Le Chant des cavalières

Le chant des cavalières

Quatrième de couverture :

Dragons, cavalières et herboristes !

Un royaume divisé, instable, des forces luttant pour le pouvoir. Un Ordre de femmes chevauchant des dragons. Des matriarches, des cavalières, des écuyères et, parmi elles, Sophie, qui attend. Le premier sang, le premier vol ; son amante, son moment ; des réponses à ses questions. Pour trouver sa place, elle devra louvoyer entre les intrigues de la cour et de son Ordre, affronter ses peurs et ses doutes, choisir son propre destin, devenir qui elle est vraiment.

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Mon avis :

Le Chant des cavalières nous raconte l’histoire de Sophie Pendragon ; un grand destin semble attendre cette jeune femme.

Le début du roman m’a tout suite attirée. On y découvre Acquilon, Matriarche de Nordeau, une femme bien déterminée à accomplir quelque chose que nous ignorons. Seule la vieille Frêne, l’herboriste, semble partager cette connaissance. Je ne sais pas vous mais, quand un roman commence ainsi, sentant l’intrigue, la conspiration à plein nez, j’aime beaucoup – c’est prometteur !
Dès les premières pages, on se rend compte que le récit prendra le temps, qu’il ne manquera pas de rythme mais qu’il saura s’attarder sur les choses. Et si j’ai pu voir certaines critiques sur le net affirmant que c’était trop lent, j’ai pour ma part trouvé que l’ensemble était finalement un peu trop rapide. Les ellipses de temps ne me gênent pas (il y en a occasionnellement, notamment une de quelques années), pour autant j’aurais aimé suivre plus longuement les personnages, quitte à ce que le roman fasse le double de son volume. Car si les événements s’enchaînent bien, si je ne me suis nullement ennuyée, il m’a toutefois manqué quelque chose, et ce quelque chose aurait pu être présent si l’autrice nous avait permis de suivre tranquillement les héroïnes. En effet, ce que je n’ai pas trouvé dans Le Chant des cavalières, c’est l’attachement aux personnages. Je suis d’accord, il peut être difficile de s’attacher à tous les protagonistes d’un récit, même les plus récurrents, mais j’aurais aimé avoir peur pour certaines cavalières, avoir plus d’inimitié pour d’autres… Or, ici, bien que j’ai apprécié Pènderyn ou Frêne, bien que la Matriarche de Soufeu ait titillé ma curiosité…, je ne me suis pas laissée embarquée dans leurs péripéties et mon appréciation de ces personnages est restée relativement en surface.
L’univers de ce roman est quant à lui très sympathique à découvrir, il se dévoile au fur et à mesure, nous permettant d’appréhender petit à petit l’ensemble qui, mine de rien, s’avère assez riche. L’histoire prend place au sein du royaume de Sarda qui, il y a quelques dizaines d’années et après une guerre désastreuse, a été battu par ses voisins les Sabès. Nous avons l’ordre des Cavalières, qui se trouve dans le royaume vaincu ; il se divise en quatre groupes distincts tant sur le plan géographique (un au nord, un au sud, un à l’ouest et, bien sûr, un à l’est) que sur le plan politique. Le fonctionnement de l’ordre des cavalières lui-même est intéressant puisqu’il s’affirme sur les plans politique et religieux, notamment. Entièrement féminin, l’ordre éduque les jeunes filles afin d’en faire des guerrières accomplies, des intrigantes et stratèges rusées, etc. Avec tout cela, nous avons un univers politique et géographique dense, nous présentant de nombreux protagonistes (juste ce qu’il faut pour ne pas que l’on se perde, et que l’on se souvienne de qui est qui). Toutefois, comme pour les personnages, cela reste un peu trop en surface à goût. Je pense que j’aurais aimé une narration un peu comme Le Trône de fer, à savoir que l’on suive un individu par chapitre ; Le Chant des cavalières aurait facilement fait deux ou trois volumes, c’est vrai, mais ça m’aurait plu. Attention, je ne dis pas que le roman de Jeanne Mariem Corrèze m’a déplu, juste qu’il m’a manqué plus de développement et de profondeur. Parce que j’ai aimé cette histoire d’Elue fabriquée, j’ai aimé découvrir Sarda, les intrigues m’intéressaient… Et j’aurais donc voulu en avoir plus.
Notons qu’il s’agit d’un premier roman et je ne sais pas dans quel mesure cela pouvait être un test. Quoiqu’il en soit, d’après moi, il est réussi. L’écriture de l’autrice est très appréciable, elle ne manque pas d’imagination et j’espère donc la retrouver dans de grandes sagas de fantasy.

Alors c’est vrai, Le Chant des cavalières n’est pas parfait. J’ai toutefois passé un agréable moment de lecture et j’ai aimé découvrir cette jeune autrice qu’est Jeanne Mariem Corrèze. Sa plume et son univers m’ont plu et j’espère que, pour ses prochains romans, elle pourra se permettre de développer plus la géopolitique et les personnages principaux de ses récits. Elle est sans nul doute une écrivaine prometteuse. Quant à vous conseiller ou non ce roman… J’aurais plutôt tendance à vous inviter à le lire parce qu’il a des qualités, mais je comprendrais que vous attendiez le prochain livre de Corrèze. En tout cas, je veux plus de romans de ce genre dans le paysage littéraire francophone !

Pour aller plus loin, une interview de Jeanne Mariem Corrèze
par Magali du blog Les histoires de Lullaby.

Le Chant des cavalières, Jeanne Mariem Corrèze  Les Moutons électriques • 2020 • 320 pages • 21€ • Genre : fantasy, dragons, intrigues • ISBN : 9782361836184

Ce livre participe au Challenge de l’Imaginaire.

18 réflexions sur “Le Chant des cavalières

  1. lespagesquitournent dit :

    Bien que nous n’ayons pas le même point de vue sur le rythme, je suis contente que tu ne te sois pas ennuyée et que tu as savouré ce roman. Ta critique fait plaisir à lire.
    (Même si les seuls points communs de nos ressentis sont l’univers, le manque d’attache aux persos et l’envie d’en savoir plus…)

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  2. Light And Smell dit :

    Dommage pour le manque d’attachement aux personnages…
    Ton avis tranche assez avec ceux que j’ai pu déjà lire, ce qui n’en rend le livre que plus intrigant. Je ne suis pas certaine de le lire, mais j’apprécie qu’il suscite des impressions très variées chez les lecteurs…

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    • Ma Lecturothèque dit :

      Il y a en effet des références (je pense par exemple à un magicien également) mais ce n’est pas une réécriture (enfin un peu, mais ça s’éloigne beaucoup de la légende arthurienne, tout de même). J’avoue que ça m’a bien plu, toutes ces références, ce renversement du mythe… =)

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  3. Zehrina dit :

    Le résumé me tentait beaucoup, je suis un peu mitigée car j’avoue que quand l’intrigue politique est trop omniprésente ça me perd mais si ce n’est pas très développé niveau personnages je ne suis pas sûre que ça me convienne xD

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    • Ma Lecturothèque dit :

      L’intrigue politique n’est pas si développée que cela donc je pense que, de ce côté, ce sera bon pour toi mais c’est vrai que, si tu veux des personnages à l’histoire, aux sentiments et aux aventures très développées, il te manquera quelque chose ^^

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