Reykjavík

Reykjavík

Résumé de la maison d’édition :

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Mon avis :

Un thriller écrit par la Première ministre d’Islande ? Pourquoi pas. Oh, co-écrit avec Ragnar Jónasson, l’auteur de La dame de Reykjavik ? Je dis oui direct !
Dans Reykjavík, nous avons affaire à une histoire de disparition. Nous sommes en 1956 quand une adolescente, partie travailler l’été sur une île, disparaît. Le couple chez qui elle travaillait ne l’a pas vu depuis le vendredi, jour où elle a décidé de rentrer chez elle ; sa famille ne l’a jamais revue, la jeune fille semble n’avoir jamais atteint la terre ferme. Régulièrement, les journaux en parlent, hélas aucune information supplémentaire ne vient relancer l’enquête, qui n’a jamais aboutie. Trente ans plus tard, un journaliste qui cherche à se faire un nom se lance dans une série de plusieurs articles, espérant au passage découvrir le fin mot de cette histoire de disparition qui a marqué durablement l’Islande.
J’ai trouvé intéressant que les premiers chapitres débutent en 1956, avec la disparition, puis dix ans plus tard, nous montrant le manque d’évolution dans l’investigation, et encore dix ans après, etc. Ce qui m’a marqué, avec ces chapitres, c’est que l’on constate l’impacte que cette affaire a eu sur certaines personnes et l’intérêt constant de la population et des médias. Plus tard, quand nous attaquons une nouvelle enquête trente ans après que la jeune fille se soit volatilisée, on sent bien un essoufflement chez certaines personnes, notamment auprès des jeunes qui n’étaient pas né·es au moment des faits, mais aussi auprès de certains enquêteurs et journalistes qui, en fin de carrière, se sont résolus à ne jamais savoir, tout en restant hantés par les événements. Dans ces premiers chapitres, rien n’est anodin et l’on en retrouve des échos dans le temps « présent », celui où nous suivons Valur, le jeune journaliste qui cherche à lancer sa carrière.
Au risque que cela paraisse bizarre, j’ai apprécier ne pas aimer plus que ça Valur. Sur le plan humain, il a l’air d’être très sympathique, ce jeune homme, mais s’il espère retrouver l’adolescente disparue, qu’elle soit vivante ou morte, c’est avant tout par intérêt professionnel et, là, j’apprécie moins, bien que je comprenne. On vit dans un monde assez difficile alors, si tu as l’opportunité de briller, vas-y ! Mais sur le dos des autres, ça me déplaît. Cela dit, ici, si ça peut permettre de retrouver une personne disparue, on dit oui, évidemment. Enfin voilà, sur le plan professionnel, bof, mais sur le plan humain, je le disais, il est chouette, ce Valur ! C’est vraiment par le biais de ses interactions avec autrui que j’ai appris à l’apprécier, et notamment avec sa sœur, Sunna. Et je voudrais bien poursuivre sur les personnages mais je crains d’en dire trop. Je conclus donc cette partie en vous parlant de l’index des personnages au début du roman : il est impressionnant et il m’a même fait un peu peur. Comment allais-je retenir tous les noms, qui est qui par rapport à qui et qui fait quoi ? Bon, au final, c’est plus un repère si on a un doute dans notre lecture car c’est en vérité assez fluide, on nous resitue régulièrement les divers protagonistes, donc rien à craindre.
Reykjavík est un thriller rondement mené. Déjà, la disparition intrigue, on s’interroge, on est bien vite appâté par la promesse d’une enquête où rien ne va être simple. En effet, celle-ci est à peine commencée que l’on voit poindre une certaine forme de corruption ; on pense avoir des pistes mais le mystère semble s’épaissir. Et il y a les rebondissements qui ponctuent le récit. D’ailleurs, il y en a qui m’ont surprise, et pas qu’un peu ! Ça tombe bien car nous ne sommes pas censé·es nous y attendre. On suit un peu les personnages, notamment Valur et Sunna, dans leur quotidien, que ce soit au travail ou dans leur vie personnelle, mais cela n’empiète jamais sur l’affaire qui nous intéresse ; c’est là pour approfondir les protagonistes, pour leur donner des motivations de poursuivre même quand tout semble vain.

J’ai aimé découvrir Reykjavík de Jakobsdóttir et Jónasson. L’enquête est prenante et les personnages principaux m’ont plu. Pour moi, ce n’est pas le thriller le plus marquant qui soit, il n’empêche que je vais le garder en mémoire quelques temps. J’ai été happée par le récit, j’ai parfois même été surprise… C’est une bonne découverte que je vous recommande si vous êtes en quête d’un bon polar !

Reykjavík, Katrín Jakobsdóttir et Ragnar Jónasson • Titre VO : Reykjavík • Traduction : Jean-Christophe Salaün • La Martinière • 2023 (VO 2022) • 448 pages • 22,50€ • Genre : polar, disparition, journaliste • ISBN : 9791040115359

Ce livre participe au challenge Les Dames en noir.

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