Lumière d’été, puis vient la nuit

Lumière d’été, puis vient la nuit

Résumé de l’éditeur :

Dans un petit village des fjords de l’ouest, les étés sont courts. Les habitants se croisent au bureau de poste, à la coopérative agricole, lors des bals. Chacun essaie de bien vivre, certains essaient même de bien mourir. Même s’il n’y a ni église ni cimetière dans la commune, la vie avance, le temps réclame son dû.
Pourtant, ce quotidien si ordonné se dérègle parfois  : le retour d’un ancien amant qu’on croyait parti pour toujours, l’attraction des astres ou des oiseaux, une petite robe en velours sombre, ou un chignon de cheveux roux. Pour certains, c’est une rencontre fortuite sur la lande, pour d’autres le sentiment que les ombres ont vaincu – il suffit de peu pour faire basculer un destin. Et parfois même, ce sont les fantômes qui s’en mêlent…
En huit chapitres, Jón Kalman Stefánsson se fait le chroniqueur de cette communauté dont les héros se nomment Davíð, Sólrún, Jónas, Ágústa, Elísabet ou Kristín, et plonge dans le secret de leurs âmes. Une ronde de désirs et de rêves, une comédie humaine à l’islandaise, et si universelle en même temps. Lumière d’été, puis vient la nuit charme, émeut, bouleverse.

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Mon avis :

Dans Lumière d’été, puis vient la nuit, le récit à la première personne ; un narrateur nous raconte la vie dans son village d’environ quatre-cents âmes, perdu au fin fond de l’Islande.
Si j’ai apprécié l’ensemble, j’avoue avoir été très déroutée en débutant cette lecture et, même après m’être habituée, la gêne revenait ponctuellement. Il s’agit de la ponctuation. Je ne sais pas si c’est parce que c’est un calque de l’écriture (j’entends qui inclus la ponctuation) islandaise ou si c’est propre à l’auteur ou même à la traduction, mais il n’y avait pratiquement que des virgules et des points. Et le gros problème était surtout que, là où nous aurions volontiers mis un point ou un point-virgule, c’était simplement une virgule ; là où nous aurions terminé une phrase, celle-ci se poursuivait. Aussi, il y a très peu de dialogues et ceux-ci sont souvent intégrés au reste de la narration (sans aucun guillemet). Alors oui, ça perturbe, je ne suis absolument pas habituée à ce genre d’écriture et probablement que vous non plus. Pour autant, est-ce désagréable à lire ? Pas du tout. C’est vrai que c’était pour moi assez inédit mais j’étais tellement prise dans la vie des villageois et villageoises ! Et je me suis habituée à parfois lire une phrase et, ah non, attends, là, c’est comme si la virgule était un point, OK. Cela ne m’a même pas freinée dans ma lecture, c’est dire ! Enfin, probablement que si, lorsque j’ai lu les premières pages mais, comme pour tout, une fois qu’on a compris le truc, ça roule comme sur des roulettes.
Un dernier point concernant la narration car je sais que cela peut en dérouter parmi vous, voire complètement gêner, c’est que l’on nous raconte une histoire (celle du village) au sein de laquelle il y  a plusieurs histoires (celles des villageois·es), parfois antérieures, et le passé et le présent se mélangent fréquemment. Quel présent, d’ailleurs ? Nous comprenons que c’est au tout début des années 2000 mais nous n’avons à ce sujet pas d’indication de temps précise.
Passé ce point, parlons maintenant des personnages ! L’histoire, je vous l’ai dit, c’est la vie d’un village. Rien de palpitant a priori, et rien de neuf à l’horizon si ce n’est que l’histoire se déroule dans la froide Islande. En dehors du mystérieux narrateur (« mystérieux » car nous ne savons pas qui il est, à part un villageois établi là depuis un certain temps, semble-t-il), auprès de qui nous restons tout au long de notre lecture, les autres protagonistes apparaissent régulièrement, parfois centraux dans le récit, d’autres fois juste présents dans le décor. Je pourrais vous parler de chacun d’entre eux individuellement mais, en vérité, je n’y vois pas d’intérêt, je pense qu’il est mieux de les découvrir en lisant le roman. Toutefois, je voulais juste souligner qu’ils ont tous un quelque chose d’intéressant, de prenant, d’attachant. On ne peut pas rester insensible à leurs aventures sentimentales, aux changements de vie, aux frayeurs et cauchemars qui les hantent… En fin de compte, ces personnages qui peuvent nous sembler si singuliers font écho en nous, et cela parce qu’ils sont très humains. Ils ont leurs torts et leurs travers, mais ils ont aussi leurs blessures, leurs joies, leurs désirs et tout cela nous guide à travers le roman. En fait, ils sont comme nous, malgré leur aspect romanesque, bien entendu.

Finalement, bien que je ne sache pas si je me souviendrai de cette lecture dans quelques années, c’est quand même un roman qui m’a plu, qui m’a fait passé un bon moment et dont certains récits ont été vraiment marquants. Je vous recommande donc Lumière d’été, puis vient la nuit, une lecture plaisante et dépaysante.

Lumière d’été, puis vient la nuit, Jón Kalman Stefánsson • Titre VO : Sumarljós, og svo kemur nóttin Traduction : Eric Boury Grasset • 2005 (VO) • 320 pages • 22,50€ • Genre : tranches de vie, littérature islandaise • ISBN : 9782246823582

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