Peau d’homme

Peau d’homme

Quatrième de couverture :

« Les femmes de notre famille, nous avons un secret, nous avons en notre possession une peau d’homme. Nous l’appelons Lorenzo.
Une fois la peau revêtue, nul ne peut se douter que tu n’es pas un garçon. Ainsi tu pourras voyager incognito dans le monde des hommes. »

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Mon avis :

Bianca va prochainement épouser un jeune homme très séduisant, Giovanni. Quelle chance ! Sauf qu’elle ne le connaît pas et, même si elle n’a pas à le choisir, elle aurait aimé le connaître un peu avant, elle aurait voulu savoir qui est la personne avec qui on va la marier. C’est alors que l’une de ses tantes lui confie une peau secrète : celle d’un homme que les femmes de la famille nomment Lorenzo. En s’habillant de cette peau d’homme, personne ne peut imaginer que, là-dessous, se cache en vérité une femme. C’est alors l’occasion, pour Bianca, de rencontrer Giovanni en empruntant les traits de Lorenzo. Et elle va avoir bien des surprises…
J’ai beaucoup aimé Peau d’homme d’Hubert et Zanzim. Plus qu’une histoire cocasse dans laquelle une femme se fait passer pour un homme et s’offusque occasionnellement du traitement de ses pairs, des propos tenus à leurs encontre…, c’est avant tout le récit d’une émancipation – et pas que d’une, en vérité ! Sous la peau de Lorenzo, Bianca se libère, gagne en assurance et découvre de nouvelles forces en elle, tout comme elle apprend l’acceptation. Pourtant, la route n’est pas facile et les obstacles sont bien présents, à commencer par le frère de la jeune femme, Angelo, prêcheur très en vogue et dont les sermons se font de plus en plus virulents, menant à de véritables vindictes et à un fanatisme religieux très dangereux. Autre obstacle : Giovanni aime une autre personne ! Alors que Bianca/Lorenzo passait de si bons moments avec le futur époux, c’est un peu la douche froide. Mais, si elle se montre d’abord un peu jalouse, elle est très vite dans la compréhension – elle est déçue, c’est vrai, mais elle décide d’avancer et, alors que son couple doit faire bonne figure, elle prend la décision de créer, avec Giovanni, une certaine complicité, à défaut d’obtenir son amour. Et j’ai trouvé ça beau et fort. Pour le reste de l’histoire, pour l’évolution des personnages, je vous invite à lire vous-mêmes cette bande dessinée ; il y a peu de chances que vous soyez déçu·es car ils sont bien traités (quoique certains soient un poil caricaturaux, comme Angelo) et ils font passer de bons messages en avançant les uns et les autres.
Passons rapidement sur le travail de dessinateur de Zanzim. La première fois que j’ai feuilleté la BD, j’ai bien pensé que je n’accrocherais pas plus que cela. Et pourtant, je dois bien admettre que j’ai été conquise, que ce soit par le trait comme par les couleurs, mais aussi et surtout par les planches qui, en une case, montre les protagonistes avancer dans le décor. Ainsi, nous avons par exemple, au début du livre, Bianca qui court dans les escaliers et, croisant sa mère, adopte une démarche attendue de la part d’une dame, avant de repartir à vive allure, agacée. Une seule case et qui en montre pourtant beaucoup, que ce soit sur les personnages comme sur les décors qui, par ailleurs, peuvent parfois être découpés étrangement (mais joliment) pour mieux nous montrer l’action comme les protagonistes. En somme, c’est beau, quelles que soient les imperfections.

Comment conclure autrement qu’en vous disant que Peau d’homme est une bonne lecture, très plaisante et avec quelques petites surprises, et que je vous la recommande ?
Je vous souhaite une belle découverte.

Peau d’homme, Hubert et Zanzim • Glénat • 2020 • 160 pages• 27€ • Genre : BD, féminisme, homosexualité • ISBN : 9782344010648

Ce livre participe au Challenge de l’Imaginaire.