Petite sœur la mort

Petite sœur la mort

Quatrième de couverture :

En 1982, David Binder, jeune auteur que son éditeur a convaincu d’écrire un roman de genre, s’installe avec sa femme – enceinte et réticente – et leur petite fille dans l’ancienne maison d’une famille de planteurs, à Beale Station, Tennessee. La demeure n’a pas bonne réputation : un fantôme cruel et facétieux en a tourmenté les occupants au début du XIXe siècle, persécutant plus particulièrement la jeune Virginia. Sur la propriété, la pierre tombale de Jacob Beale est éloquente : « 1785-1844. Torturé par un esprit. » Il semblerait que le fantôme ait été une dame, et qu’elle rôde encore dans les murs. Or David s’est laissé envoûter par le lieu… La vie quotidienne, et conjugale, des Binder va s’en ressentir, jusqu’au drame.
[…]

Mon avis :

David Binder, sa femme Corrie et leur enfant déménagent dans le Tennessee car David souhaite écrire un roman sur l’histoire d’une maison. Il serait apparemment question de fantômes, d’esprits, de meurtres…
Petite sœur la mort est avant tout un roman d’ambiance. Il n’y a pas vraiment d’action, nous suivons la vie quotidienne d’une famille vivant dans une maison chargée d’histoires. Elles sont loin d’être joyeuses, elles sont même dramatiques.

Le récit propose une narration évoluant dans le temps, entre passé et présent (le présent du roman étant l’année 1982). Soyons clair : les bonds dans le temps ne se comptent pas en heures ou en jours, mais plutôt en années. Ainsi le premier chapitre s’intitule : « Une plantation du Tennessee, vers l’année 1785 », le deuxième : « Tennessee, 1956-1965 », le troisième : « Chicago, 1980 », etc. Cela nous permet de situer facilement l’action, et de comprendre rapidement à quel(s) protagoniste(s) nous allons avoir à faire.
Si ceux-ci sont plutôt nombreux, David Binder est clairement le personnage principal et celui que nous suivons le plus. Les membres de la famille Beale ainsi que leurs esclaves sont clairement identifiés, et au final, à ma grande surprise, cela a été très simple à suivre.
Plus nous apprenons à les connaître, plus il y a d’ellipses temporelles, et plus nous savons de choses sur le sordide récit qui a poussé Binder à écrire sur cette demeure, à venir y vivre. Mais au final, il n’y a pas de fin mot de l’histoire, celle des Beale, celle des fantômes. Je me suis d’ailleurs demandée s’ils étaient réels ou non, et j’ai refermé le roman avec une légère frustration. D’un autre côté, j’ai beaucoup apprécié que William Gay ait décidé de nous laisser à la frontière du réel et de l’imaginaire, de ne pas nous donner une fin définitive.

En lisant Petite sœur la mort, ne vous attendez pas à un roman d’action, avec plein de fantômes : il y en a quelques uns et nul.le d’entre nous ne voudrait y être confronté.e, mais si vous voulez des frayeurs, je pense qu’il faut vous tourner vers un autre livre.
Quoiqu’il en soit, j’ai aimé cette lecture, c’était une bonne découverte. Je vous la conseille si vous aimez les ambiances sombres, parfois glauques.

Bonne lecture à vous.

Petite sœur la mort, William Gay • Titre VO : Little Sister Death • traduction : Jean-Paul Gratias • Seuil • 2017 • 272 pages • 19,50€ • Genre : thriller, fantastique • ISBN : 9782021320619

Je remercie Babelio, grâce à qui j’ai pu gagner et découvrir ce roman !

Ce livre participe au challenge Littérature de l’Imaginaire.

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10 réflexions sur “Petite sœur la mort

  1. Long Live Idols dit :

    C’est toujours un peu frustrant les romans qui ne révèlent pas tous leurs secrets. Je sais pour ma part que c’est exactement le genre de commentaire qui peut me pousser à ne pas ouvrir un livre, mais ce que tu dis ici sur « Petite sœur la mort » a tout de même de quoi éveiller ma curiosité. Ça semble un peu sombre, légèrement effrayant, et ça fait justement longtemps que je n’ai pas lu quelque chose dans cet esprit.

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