Marche ou crève

Marche ou crève

Quatrième de couverture :

Garraty, un jeune adolescent natif du Maine, va concourir pour « La Longue Marche », une compétition qui compte cent participants. Cet événement est très attendu. Il sera retransmis à la télévision, suivi par des milliers de personnes. Mais ce n’est pas une marche comme les autres, plutôt un jeu sans foi ni loi…
Garraty a tout intérêt à gagner. Le contraire pourrait lui coûter cher. Très cher…

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Mon avis :

Lorsque j’ai commencé à lire Marche ou crève, je ne me souvenais plus vraiment du résumé si ce n’était que le héros marchait avec d’autres personnes et je me suis dit que, vu le titre, la mort ne devait jamais être bien loin. Notons d’ailleurs que le titre original, The Long Walk, veut dite « La longue marche » et s’avère bien moins sinistre et éloquent que notre titre français – j’aime les deux choix mais il est vrai que chacun de ces titres nous laisse imaginer des choses bien différentes. Quoiqu’il en soit, je me suis plongée dans ce roman et j’ai beaucoup aimé.
Garraty est un garçon qui participe à la Longue Marche, une marche annuelle au cours de laquelle cent jeunes hommes participent. A la clé, beaucoup d’argent, de quoi réaliser son plus grand souhait. Nous apprenons vite que, si l’un d’entre eux s’assied, prend une pause trop longue…, il prend alors un ticket et que le dernier encore debout sera le grand vainqueur. Voilà tout ce que nous savons au début du roman.
Je me suis rapidement posée plusieurs questions : ça veut dire quoi, en vrai, « prendre un ticket » ? Je me doutais bien de la finalité, mais je me demandais comment cela était exécuté. Pourquoi cette centaine de gars participait-elle à la Longue Marche ? Etait-ce volontaire ou cela leur était-il imposé ? Etc. En général, quand un roman commence ainsi, l’auteur·rice a tout intérêt à apporter des réponses sans tarder, au moins des miettes, sous peine de nous lasser et de nous perdre – quand une question tourne en boucle dans votre esprit, n’avez-vous pas tendance à parfois trop focaliser dessus, vous détachant alors progressivement du récit ? Seulement, Marche ou crève, c’est un roman de Stephen King, et la narration, il maîtrise. Ainsi, tout en focalisant son histoire sur un groupe de jeunes hommes qui marchent sans s’arrêter, il a su me captiver. Sa première réussite est de nous fournir des éléments de réponse au compte-gouttes : nous n’avons pas toutes les réponses à nos questions d’un coup, et elles nous sont parfois données sur la longueur (et je ne pale pas d’une centaine de pages mais bien plus). Comme nous voulons savoir, nous poursuivons donc notre lecture tandis que Garraty et les autres gars poursuivent leur route.
Sa deuxième réussite est d’avoir su créer des personnages auxquels on s’attache, même ceux qui nous paraissent être de vrais crevards dès le début ; nous avons envie que tous arrivent au bout du chemin, bien que nous sachions cela impossible. Tout du long, je me répétais : « ne t’attache pas à lui, ni à lui, ça risque d’être terrible ». Pourtant, que ce soit en les suivant sur la route ou en apprenant à les connaître, en découvrant leur passé ou ce qui les a mené ici, il est difficile de ne pas les apprécier et de ne pas s’attacher à eux.
Une autre force de ce roman, c’est que nous n’avons aucune certitude que Garraty soit le vainqueur : c’est le premier participant à la Marche que nous rencontrons, c’est le personnage que nous suivons tout du long, mais il n’est finalement là que pour nous servir de guide, de lien entre les autres personnages et ainsi nous pouvons suivre l’aventure par le biais de ses interactions ; il n’est pas un héros, il n’est que le personnage principal.
Et puis il y a cette fin… Au fil des pages, la tension monte tandis que le nombre de participants baisse. Arrivée aux dernières pages, la fatigue me poussant à terminer Marche ou crève le lendemain, je n’ai toutefois pas pu lâcher le livre avant de l’avoir fini ; j’étais épuisée mais je n’aurais pas réussi à fermer l’œil de la nuit tant que je ne savais pas qui allait gagner et quel souhait serait réaliser. En fin de compte, je sais que la conclusion de ce roman ne plaira pas à tout le monde et je ne vais pas vous dire pourquoi, mais je l’ai personnellement beaucoup aimée, je l’ai trouvée forte, marquante.

Marche ou crève est un roman qui peut paraître monotone quand nous en résumons le concept (cent types qui marchent pendant des lustres ; le dernier debout gagne) pourtant il s’avère captivant du début à la fin. Si vous souhaitez lire un thriller plein de tension, celui-ci saura pleinement faire le boulot !
Bonne lecture à vous et n’oubliez pas : ne vous arrêtez sous aucun prétexte.

Marche ou crève, Stephen King (Richard Bachman) • Titre VO : The Long Walk Traduction : France-Marie Watkins  Le Livre de poche • 1979 • 384 pages • 7,70€ • Genre : thriller, uchronie, marche • ISBN : 9782253151395

Ce livre participe au Challenge de l’Imaginaire.

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