Premières lignes #367

Il y a de ces romans qui intriguent et c’est le cas avec le premier roman du « projet secret » de Brandon Sanderson, Tress de la mer Émeraude. Il semble que ce soit un récit de pirate et de fantasy et c’est clairement ce qui m’a attirée mais, quand on ouvre le livre et qu’on lit les premières lignes du texte, on nous parle thé et cheveux. Pour sûr, l’auteur sait nous surprendre et, en ce qui me concerne, il sait comment me donner envie !
Bon dimanche à vous 🫖

Le principe : chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Pensez à mettre le lien de votre RDV en commentaire de l’article ou, si vous avez une page ou une catégorie dédiée, n’hésitez pas à me le faire savoir ; cela facilitera l’actualisation.
N’oubliez pas de me citer, ça fait toujours plaisir ♡

LA FILLE

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Une fille vivait au beau milieu de l’océan, sur un rocher.
Ledit océan n’avait pas grand chose à voir avec celui que vous imaginez.
Le rocher non plus ne ressemblait pas à ce que vous avez sans doute en tête.
La fille, en revanche, était peut-être telle que vous l’imaginez – à supposer que vous l’imaginiez réfléchie, à la voix douce, et aimant un peu trop collectionner les tasses.
Les hommes la décrivaient souvent comme ayant des cheveux de la couleur des blés. D’autres évoquaient plutôt le caramel, ou occasionnellement le miel. Elle se demandait pourquoi ils utilisaient si souvent des termes liés à la nourriture pour parler des attributs féminins. Il y avait une faim, chez ces hommes, qu’il lui semblait préférable d’éviter.
À titre personnel, elle trouvait « châtain » suffisamment descriptif – même si la teinte de ses cheveux n’était pas leur caractéristique la plus intéressante. Elle-même aurait plutôt mis l’accent sur leur indiscipline. Chaque matin, elle les domptait héroïquement avec une brosse et un peigne, puis les muselait au moyen d’un ruban et d’une tresse bien serrée. Certaines mèches trouvaient pourtant toujours un moyen de s’échapper – pour s’agiter librement dans le vent, et saluer jovialement tous ceux que la jeune femme croisait.
Elle avait reçu à la naissance le patronyme malencontreux de Glorf (pas de jugement : c’était un nom de famille), mais ses cheveux indisciplinés lui valaient l’appellation que tout le monde lui connaissait : Tress. Ce surnom était, à ses yeux, l’élément le plus intéressant de sa modeste personne.

Tress de la mer Émeraude, Brandon Sanderson, 2023.

Tress de la mer Émeraude

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16 réflexions sur “Premières lignes #367

    • Ma Lecturothèque dit :

      Je m’apprête à décoller alors je mettrai ton lien plus tard dans la journée (merci!), je voulais juste te répondre rapidement : c’est vrai que sa façon de présenter Tress est très sympathique et j’ai tout de suite eu envie de partager ça car ça a quelque chose de frais, d’agréable et d’intrigant !
      Passe une belle journée 😊 

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