n’hésitez pas à me le faire savoir ; cela facilitera l’actualisation.
N’oubliez pas de me citer, ça fait toujours plaisir ♡

 

Si vous demandez à six moines différents quel dieu règne sur la conscience des robots, vous obtiendrez sept réponses différentes.
La plus populaire, parmi le clergé comme chez les laïcs, affirme qu’il s’agit de Chal. De qui dépendraient les robots sinon du dieu des constructions ? D’autant plus, explique-t-on, qu’à l’origine les robots avaient été créés dans un but industriel. Même si l’ère des usines est une page sombre de notre histoire, nous ne pouvons ignorer les motifs qui ont donné naissances aux robots. Nous les avons construits pour qu’ils construisent. C’est l’essence même du dieu Chal.

Histoires de moine et de robot, tome 1 : Un psaume pour les recyclés sauvages, Becky Chambers, 2021.

Histoires de moine et de robot, tome 1 : Un psaume pour les recyclés sauvages

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C’est lundi, que lisez-vous ? #348

C’est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous organisé par Millina, qui a désormais repris le flambeau.

Ce que j’ai lu la semaine passée

Je me traîne un peu avec L’orageuse, notamment parce que je n’accroche pas à l’écriture. Cela dit, je suis contente de découvrir la poétesse Louise Colet et ça me rend curieuse de découvrir son œuvre. J’ai commencé l’écoute de Chute libre pour avancer dans mon point de croix ; Les Héricornes est une très chouette découverte et Fullmetal Alchemist est toujours aussi génial.

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Premières lignes #370

Bien le bonjour, bien le bonsoir !
Pour les premières lignes de ce dimanche, j’ai choisi le début de la préface de Titiou Lecoq (dont j’apprécie grandement le travail) du livre Autrices : Ces grandes effacées qui ont fait la littérature. C’est pertinent et ça permet d’entrevoir ce que nous allons retrouver par la suite dans l’ouvrage, dont les textes sont choisis et présentés par Daphné Ticrizenis.
Bonne lecture à vous.

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Pensez à mettre le lien de votre RDV en commentaire de l’article ou, si vous avez une page ou une catégorie dédiée, n’hésitez pas à me le faire savoir ; cela facilitera l’actualisation.
N’oubliez pas de me citer, ça fait toujours plaisir ♡

 

PRÉFACE DE TITIOU LECOQ

À l’école, comme je l’ai déjà raconté, les femmes étaient à peu près totalement absentes de mes cours d’histoire, depuis le CP jusqu’à la terminale. En français, ce n’était pas tellement mieux. Si je cherche dans ma mémoire les auteurs que j’ai étudiés me viennent : La Fontaine, Pagnol, Molière, Boris Vian, Corneille, Rabelais, Hugo, Zola, Rousseau, Voltaire.
Le constat était claire : la littérature était une affaire d’hommes. Selon mes professeurs, cette surreprésentation s’expliquait simplement. Les hommes avaient davantage écrit, alors que les femmes avaient été empêchées par les circonstances. Elles avaient été assignées au foyer et n’avaient pas pu consacrer leur vie à créer une œuvre. Il ne fallait donc pas voir dans les anthologies littéraires une quelconque marque de sexisme, mais simplement le reflet d’une réalité historique. Ainsi, la prestigieuse collection de la Pléiade expliquait en 2014 : « Nous sommes loin de la partié, il est vrai ; mais force est de constater que l’histoire littéraire elle-même s’écrit au masculin jusqu’au milieu du XXe siècle ; et il n’est pas à la portée de la collection, si bienveillante soit-elle, de la corriger. »
D’ailleurs, preuve supplémentaire de cette absence de sexisme, quand certaines écrivaines avaient réussi à échapper à cet esclavage, on ne manquait pas de leur faire de la place, ainsi Marie-Madeline de Lafayette, Germaine de Staël ou George Sand.
Cette idée de la femme empêchée, on la retrouve dans une livre important, Une chambre à soi de Virginia Woolf.  L’autrice se demande quel aurait été le destin de la sœur de Shakespeare. S’il avait eu une sœur aussi douée que lui et désireuse d’écrire, aurait-elle pu réussir ? Woolf conclut que non, que cette femme, Judith, aurait fini pauvre et désespérée à cause d’une société qui lui aurait interdit de concrétiser ses ambitions artistiques. Ce que Woolf ne pouvait pas savoir en 1929, c’est que Shakespeare a eu des sœurs.
Un paquet.
Des femmes qui ont écrit, il y en a toujours eu, malgré ce que croit la Pléiade. Parce que l’on imagine que la condition des femmes va forcément d’un état d’asservissement total vers la libération, on pense que les femmes du passé étaient enfermées dans leurs maisons. C’est faux. Comme vous allez le découvrir avec ce livre, les femmes, dès le Moyen Âge, écrivaient. Des poèmes, des pièces, des mémoires. Elles parlaient d’histoire, de politique, de pouvoir. Elles défendaient leurs idées, elles prenaient position dans les débats de leur temps. Elles s’appelaient Azalaïs de Porcairagues, Na Castelosa, Anne de France, Marguerite de Navarre, Catherine de Parthenay.
Mais il y a encore plus étonnant. Non seulement les femmes artistes existaient, mais en plus, certaines d’entre elles rencontraient le succès. Elles étaient publiées, elles étaient lues, elles existaient dans la vie artistique et intellectuelle de leur époque.

Autrices : ces grandes effacées qui ont fait la littérature, tome 1 : du Moyen Âge au XVIIe siècle, textes choisis et présentés par Daphné Ticrizenis, 2022.

Autrices : ces grandes effacées qui ont fait la littérature, tome 1 : du Moyen Âge au XVIIe siècle

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C’est lundi, que lisez-vous ? #347

C’est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous organisé par Millina, qui a désormais repris le flambeau.

Ce que j’ai lu la semaine passée

Il me restait quelques chapitres, ça y est, j’ai terminé Tress de la mer Emeraude et j’ai grandement apprécié ! Malgré quelques points négatifs, Winston et Elles m’ont également plu. Quant à L’orageuse, j’ai tout juste commencé ; c’est l’une des lectures que ma sœur C. m’a choisi pour les jours à venir.

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