Le Désosseur de Liverpool

Le Désosseur de Liverpool

Résumé de l’éditeur :

Légende urbaine ou meurtrier de chair et d’os ?

Tous les enfants de Liverpool connaissent la comptine du Désosseur, monstre qui vivrait dans les bois depuis des décennies, enlèverait et tuerait ceux qui s’y hasardent – même si l’on n’a jamais pu prouver son existence…
Un jour, Louise Henderson et son collègue Shipley sont appelés au chevet d’une jeune femme blessée à l’arme blanche, qui affirme avoir été agressée par le Désosseur.
Les deux policiers attribuent d’abord ses allégations au choc subi, mais, peu après, le corps d’un homme est retrouvé là où elle aurait été attaquée, une clairière où l’on identifie des traces du tueur. Ne serait-ce donc pas qu’une légende ?
Il apparaît bientôt que Louise aurait un lien très personnel avec le Désosseur. Que cache donc son passé, qui la hante depuis si longtemps ?

Mon avis :

Le résumé du Désosseur de Liverpool me tentait et, à lire certains retours, j’avais encore plus envie de découvrir ce thriller de Luca Veste. L’histoire commence suite à l’agression d’une femme, grièvement blessée à l’arme blanche mais toujours vivante. Elle est traumatisée et ce qu’elle raconte alors aux policiers les laisse perplexes ; elle affirme à Louise Henderson et Paul Shipley que c’est le Désosseur qui l’a attaquée. Or, celui-ci n’est rien d’autre qu’une légende urbaine. Vraiment ?
Taillons tout de suite dans le gras : j’ai un ressenti plutôt mitigé quant à cette lecture. Elle avait pourtant tout pour me plaire, à savoir un duo de flics certes pas parfait mais efficace, une histoire de disparitions mêlée à une légende urbaine, etc. Mais voilà, des « mais », il y en a pas mal.
Avec sa narration alternant le présent et le passé, et en alternant occasionnellement les personnages, Luca Veste réussi à créer de nombreuses pistes, mais aussi à les brouiller, ce que je trouve bienvenu. Cela dit, bien que l’auteur ait instillé de la confusion dans l’ensemble du récit, je me suis doutée de certains points assez rapidement et, avant d’avoir la conclusion, de connaître la vérité, j’avais fini de deviner la fin. Se pose alors la question de savoir si, pour qu’un thriller soit bon, il doit être imprévisible jusqu’au bout. Sans développer, pour moi, la réponse est non. Le souci est que, dans Le Désosseur de Liverpool, c’est couplé à d’autres choses auxquelles je n’ai pas accroché.
Je n’ai pas trouvé les personnages attachants. Il y a de nombreuses raisons à cela et la première est que l’on a un binôme composé d’une femme et d’un homme et, même si iels ne se le disent pas, l’une a clairement une attirance pour l’autre, et c’est bien sûr réciproque. C’est tellement attendu que, dès la première allusion à cela, j’ai levé les yeux aux ciel. Aussi, dans leurs interactions, on a la flic qui tait son passé mais qui sait tout de la vie de son collègue. Et il y a plein de petites choses de cet acabit, que l’on retrouve fréquemment dans d’autres polars. Mais je me suis dit que ce n’était pas grave, que je finirai par me prendre d’affection – en tout cas un minimum – pour Louise Henderson quand on en saurait plus sur elle. Eh bien non. D’une certaine façon, je l’ai trouvée trop lisse et, si on apprend à connaître un peu son passé, on ne connaît finalement pas grand chose de sa vie actuelle. Pour faire simple, elle vit pour son travail, est célibataire, a un passé et a un crush pour son collègue Shipley. Quant à lui, je ne me souviens de rien à son sujet. Pourtant, Veste a essayer de donner du corps à son héroïne, mais le torturé et l’imprévisible de Louise Henderson n’ont clairement pas fonctionné avec moi.
Tout cela est servi par une écriture qui ne m’a pas transcendée, à moins que ce ne soit la traduction. Quoiqu’il en soit, ça ne m’a pas aidé à apprécier ma lecture. Et l’enquête, alors ? Est-ce qu’elle rattrape l’ensemble ? Il faut dire que ça commence fort, ça, y a pas à dire ! J’ai beaucoup apprécié que l’auteur nous propose une intrigue se basant sur une légende urbaine, c’était glaçant. Et pour le coup, plus le récit avançait, plus j’étais curieuse, je me demandais où s’arrêtaient les faits pour laisser place au mythe du Désosseur. Seulement, comme je le disais déjà plus haut, la résolution ne m’a pas surprise. Surtout, j’ai trouvé que c’était un peu « trop ». Difficile d’en parler sans en révéler ; disons que Luca Veste a voulu trop en faire et ça a perdu en crédibilité. Or, ce qui marche le plus avec moi dans les thrillers, c’est justement que je peux croire à l’histoire. Mais ici, nous tombons dans la surenchère.

C’est plaisant de voir tous les récits converger vers la conclusion, mais c’est dommage que celle-ci laisse un goût un poil décevant sur la langue. Je me suis pas mal interrogée sur l’impact de mon déménagement quant à mon appréciation de cette lecture. Seulement, il s’avère que ce n’est pas d’avoir mis longtemps à lire Le Désosseur de Liverpool qui m’a déplu mais bien le fait que je n’ai pas eu d’intérêt pour les personnages, tout comme le récit (qui commençait super bien) m’a paru un poil fade durant le plat de résistance, et bien trop assaisonné pour le dessert. Ce n’est certes pas mauvais, mais ce n’est pas ce que je vous recommande.

Le Désosseur de Liverpool, Luca Veste • Titre VO : The Bone Keeper • L’Archipel • 2021 (VO 2018) • 384 pages • 22€ • Genre : thriller, disparitions • ISBN : 9782809841497

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