Queer Theory, une histoire graphique

Queer theory, une histoire graphique

Quatrième de couverture :

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Mon avis :

Le terme queer, je savais très bien tout ce qu’il pouvait englober il y a dix ans. Mais, comme beaucoup de choses, c’est un mot dont la signification se meut au fil du temps – et assez rapidement. Si j’ai suivi son évolution de loin, je ressentais toutefois le besoin d’une mise à jour, mais aussi l’envie de redécouvrir le terme sous une forme plus théorique, moins dans le vécu. Et c’est là que Queer Theory, une histoire graphique entre en jeu. Je n’ai pas pu le louper à sa sortie en mars dernier avec sa couverture vert fluo et, un mois plus tard, je l’achetais. 
Si je n’ai pas appris énormément de choses (finalement, je m’étais plutôt bien tenue informée), cela m’a toutefois permis de consolider mes connaissances et, comme je le souhaitais, de découvrir la théorie par le biais de penseurs et de penseuses. Autant, Judith Butler n’était pas nouvelle pour moi concernant ce sujet, autant Michel Foucault a été une véritable découverte. J’avais déjà entendu son nom, on me l’avait déjà cité, mais jamais je n’avais fait le rapprochement entre ce philosophe et la théorie queer. J’écris là « théorie » mais c’est bien sûr plus que ça, entre la théorie, la pensée, le mouvement, la sexualité… De nombreux domaines sont concernés par le queer et, d’une personne a une autre, nul·le n’aura forcément la même façon de l’aborder. De même, ce qui touche au queer dépendra de chacun·e : la sexualité, le genre, la race, la classe, etc. In fine, le queer abroge les frontières et, s’il rejoint l’intersexionnalité (un exemple pour rappel : vous êtes une femme et vous êtes racisée, cela fait deux discriminations et elles ne peuvent pas être séparées l’une de l’autre au vu de votre vécu), il va même plus loin (enfin tel que je le ressens). Toutefois, comme souvent dans les théories, tout le monde n’est pas forcément d’accord ou certaines choses ont pu grandement évoluer entre temps, remettant alors en question les anciennes certitudes. Barker et Scheele, les auteurices de cet essai graphique, n’oublient donc pas de les mentionner, de recontextualiser le tout et, je ne sais pas pour vous mais, en ce qui me concerne, je trouve ça intéressant.
Une autre chose que j’ai beaucoup aimé en dehors du sujet, c’est le format de ce livre. Chaque page se présente d’abord avec un texte rédigé puis avec la simplification du thème abordé, qui est résumé en BD. En dehors du fait que ça dynamise clairement l’essai, ça permet surtout une compréhension par toutes et tous. Ajoutons à cela que chaque page permet d’aborder un concept ou une notion (« Les multiples significations du mot queer », « Ce que Butler a constaté », « L’hétéronormativité », « Interroger la race », etc.) et on obtient alors un livre à la fois clair et accessible. Pour moi, c’est la plus grande qualité de Queer Theory, une histoire graphique.

Queer Theory, une histoire graphique est un très bon livre pour se mettre à jour sur ce qu’est le queer à l’heure actuel mais c’est aussi un très bon essai pour le découvrir. Sa plus grande qualité est probablement son accessibilité, mais le travail des deux auteurices est aussi à mettre en avant car il nous offre la possibilité de découvrir l’étendu de la notion « queer ». 
Bonne lecture à vous !

Queer Theory, une histoire graphique, Meg-John Barker et Jules Scheele • Titre VO : Queer. A Graphic History • Traduction : Valentine Dervaux et Rémy Toulouse, avec la collaboration d’Emmanuel Beaubatie • Editions La Découverte • 2023 (VO 2016) • 179 pages • 20€ • Genre : essai graphique, queer • ISBN : 9782348078453

15 réflexions sur “Queer Theory, une histoire graphique

  1. Vampilou fait son Cinéma dit :

    C’est vrai que c’est un terme qui évolue très rapidement et du coup, je tenterai bien cet ouvrage ! On entend peu de choses sur le sujet et on utilise ce terme à tort et à travers, sans forcément l’expliquer…

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