Le festin de l’araignée

Le festin de l’araignée

Quatrième de couverture :

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Mon avis :

Sarah Khan est journaliste à San Francisco. Quand son boss décide de l’envoyer à Boulder, dans le désert du Nevada, afin d’enquêter sur la disparition d’un couple et de deux familles – disparitions pour lesquelles les autorités (FBI inclus) n’ont rien trouvé –, Sarah ne saute pas de joie, loin de là. Non seulement son investigation pour le journal semble vouée à l’échec, mais en plus il y a fait bien trop chaud et c’est un coin très reculé où les gens ont une mentalité bien particulière. Vous voyez les Américain·es racistes misogynes qui votent Trump montrés dans certaines émissions ou reportages ? C’est exactement ça, sans Trump puisque le roman a été publié en 1996. Et la date de publication en dit beaucoup sur quelques défauts du roman, ou plutôt de l’héroïne.
Si j’ai apprécié ma lecture, j’avoue avoir tiqué de temps en temps. Sarah Khan est condescendante envers les personnes non blanches, elle l’est aussi envers les homosexuel·les de ce coin reculé des USA ; elle est elle-même lesbienne et elle ne comprend pas pourquoi iels ne quittent pas Boulder pour une plus grande ville, où il y a plus de libertés. Facile à dire, Sarah, mais pas toujours facile à faire ! Et cela m’amène à un autre point pour lequel je ne me suis rendue compte qu’une fois ma lecture terminée : la fille du maire, elle devient quoi ? Et le barman ? Et cette histoire de milices, à quoi a-t-elle servi ? Pas à grand chose, si vous voulez mon avis. Que l’autrice, Maud Tabachnik, nous lâche des informations, qu’elle nous offre quelques récits secondaires voire tertiaires, aucun problème, je trouve même ça super cool. En revanche, ce qui est dommage, c’est qu’il n’y a pas l’ombre d’une conclusion à tout ça. Heureusement que l’histoire principale est prenante !
Quand Sarah Kahn arrive à Boulder, les gens se demandent bien ce qu’elle fait là. C’est un lieu de passage pour les touristes qui prennent la direction de Las Vegas, pas une ville où l’on s’arrête quelques jours durant. Quand ils apprennent que Sarah Kahn vient mettre son nez dans les histoires de disparitions, ça les emmerde bien. À Boulder, tout le monde se connaît et tout le monde sait que personne, ici, n’enlèverait des gens. La journaliste doit donc composer entre l’inhospitalité du coin et son amertume d’avoir été mise sur cette enquête – ça commence mal. Mais certains passages, visiblement du point de vue d’un fou, laissent entendre qu’il se trame bel et bien quelque chose à Boulder et, de fait, j’avais envie que quelqu’un se bouge pour faire avancer les choses, pour éviter de nouveaux drames. Tous mes espoirs étaient sur Sarah, vous imaginez bien ! Pourtant, ce n’est pas franchement l’héroïne la plus sympathique qui soit (sans parler de sa condescendance que j’évoquais plus haut), d’autant plus que le récit est à la première personne, on a donc toutes ses pensées… Malgré tout, je me suis attachée à elle – pas parce que je l’appréciais mais parce que c’était ma bouée dans ce désert étouffant.

Le festin de l’araignée nous offre une enquête assez prenante et j’ai apprécié ma lecture, aucun doute là-dessus, et ce malgré ses défauts. Je ne lirai toutefois pas les autres romans de cette série policière ; non seulement ça semble parfois tourner autour d’un autre personnage, mais surtout je n’ai pas aimé au point de vouloir tout lire. C’est un polar à embarquer dans son sac pour les vacances – pas de la grande littérature mais un bon divertissement (et c’est tout ce qu’il me fallait).

Le festin de l’araignée, Maud Tabachnik • J’ai lu • 2006 (première édition 1996) • 285 pages • Genre : polar, Nevada, disparitions • ISBN : 9782290312599

Ce livre participe au challenge Les Dames en noir.

3 réflexions sur “Le festin de l’araignée

  1. lheuredelire dit :

    J’ai lu un livre de Maud Tabachnik quand j’étais ado, je me rappelle avoir plutôt bien aimé (mais je ne me rappelle plus le titre ^^’) sans pour autant avoir renouvelé l’expérience par la suite avec un autre titre.
    C’est dommage quand des sous intrigues n’apportent rien ou ne sont pas exploitées à fond !

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  2. Les paravers de Millina dit :

    Haha il n’y avait que festin en commun tu étais à 40 •c et moi en dessous de 0. Haha. Le parallèle s’arrête là à part que l’auteure dénonce un racisme encore actuel au Canada mais si j’ai bien compris la tienne est raciste parfois ou en tout cas les propos sont pas clairs.

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