La papeterie Tsubaki

La papeterie Tsubaki

Quatrième de couverture :

Hatoko a vingt-cinq ans et la voici de retour à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Le moment est venu pour elle de faire ses premiers pas comme écrivain public, car cette grand-mère, une femme exigeante et sévère, lui a enseigné l’art difficile d’écrire pour les autres.
Le choix des mots, mais aussi la calligraphie, le papier, l’encre, l’enveloppe, le timbre, tout est important dans une lettre. Hatoko répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir […]. A toutes les exigences elle se plie avec bonheur, pour résoudre un conflit, apaiser un chagrin.
Et c’est ainsi que, grâce à son talent, la papeterie Tsubaki devient bientôt un lieu de partage avec les autres et le théâtre de réconciliations inattendues.

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Mon avis :

Je n’avais encore jamais lu de roman de Ito Ogawa mais j’en avais pas mal entendu parler, et ce en bien. Quand une amie m’a prêté La papeterie Tsubaki, j’ai été super contente : enfin, l’occasion de me plonger dans l’univers de cette autrice ! Mais j’avais un peu peur de ne pas apprécier le roman à sa juste valeur. Quelle bêtise ! C’est une véritable douceur !
Nous suivons la vie de Hatoko, une jeune femme qui a repris la librairie familiale. Mais son travail ne consiste pas uniquement à vendre des articles de papeterie : elle est aussi écrivain public et rédige donc des lettres pour les personnes qui ne savent pas comment s’exprimer, qui n’ont pas une belle écriture, etc. Et ces lettres que Hatoko rédigent sont le point fort du roman, de même que les personnages.
Commençons par les lettres : pour chacune d’entre elles, nous suivons le processus de rédaction en commençant par découvrir la commande, puis la réflexion de Hatoko autour de l’écriture – quoi écrire, bien sûr, mais aussi sur quel type de papier ? Avec quelle plume, quel pinceau ? Quelle enveloppe ? Etc. L’idée est de donner le bon message, que ce dernier soit clair, sans ambiguïté, et il n’y a pas de détails inutiles pour ce genre de choses, bien au contraire ! Et toutes ces réflexions autour des lettres m’a beaucoup plu car je trouve que c’est un art délicat. Le plus du roman est que chaque missive y est reproduite, nous laissant tout le loisir d’apprécier le travail de calligraphie de l’héroïne.
Passons maintenant aux personnages. Durant toute une année, au fil des saisons, nous suivons Hatoko et nous la voyons évoluer en tant qu’écrivain public, mais aussi en tant que personne. Elle a été élevée par sa grand-mère, appelée l’Aînée, et c’est cette dernière qui a appris à l’héroïne l’art de la calligraphie. L’Aînée est comme une présence qui laisse son empreinte dans chacune des pages, mais qui se fait discrète et n’empiète pas sur l’histoire ni sur les autres protagonistes. Et si la vieille femme est en quelque sorte la base du roman et de notre héroïne, ce qui fait avancer l’histoire, ce sont les relations que Hatoko a avec autrui. Tout d’abord, il y a sa voisine Madame Barbara, une vieille dame charmante et rigolote. Elle m’a beaucoup plu ! Pour moi, telle que je me l’imagine, c’est une personne très sémillante et je ne pouvais m’empêcher de sourire quand elle discutait avec la jeune femme. Des personnages, il y en a plein et je ne vais pas tous vous les citer alors, en vrac, voici deux ou trois noms supplémentaires : il y a le Baron, un homme semblant sortir d’une autre époque, qui est plutôt intransigeant et directif ; de prime abord, je ne l’ai pas apprécié mais, en le découvrant un peu plus, il a fini par me plaire. Je n’aimerais pas avoir une telle personne dans mon entourage, mais dans La papeterie Tsubaki, il apporte vraiment quelque chose au récit – c’est un sacré énergumène ! Bien sûr, il y a Monsieur Morikage et son adorable fille, QP, qui écrit à l’envers. Si vous ne connaissez pas les kanji ou hiragana, les lettres de QP ne vous feront probablement ni chaud ni froid mais, pour moi qui ai fait un peu de japonais en licence, je voyais où étaient les lettres en miroir et c’était vraiment amusant et touchant de les découvrir. Voilà, je ne vous ai cité que quelques personnages, plutôt importants car plus présents que d’autres, mais il y en a plein dans le roman et chacun apporte sa pierre à la construction du récit et à l’évolution de Hatoko.
Les lettres rédigées par Hatoko sont le miroir des personnages et, grâce à elles et grâce à notre héroïne et ses ami.e.s, nous vivons de nombreuses histoires, souvent très belles.

La papeterie Tsubaki est un roman bourré d’émotions, à la plume belle et délicate ; le lire est une véritable caresse, une invitation à l’écriture. J’ai passé un merveilleux moment.

La papeterie Tsubaki, Ito Ogawa • Titre VO : ツバキ文具店 (Tsubaki Bunguten) • Traduction : Myriam Dartois-Ako • Editions Picquier • 2016 (2018 en France) • 375 pages • 20€ • Genre : feel good, Japon, écrivain public, calligraphie • ISBN : 9782809713565

16 réflexions sur “La papeterie Tsubaki

  1. juliet595 dit :

    Très tentant tout ça, je le mets dans ma wish-list 😛 J’ai hâte de pouvoir le trouver en librairie ^^ Est-ce que tu connais l’anime « Violet Evergarden », qu’on peut voir sur Netflix ? Il est très touchant, je pense que tu l’aimerais beaucoup : il y a aussi ce principe d’écrire des lettres pour les autres, avec un peu moins d’attention à l’écriture en elle-même, mais chaque épisode me fait verser une petite larme !

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