Respirer le noir

Respirer le noir

Toucher le noir

Résumé de l’éditeur :

Barbara Abel, Franck Bouysse, Hervé Commère, Adeline Dieudonné, François-Xavier Dillard, Chrystel Duchamp, R. J. Ellory, Karine Giebel, Vincent Hauuy, Sophie Loubière, Jérôme Loubry, Dominique Maisons et Mo Malø. Ces auteurs prestigieux, maîtres incontestés du frisson, nous entraînent dans une exploration sensorielle inédite autour de l’odorat.

Douze nouvelles originales, singulières et surprenantes, pour autant de voyages olfactifs à la découverte de mondes connus ou futuristes, de personnages terrifiants ou terriblement humains ; douze expériences sensorielles qui vous marqueront durablement de leur effluve.

Retenez votre souffle et laissez vos sens vous guider dans le noir.

Qaanaaq

Qaanaaq

Quatrième de couverture :

Dans le vaste pays blanc, l’esprit de Nanook se réveille. Le grand ours polaire, seigneur des lieux, protégera les siens. Jusqu’au bout.

Adopté à l’âge de trois ans, Qaanaaq Adriensen n’a jamais remis les pieds sur sa terre natale, le Groenland. C’est à contrecoeur que ce redoutable enquêteur de Copenhague accepte d’aller aider la police locale, démunie devant ce qui s’annonce comme la plus grande affaire criminelle du pays : quatre ouvriers de plateformes pétrolières ont été retrouvés, le corps déchiqueté. Les blessures semblent caractéristiques d’une attaque d’ours polaire. Mais depuis quand les ours crochètent-ils les portes ?

Flanqué de l’inspecteur inuit Apputiku – grand sourire édenté et chemise ouverte par tous les temps –, Qaanaaq va mener l’enquête au pays des chamanes, des chasseurs de phoques et du froid assassin. Et peut-être remonter ainsi jusqu’au secret de ses origines.

Premières lignes #118

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Mettez le lien de votre RDV en commentaire de l’article, et je dresserai une petite liste. Elle est actualisée chaque semaine en fonction des participant.e.s.

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Première partie

Jour polaire

 

Janvier 1975

 L’enfant ouvre les yeux sur la nuit polaire.
Sous sa couverture de phoque, ce n’est pas de froid que grelotte la petite créature – elle a l’habitude. Elle vit déjà son troisième hiver interminable. Elle connaît tous les trucs, toutes les règles : les trois couches pour commencer, une en coton, une en laine, puis la peau tannée. Les tonnes de graisse animale à avaler chaque jour, comme une cuirasse calorique. Ça la dégoûte un peu. Mais il faut s’y faire.
Non, c’est autre chose qui l’a saisie. L’a arrachée au repos. Une autre évidence échappée des immensités blanches, bleutées de lune, qui a pris le pas sur son rêve.
Tous les Inuits le savent : rien de bon ne naît dans les songes.

Qaanaaq, Mo Malø, 2018.

Qaanaaq

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