Un féminisme décolonial

Un féminisme décolonial

Quatrième de couverture :

Dans le débat public, être décolonial est une infamie. Dans les universités, dans les partis de gauche et d’extrême gauche, les syndicats, les associations féministes, partout on traque une « pensée décoloniale » infiltrée et funeste pour le vivre-ensemble.
Dans ce livre, Françoise Vergès élucide l’objet du scandale. Le féminisme décolonial révèle les impensés de la bonne conscience blanche ; il se situe du point de vue des femmes racisées : celles qui, travailleuses domestiques, nettoient le monde ; il dénonce un capitalisme foncièrement racial et patriarcal.
Ces pages incisives proposent un autre récit du féminisme et posent toutes les questions qui fâchent : quelles alliances avec les femmes blanches ? Quelle solidarité avec les hommes racisés ? Quelles sont les première vie menacées par le capitalisme racial ? Pourquoi les néofascismes s’attaquent-ils aux femmes racisées ?
Ce livre est une invitation à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c’est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société.

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Mon avis :

Je trouve que parler d’un essai est toujours une chose ardue car, même en étant court (une centaine de pages, ici), j’apprends des choses, je me forge une réflexion, et en faire un retour n’est pas évident, déjà parce que je ne sais pas par quoi commencer, ensuite parce que je reste à assimiler les informations pendant un certain temps.
Bon, c’est quoi, le féminisme décolonial ? Vous l’avez peut-être compris, je ne vais pas pouvoir vous faire une définition précise. En revanche, je peux vous dire qu’il va à l’encontre d’un féminisme blanc bourgeois, d’un féminisme dit civilisationnel. Je vois que j’en ai déjà perdu ! En gros, le féminisme blanc bourgeois ou civilisationnel, c’est un féminisme dans lequel on trouve des femmes qui prétendent mieux savoir ce qui est bon pour les autres, par exemple avec le port du voile, et leur imposent donc leur vision occidentale de leur féminisme. Par ailleurs, elles n’hésitent pas à faire le parallèle entre la situation des esclaves et celle des femmes (cf. L’hymne des femmes – j’y pense car on en a récemment parlé dans l’actu avec la Coupe du Monde de foot) alors que c’est différent (et quid des femmes esclaves? Elles ne sont pas esclaves parce que femmes, tout comme elles ne sont pas femmes parce qu’esclaves ; ce sont deux choses différentes bien qu’elles puissent être associées l’une à l’autre).
Je suis toujours en train de m’imprégner de cet essai de Françoise Vergès mais, quoiqu’il en soit, je l’ai trouvé super intéressant et il m’a vraiment permis de me questionner, de me remettre en question, de remettre en question la société, certains féminismes (ah, oui, pour celles et ceux qui suivent pas, il n’y a pas qu’un seul féminisme, il y en a plein!), etc. Le propos est cohérent, bien écrit, il y a des notes très intéressantes (et fournies) et c’est donc facile à comprendre. Eh oui, si j’ai du mal à vous en parler, ce n’ai pas parce que je n’ai rien compris au texte, c’est parce que ça remet des choses en questions et aussi parce que, si j’ai l’habitude de parler de romans, je n’ai pas pour autant l’habitude de formuler des idées, de les synthétiser.

Parce que Françoise Vergès en parle mieux que moi :

Je vous conseille vivement Un féminisme décolonial : il se lit bien, il est intéressant, rapide à lire (long à digérer mais ça fait du bien) et il permet d’évoluer dans nos réflexions. En bref, il est top.

Un féminisme décolonial, Françoise Vergès La Fabrique • 2019 • 152 pages • 12€ • Genre : essai, féminisme décolonial • ISBN : 9782358721745

Ce livre participe au Feminibooks Challenge.

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