L’autre fille

L’autre fille

Quatrième de couverture :

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Mon avis :

L’autre fille et le troisième roman d’Annie Ernaux que je lis et, bien que ses textes soient courts, bien que l’écriture ait quelque chose du quotidien, du parler commun, il s’en dégage toujours quelque chose de fort.
Dans L’autre fille, l’écrivaine (qui a d’ailleurs récemment obtenu le prix Nobel de littérature) nous parle de sa sœur qui n’a jamais été sa sœur ; elle nous parle de cette sœur qui a vécu avant sa naissance. Comment vit-on dans l’ombre de cette petite fille si parfaite quand, soi-même, on est considérée comme une enfant turbulente, comme un petit diable ? Comme vit-on en sachant ce que ses parents cachent ? Et comment vit-on en sachant que ces derniers voulaient un seul enfant ; que l’on doit sa vie à la mort du précédent ? Ces questionnements sont difficiles. Pourtant, L’autre fille est emprunt d’une certaine retenue, presque d’une douceur. Ce texte m’a happée et, s’il est vrai qu’il est court, s’il m’avait déplu, je ne l’aurais certainement pas lu aussi vite. Or, là, il ne m’a fallu qu’un après-midi pour lire ce roman – je n’arrivais pas à le lâcher, pourtant il a bien fallu, parfois. Mais me voilà, à commencer cette lecture un peu sceptique (j’ai aimé La place et L’événement, rien ne me disait que j’aimerais aussi celui-ci, d’autant plus que le sujet m’attirait mois) et, finalement, à l’aimer.
Si j’avais lu Annie Ernaux au lycée, je ne sais pas si j’aurais aimé, du moins autant. Je lis ses livres et je les apprécie mais je sais que, adolescente, mon ressenti aurait été différent. Probablement parce que c’est très ancré dans le réel, dans le quotidien de la famille, dans le quotidien des femmes. Il n’y a pas de fioritures, elle ne cherche pas à enrober les événements de jolis mots, encore moins les mauvais moments : ils nous sont présentés comme le reste, presque bruts, factuels mais, pourtant, avec une certaine force, avec une certaine beauté qui révèle les sentiments.

En commençant L’autre fille, je me disais que ce serait une lecture sympathique et rapide. Finalement, j’en suis ressortie assez émue ; ce roman m’a plu plus que ce à quoi je m’attendais. Je ne conseillerai peut-être pas de commencer par ce roman si vous voulez découvrir Annie Ernaux, mais c’est clairement un roman que je recommande.
Bonne lecture à vous.

L’autre fille, Annie Ernaux Nil Editions • 2011 (réédition 2022) • 78 pages • 12€ • Genre : littérature française, sœur, contemporain • ISBN : 9782378911690

16 réflexions sur “L’autre fille

  1. Océane (Entournantlespages) dit :

    Tes retours sur cette autrice me donnent vraiment envie de la découvrir, je pense me lancer bientôt.
    Et effectivement, je pense que vu les sujets qu’elles traitent, ça doit être plus pertinent de lire ses livres à l’âge adulte. Pas sûre qu’adolescente j’aurais pu être très réceptive à ces sujets.

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  2. juliet595 dit :

    J’ai lu Annie Ernaux en prépa, et sans avoir passé un mauvais moment de lecture, ce n’est pas non plus un roman qui m’a beaucoup marquée : ce n’est tout simplement pas mon truc je pense ^^’

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