Le loup des Ardents

Le loup des Ardents

Quatrième de couverture :

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Mon avis :

Un grand merci à Julie qui m’a permis de découvrir ce roman ! J’ai passé un bon moment de lecture avec ce récit qui prend place au XVIe siècle, dans un village perdu au cœur de l’hiver, dont les habitants se méfient de tout, croient aux sorcières et aux malédictions.

Ardeloup. Le froid tombe, la neige aussi, emprisonnant le bourg sous son épais manteau. Un mal se répand : en plus de laisser des marques noires sur la peau de ses victimes, il les fait souffrir et, souvent, les tue. Aymar de Noilat, médecin de sa profession, coincé bien malgré lui à Ardeloup alors qu’il était sur la route pour occuper son poste dans une ville voisine, Romorantin, tente de soigner les malades. Tandis que les villageois cherchent un coupable, pressés par leurs superstitions, le mal grandit, s’étend… Aymar, homme de science, essaie vainement de leur faire entendre raison.
Je sais que, dans ce polar historique, plusieurs personne regrettent l’enquête : quand on entend « polar », l’enquête va généralement de paire ! Or, ce n’est pas le cas ici. Nous sommes coincé·es dans un village où la peur et la colère enflent, on ressent une certaine oppression, on étouffe. Le problème avec une maladie si contagieuse, dans un coin perdu où les gens sont superstitieux et méfiants, c’est que, très vite, sont accusées des personnes qui… eh bien qui déplaisent, sans autre raison particulière. Bon, pour être honnête, bien que je n’ai pas tout vu venir, ayant quelques connaissances sur quelques maux de l’époque, j’ai vite compris de quoi il s’agissait mais, pour autant, j’ai eu des surprises (bonnes) lors de ma lecture. Outre l’écriture agréable de Noémie Adenis, je retiens surtout les personnages.
Aymar de Noilat est un homme respectable ; pas de chance, il se retrouve coincé pour l’hiver à Ardeloup – heureusement pour les habitant·es, avec cette maladie qui se déclare au bout de quelques temps ! De Noilat est notre fil conducteur, il est donc normal que nous nous attachions à lui d’autant plus qu’il est sympathique et prévenant et, bien que ne cautionnant pas forcément les propos ou les actes de certains individus, il ne cherche pas le conflit et trouve d’autres façons de contourner ces travers. Je pense notamment à la pauvre Loïse, une orpheline recueillit par des fermiers ; la maîtresse de maison ne la maltraite pas dans le sens où elle ne la bat pas, en revanche elle ne la nourrit pas très bien, elle n’hésite pas à l’engueuler pour la moindre chose un peu de travers, à lui laisser les pire tâches domestiques (laver le linge en hiver, à cette époque, c’est se cailler les miches d’une force ! et avoir les mains complètement défoncées par l’eau gelée). Or, la petite Loïse, elle n’a que dix ans. Aymar, qui est logé à la ferme, prend alors cette enfant sous son aile, prétextant qu’il a besoin d’aide pour faire des médicaments (bon prétexte puisqu’il n’avait pas prévu de passer l’hiver à Ardeloup et donc d’avoir des stocks conséquents). Le médecin a beau avoir quelques préjugés en tête, il n’en reste pas moins sympathique de par ses actes et, aussi, de part les liens qu’il tisse. Bon, je mélange les noms, désormais, car ma lecture remonte à août mais il y a de braves et attachants villageois, il y a Loïse… Ce sont des relations qui m’ont plu alors autant vous dire que, quand la mort s’abat sur Ardeloup, j’ai commencé à avoir peur pour certains protagonistes. 
Bien que cela ne vous dise pas en quoi ce roman est un polar, croyez-moi, c’en est un. Avec le temps, j’ai appris qu’un polar n’a pas besoin d’une enquête diégétique pour être un polar et c’est le cas ici. Dans Le loup des Ardents, c’est presque de l’extradiégétique, c’est à nous, lecteurs et lectrices, de nous interroger, de trouver les indices qui nous mettront sur la bonne voie. Ainsi, quand la fin est arrivée, j’étais satisfaite car j’avais compris (même s’il me manquait quelques clés).

Lire ou ne pas lire Le loup des Ardents ? Si on me demande, ce n’est certes pas le roman qui m’aura le plus plu cette année, ce n’est probablement pas celui qui me restera le plus en tête, je lui ai trouvé une fin un peu trop « facile » (pas dans la résolution de qui et comment, plutôt dans le pourquoi), toujours est-il que j’ai passé un bon moment de lecture et que je vous le recommande – surtout pour cet hiver, ce sera le moment idéal !

Le loup des Ardents, Noémie Adenis Robert Laffont • 2021 • 297 pages • 17€ • Genre : polar historique, superstitions • ISBN : 9782221251614

Ce livre participe au challenge Les Dames en noir.

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