La Horde du Contrevent

La Horde du Contrevent

♥ COUP DE CŒUR ♥

Quatrième de couverture :

Un groupe d’élite, formé dès l’enfance à faire face, part des confins d’une terre féroce, saignée de rafales, pour aller chercher l’origine du vent. Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent leur monde debout, à pied, en quête d’un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou.
Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d’un même feu l’aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d’un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasio joue de sa plume comme d’un pinceau, d’une caméra ou d’une arme…
Chef-d’œuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l’Imaginaire.

Mon avis :
J’ai été aspirée par l’histoire ! Si au début je suivais simplement la quête des différents protagonistes, je découvrais l’univers dans lequel ils évoluaient, très vite je me suis attachée à eux, à craindre pour leur vie ; d’un autre côté, même si je voyais très bien les risques que la Horde prenait et quelles pouvaient en être les terribles conséquences, j’avais hâte de lire ce qui allait vraiment se passer, et je n’ai pas pu décroché, j’étais happée par le récit, je me cramponnais même au livre à certains moments !
Quant à la narration, il est bon de noter que chacun des membres de la Horde raconte un bout du récit, de son propre point de vue – c’est un récit à plusieurs voix ; chacun à plus ou moins de paragraphe, en fonction de son caractère : Sov ou Caracole, qui sont parmi les plus sociables du groupe, vont s’exprimer plus souvent qu’un Golgoth qui est assez taciturne. Toutefois, Alain Damasio n’écrit pas qui parle dans son roman : chacun étant tatoué d’un symbole représentant sa fonction au sein de la Horde, ce sont ces symboles qui indiquent au lecteur qui parle (ils sont situés en début de paragraphe). Pour ne pas s’y perdre, un marque-page accompagne le livre ; toutefois, chacun des protagonistes ayant son langage particulier, on apprend vite à reconnaître ainsi celui ou celle qui parle.

Le marque page de La Horde du Contrevent, bien utile au début.

Le marque page de « La Horde du Contrevent », bien utile au début.

L’univers imaginé par Alain Damasio est riche ; La Horde du Contrevent est un très gros coup de cœur pour moi, comme j’en ai rarement.
Si vous avez aimé vous aussi ce livre, alors vous savez peut-être d’ores et déjà que La Volte a publié une édition comprenant un CD ; il fait aussi de bande originale et donne un plus au récit, à l’univers. Bien sûr, vous ne l’écouterez pas comme vous écouteriez le dernier album de votre groupe favori, mais vraiment comme la BO d’un film – cela dit il y a parfois des paroles, alors lire et écouter en même temps est compliqué ; pour ma part j’écoutais avant ou après ma lecture.

Sons et musique : Arno Alyvan / Textes : Alain Damasio

Sons et musique : Arno Alyvan / Textes : Alain Damasio

Un petit mot sur la numérotation des pages, qui est un peu particulière : en effet, elle est inversée, ce qui donne une impression de compte-à-rebours au récit : que se passera-t-il à la fin ? Atteindront-ils le bout de leur quête ? Ou seront-ils au bout de leurs forces ?

Cette œuvre a obtenu le prix du meilleur roman francophone du Grand Prix de l’Imaginaire en 2006.

Enfin, je termine cette critique par un extrait, qui pour moi résume parfaitement l’univers et la quête de la Horde :

— Il était une fois un pays de vaste étendue où rien ne tenait plus en place. Un vent féroce y soufflait tout le jour et la nuit, entêtant et unique, de l’est vers l’ouest, faiblissant certains soirs, mais ne cessant jamais. Les collines y étaient poussées dans le dos, les rochers dérivaient lentement, même le soleil avait du mal à s’arrimer au ciel. Une terre où le linge séchait vite, croyez-moi, avec des villages pourtant, dans tous les creux épargnés et des hélices qui tournaient à l’arrière des maisons. Sur cette terre vivaient trois tribus : la plus frivole faisait de la voile, la plus grande s’abritait dans les villages enclos et la plus stupide tentait, très fièrement, de remonter le vent jusqu’à sa source…

La Horde du Contrevent, Alain Damasio • La Volte • 2004 • 736 pages • 10,90€ au format de poche • Genre : fantasy • ISBN : 2952221707

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